La Compagnie des mines de Douchy est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. La fosse La Naville cesse toute activité en 1955, lorsqu'elle est utilisée pour remonter le matériel du fond de la fosse Schneider, à la suite de l'inondation de celle-ci. Le puits est comblé trois ans plus tard et les installations détruites. Les corons sont tous détruits, et le site rendu à la nature.
La fosse est réutilisée en 1977 par Charbonnages de France qui y installe une station de pompage de grisou. Celui-ci est expédié six ans plus tard à la centrale d'Hornaing. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits La Naville. Gazonor arrête le captage de grisou en 2010, mais ne le reprend pas à cause du vol des installations métalliques.
Le fonçage de la fosse La Naville commence en 1846 à Lourches[A 1], sur la rive gauche du petit cours d'eau dont elle porte le nom[F 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 76 mètres[F 1],[JD 1]. L'orifice du puits est situé à l'altitude de 30 mètres[JD 1].
Exploitation
Le dernier accrochage de la fosse est, en 1886, à la profondeur de 478 mètres, mais il est prévu d'en établir un autre plus bas. Le gisement présente à cette fosse un aspect tout spécial[F 1]. Il semble que les terrains aient subi, de haut en bas, un violent effort de compression ayant une direction presque verticale, qui aurait fait replier les veines plusieurs fois parallèlement à elles-mêmes au voisinage de l'affleurement. Ordinairement, les dressants et les plateures consécutifs font entre eux un angle assez ouvert[F 2]. À la fosse La Naville, au contraire, les deux droits qu'on y connaît et le plat qui les unis offrent un parallélisme presque complet. L'action mécanique qui a produit cette allure singulière a eu pour effet de rejeter à une profondeur relativement grande les lignes de plissement qui servent de jonction, dans les diverses veines, entre leur droit supérieur et le plat qui lui succède. En outre, l'intervalle des couches, compté normalement à la stratification, est moindre en plat qu'en droit, ce qui prouve que l'effort de compression a produit son effet maximum sur le plat, qui a été en quelque sorte laminé entre les deux droits[F 2]. En même temps, les terrains ont été sillonnés par un assez grand nombre de déchirures presque parallèles, dirigées généralement nord 45° ouest, et plongeant de 70 à 80° au sud-ouest ; elles ont été produites par l'inégalité de répartition de l'effort de compression sur la totalité du gisement. Leur effet a été d'enfoncer les terrains dans la direction du sud-ouest, et de rendre le grand plat de La Naville a peu près inexploitable[F 2].
Albert Olry disait en 1886 que la fosse La Naville ne serait probablement plus jamais approfondie, et que son champ d'exploitation serait repris par la fosse de Douchy[F 2]. Cette même année, le puits est profond de 478 mètres[A 1].
Huit fosses sont exploitées par la Compagnie des mines de Douchy en 1936 : l'extraction est assurée par Schneider, La Naville et Boca, l'aérage par Douchy, Saint-Mathieu, l'Éclaireur et Gantois, tandis que la fosse Désirée assure l'épuisement des eaux[A 2]. Cette même année, l'extraction cesse à la fosse La Naville et cette dernière assure le service et l'aérage pour la fosse Schneider[B 1], sise dans la même commune[A 2] à 1 145 mètres au nord-ouest[note 1].
La Compagnie des mines de Douchy est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes[B 1]. La fosse La Naville est utilisée en 1955 pour remonter le matériel du fond de la fosse Schneider, qui a subi une inondation. Le puits, profond de 912 mètres, est remblayé trois ans plus tard, en 1958[B 1]. Les installations de surface sont ensuite détruites.
Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits La Naville. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. Les seuls vestiges de la fosse sont le mur d'enceinte et les piliers situés au niveau de l'entrée[2],[3]. Le site de La Naville a été mis à l'arrêt, un important vandalisme lié au vol de métaux a eu lieu sur le carreau de fosse de fin 2010 à début 2011[4]. Une plateforme trimodale est en projet au début des années 2020[5].
Des corons ont été construits sur deux axes près de la fosse La Naville, mais ils ont été entièrement détruits, et le site a été rendu à la nature[6].
Notes et références
Notes
↑ a et bLes distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris,
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 47-49.
Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, .
Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord : Études des gîtes minéraux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 278-279.
Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris, , p. 156.