Les noms anciens de la forêt de Marly sont pour Madeleine Baltus[1] : CrevaIXe siècle, Creia 1106, foresta Cruie 1174, grangiam de Creya, Croie 1187, foresta Cruia 1243, Cruce 1289, terra de Croiz 1290, de Craya 1324, Noisy-en-Cruye 1369, Bailly en Cruye 1463, de Cruye 1511, de Croui 1595, Villiers-en-Cruye 1693.
La Forest de Marly apparaît vers 1690 avec le règne de Louis XIV qui acquiert par échange la seigneurie de Marly pour y construire son château de Marly[2].
Cette forêt est enserrée par deux zones fortement urbanisées situées au nord sur le versant sud de la vallée de la Seine et au sud dans la plaine de Versailles.
Elle n'est pas très éloignée de la forêt de Saint-Germain-en-Laye située au nord et dont elle est séparée par la plaine de la Jonction. Celle-ci fut acquise par l'État sous le second Empire pour réunir les domaines de chasse des deux massifs forestiers. C'est aujourd'hui un site classé[3] constituant un corridor biologique qui a notamment permis le repeuplement de la forêt de Saint-Germain-en-Laye par des sangliers provenant de la forêt de Marly[4].
Relief et géologie
La forêt de Marly occupe le sommet d'une butte-témoin allongée, orientée selon la direction « armoricaine », sud-est - nord-ouest, qui culmine autour de 180 mètres d'altitude, et se prolonge vers l'ouest, d'Orgeval à Aubergenville par le plateau des Alluets, qui supporte dans sa partie nord la forêt des Alluets, et vers l'est, au nord du site de Versailles avec la forêt de Fausses-Reposes jusqu'au plateau de Vélizy-Villacoublay, où se trouve la forêt de Meudon, au-delà de la coupure provoquée par le ru de Marivel.
Cette butte est constituée de sable et grès de Fontainebleau du Stampien (Oligocène), partiellement recouvert de meulière de Montmorency, et par endroits de limon des plateaux, dépôt éolien de lœss du Quaternaire.
Voie de communication
La forêt de Marly est traversée par plusieurs axes de communication, routiers et ferroviaires, qui contribuent à fragmenter fortement le milieu naturel.
Le plus important est l'autoroute de Normandie (A13). Cette autoroute à 2 x 2 voies entre Rocquencourt et Orgeval, mise en service le 9 juin 1946, est la première autoroute construite en France. Elle traverse la forêt dans sa plus grande longueur dans le sens est-ouest. Entièrement clôturée, elle constitue un obstacle continu s'opposant aux déplacement de la faune.
Son élargissement à 2 x 3 voies est programmé. Dans cette perspective, les passages inférieurs des routes départementales D7, D161 et D98 et de la route Dauphine (route forestière) ont été élargis en 2007[5].
L'A13 est complétée par l'amorce de l'A12 et l'échangeur A13/A12, plus connu sous le nom de triangle de Rocquencourt, entièrement inclus dans l'emprise de la forêt.
Plusieurs routes départementales traversent la forêt dans le sens nord-sud. Deux la délimitent à ses extrémités est et ouest : la RD 186, axe important à chaussées séparées relie Rocquencourt à Louveciennes (axe Versailles - Saint-Germain-en-Laye) et sépare la forêt proprement dite du bois de Louveciennes à l'est, la RD 30 à l'ouest relie Feucherolles à Aigremont (axe Plaisir - Poissy).
Trois autres routes départementales franchissent la forêt en son milieu. Ce sont d'est en ouest la RD 7 (Rocquencourt - Marly-le-Roi), la RD 161 (Noisy-le-Roi - L'Étang-la-Ville) et la RD 98 (Saint-Nom-la-Bretèche - Mareil-Marly).
En 1995, sous la présidence de Jacques Chirac, les chasses présidentielles ont été supprimées dans la forêt de Marly et remplacées par des battues administratives de régulation[6].
Madeleine Baltus, « Toponymie du pays de Cruye et du Val de Galie », Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, Académie de Versailles, des Yvelines et de l'Île-de-France, , p. 1-98 (lire en ligne).
Henri Lemoine, « Notes historiques sur la forêt de Cruye et ses environs avant Louis XIV », Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, Académie de Versailles, des Yvelines et de l'Île-de-France, , p. 153-162 (lire en ligne).
Roger Berthon, La Forêt de Marly, CIDAP, coll. « Les Forêts de France », , 122 p..