Clipper des plus fameux de l'histoire de la navigation, il est surtout connu pour son record New York - San Francisco à la voile d'ancrage à ancrage en 89 jours et 21 heures établi en 1851, puis en 1854, en 13 heures de moins. Ce record, auparavant détenu par le Surprise, se maintiendra de 1854 à 1989.
Construction
Genèse
Construit sur le chantier McKay d'East Boston, à la demande du marchand bostonien Enoch Train de Train & Co pour 50 000 $, il est acheté encore sur cale pour 90 000 $ par Henry Walton Grinnell de Grinnell, Minturn & Co. Il est l'un des premiers navires et clipper conçu par l'ingénieur naval Donald McKay(en) (1810-1880). Sa conception est fortement inspiré des idées de John Willis Griffiths (1809-1882) aussi ingénieur naval et ami de McKay. À l'instar du Stage Hound, précédent clipper de McKay, lui aussi sera mieux profilé et taillé pour la vitesse que ses devanciers.
Dimensions et autres détails
Un article du Boston Daily Atlas du donne les éléments suivants : il a une longueur totale de 71,6 m (235 pieds US) des apôtres (allonges de chaque côté de l'étrave), au couronnement (partie arrondie surplombant la poupe) il est large de 12,7 m (41,8 pieds Us). Il a un tirant d'eau de 6,55 m (21,6 pieds US) dont 2,5 m sous barrot. Il a un bouge de 15 cm et une tonture de 1 m. On peut ajouter à ces mesures un tonnage de 1782 tonneaux, un grand-mât qui culmine à 60 m et une figure de proue représentant un ange blanc et or. Son lancement le donna lieu à un poème de Henry Longfellow.
Carrière
Sous pavillon des États-Unis (1851-1862)
2 juin 1851-31 août 1851
En pleine ruée vers l'or, le à 14 heures, avec une cargaison de denrées périssables, il quitte l'East River et les quais de New York. Le navire est commandé par John Perkins Creesy. Il est aidé, fait rarissime en son temps, par sa femme et navigatrice Eleanor Creesy(en). Cette dernière emporte avec elle des cartes marines de Matthew Fontaine Maury.
L'équipage est de bric et de broc et certains ne sont pas même marins. Le bateau arrive le à San Francisco en 89 jours et 21 heures et ceci, malgré les tempêtes, le Cap Horn, le pot-au-noir, de multiples avaries et un équipage indocile. Pendant ce record, le après-midi, une vitesse de pointe de plus de 18 nœuds fut atteinte. Eleanor Creesy calcula, du midi au midi , une vitesse moyenne de 15 nœuds et une distance parcourue de 374 milles/24 heures.
1853
Après son départ le de New York, il arrive à San Francisco en 105 jours seulement 45 minutes après le clipper Hornet parti lui aussi de New York le .
21 janvier 1854-20 avril 1854
Le Flying Cloud bat son propre record de 13 heures sur le trajet New York-San Francisco. Ce record tiendra jusqu'en 1989 quand le voilier Thursday's Child fit ce parcours en 80 jours et 20 heures. Ce record sera presque divisé par deux le , en 43 jours et 38 minutes par le skipper Lionel Lemonchois et son maxi-catamaran Gitana 13.
Sous pavillon britannique
À partir de 1862, il navigue pour le compte de James Baines & Co.(en) et la Black Ball Line. En , James Baines & Co, en difficulté financière cède le clipper qui tombe finalement chez Harry Smith Edwards de South Shields.
Le , chargé de fonte de fer, il s'échoue et se brise en deux non loin de Saint-Jean (Nouveau-Brunswick). Il fut vendu en 1874, on récupéra son cuivre et son chargement de fonte et on brûla l'épave.
Le Flying Cloud et la peinture de marine
Quelques représentations picturales parmi de très nombreuses :
James Buttersworth (1817-1894), huile sur toile, The Clipper Ship Flying Cloud, off the Needles, Isle of Wight 1859-1860.
William A. Coulter (1849-1936), huile sur toile, The McKay clipper ship Flying Cloud at sea under full sail.
Antonio Jacobsen (1850-1921), huile sur toile, The American clipper ship Flying Cloud at sea under full sail, 1913.
Addison Beecher Colvin Whipple, André Dessens (traduction), Les Clippers, la grande aventure de la mer, édition Time-Life, 1981, p. 55–60 et 64-69, 81, 104, 110, 113 et 146.
Robert Jackson, Paquebots, pétroliers & navires marchands, édition Gremese, Rome, 2011, (ISBN978-88-7301-725-7), p. 60.
Michèle Lèwigue (adaptation), Le monde fascinant des bateaux, Gründ, Paris, dépôt légal 3e trimestre 1977, p. 119 et 124.