Aureus. 43-39 avant J.-C.. Monétaire Clodius Vestalius (avers). Inscription C ∙ CLODIVS C • F •. Tête de Flore, décorée d'une couronne de laurier, de fleurs et de rubans, à droite. Sur la gauche, une fleur de lys.
Flore en français, ou Flora en latin, est une divinité agraire d'Italie et de Rome dont le rôle principal consiste à protéger la fleuraison des céréales et des arbres fruitiers. Son équivalent grec est la nympheChloris.
Histoire
Son importance apparaît du fait qu'à Rome un flamine particulier (Flamen Floralis) lui était consacré et que son sanctuaire — jadis un sacellum — se dressait sur le vieux Quirinal, près du temple de Quirinus. Selon la tradition, elle aurait été introduite à Rome par Titus Tatius, le roi sabin associé à Romulus, en même temps que Quirinus[1].
Rome lui dédiait cinq jours de fêtes, les Floralies. Le Sénat les rendit annuelles en -114 à la suite de quelques années de disette, attribuées naturellement à la colère de la nymphe[2]. Chaque année en avril, elle était célébrée dans les fêtes agraires destinées à favoriser les récoltes. Sans sa faveur en effet, ni croissance des céréales, ni des arbres fruitiers. Par la suite, elle fut dédiée aux fleurs auxquelles elle donna son vieux nom sabin (et non pas l'inverse).
Son culte se retrouve en pays sabin comme en pays samnite, où elle est associée à Cérès[3]. Considérée comme divinité de la fertilité, et plus particulièrement des fleurs sauvages. C'est par ce biais qu'elle est assimilée à la dignité de la fertilité, « fertilité » pris dans son sens large : c'est par la floraison des plantes sauvages que les abeilles réalisent leur œuvre et donnent naissance à la nature verdoyante au printemps.
La déesse Flore joue ainsi dans le monde végétal le même rôle essentiel que Vénus dans le monde des êtres animés, hommes et animaux. Elle était souvent associée à Pomone.
Une légende fait d'elle une courtisane bienfaitrice du peuple romain. Ainsi, le polémiste chrétien Lactance fait de Flora une humaine courtisane, qui « légua au peuple romain les richesses immenses provenues de ses débauches et de l'incontinence de ses concitoyens », à condition que soient célébrées chaque année à Rome, en son nom, des fêtes[4]. Elle fut donc divinisée, mais par pudeur on la fit déesse des fleurs et non courtisane. Cependant, durant ces fêtes, les prostituées étaient à l'honneur[5]. Cette tradition probablement tardive n'est pas sans évoquer, selon Georges Dumézil, les rapports anciens qui lient fécondité et plaisir[3]. Elle a parfois été assimilée à Acca Larentia, qui était elle aussi présentée comme une riche courtisane dont le peuple romain avait été le légataire universel.
Postérité
Selon Jean le Lydien (IV, 50-51), Flora était un nom sacré de Rome. Constantin donna d'ailleurs à la Nouvelle Rome, Constantinople, le nom d'Ἄνθουσα / Ánthousa, transposition grecque de Flora[6].
↑Dans la lecture de Georges Dumézil, elle apparaît, de même que Quirinus, comme une divinité en rapport avec la troisième fonction indo-européenne (cf. Jupiter, Mars, Quirinus).