Le fer 60 se forme exclusivement lors de l'explosion des supernovas massives de type II, qui sont des étoiles supermassives de l'ordre de la dizaine (ou plus) de masses solaires. C'est un excellent traceur de la proximité temporelle et spatiale de tels évènements lorsqu'on retrouve sa trace dans les planètes, les météorites et les poussières cosmiques. De ce point de vue, le fait qu'on en détecte en quantités non négligeables — notamment à travers l'abondance relative du nickel 60 (radioactivité éteinte) — dans les météorites retrouvées à la surface de la Terre et dans le régolithelunaire plaide en faveur d'une théorie faisant de l'explosion d'une supernova au voisinage de la nébuleuse primitive, l'évènement déclencheur de la formation du système solaire, il y aurait 4,6 milliards d'années.
Présence dans des couches géologiques récentes
En 2016 deux études[2],[3] ont mis en évidence une présence anormalement élevée de fer 60 dans le plancher océanique, datant de moins de 10 millions d'années. La demi-vie de cet isotope étant trop faible pour qu'il puisse provenir de la formation de la Terre, il s'ensuit que plusieurs supernovas ont nécessairement apporté du fer 60 à la Terre à cette période. Elles se seraient produites à moins de 300 années-lumière du système solaire. Ces travaux ne permettent cependant pas de dire si les supernovas en question ont eu une influence sur le climat terrestre. Une étude publiée en 2021 montre que ces atomes de fer 60 sont accompagnés de plutonium 244, atome radioactif également produit dans des supernovas et ne pouvant lui non plus être un isotope primordial du fait de sa demi-vie plus de cinquante fois plus courte que l'âge de la Terre[4].
En 2019, du fer 60 a été détecté dans des couches de neige superficielles en Antarctique, très certainement d'origine interstellaire[5]. Le fait que ces atomes se trouvent dans des couches récentes montre que la Terre traverse un nuage de matière qui en contient, sans doute le nuage interstellaire local[5]. Une étude de la même année parvient à déterminer les corps résultant des deux supernovas supposées à l'origine de cette présence de fer 60[6],[7].
↑(en) D. Breitschwerdt, « The locations of recent supernovae near the Sun from modelling 60Fe transport », Nature, no 532, , p. 73-76 (lire en ligne)
↑(en) A. Wallner, « Recent near-Earth supernovae probed by global deposition of interstellar radioactive 60Fe », Nature, no 532, , p. 69-72 (lire en ligne)
↑(en) A. Wallner et al., « 60Fe and 244Pu deposited on Earth constrain the r-process yields of recent nearby supernovae », Science, vol. 372, no 6543, (lire en ligne).