Fabienne Fabrèges commence sa carrière très jeune. Elle parcourt les grands théâtres d'Europe, puis se produit dans plus d'une soixantaine de films muets. Fabienne Fabrèges fait partie d'une génération de jeunes femmes « modernes » qui, au début du XXe siècle, dépassent les rôles traditionnels voués aux femmes. La comédienne s'explique ainsi : « Pour moi le théâtre a été et est toujours ma passion, la seule passion de ma vie, vivante, forte, brûlante comme de la fièvre, et même si elle m'a coûté beaucoup de sacrifices et beaucoup de souffrance, elle m'a procuré beaucoup de joies et de satisfactions »[3].
Carrière théâtrale
Fabienne Fabrèges débute comme comédienne vers l'âge de 15 ans dans La Cousine Bette d'Honoré de Balzac. En 1911, son talent d'interprète reçoit déjà des critiques favorables (par exemple, dans le périodique Le monde artiste illustré pour son rôle dans Le monde où l'on s'ennuie de Pailleron, au Théâtre de la Comédie de Genève). Elle fait partie de la troupe de la compagnie de Charles Baret qui se produit à Strasbourg et dans diverses villes françaises. Elle joue à l'étranger, notamment sur les scènes de Saint-Pétersbourg, Berlin, Londres et Madrid[4].
Carrière cinématographique
La carrière cinématographique de Fabienne Fabrèges, entre 1910 et 1923, se divise en trois périodes. Entre 1910 et 1916, elle travaille en France pour la Société des établissements Gaumont où elle rejoint la troupe de Léonce Perret, directeur de la compagnie avec Louis Feuillade. Au cours de la Première Guerre mondiale, elle s'installe en Italie, où elle est reconnue rapidement comme une actrice de premier plan. De 1916 à 1923, elle joue dans plus d'une vingtaine de films. Dans certains de ces films, elle ne se contente pas de jouer : elle est citée comme scénariste pour le film Il cuore di Musette (1919), et en tant que réalisatrice pour L'altalena della vita. Enfin, dans les années 1920, elle déménage en Angleterre, où elle continue à jouer sur scène jusqu'en 1923. À la suite d'une rupture amoureuse, apparemment, elle se retire en Écosse.
Bastide, Bernard. Léonce Perret, maître des lumières et des ombres, In Léonce Perret, Bernard Bastide et Jean Gili. Paris/Bologne : Association française de recherches sur l'histoire du cinéma/Cineteca di Bologna, 2003. pp. 14-19.
Richard, Jacques. Quelques acteurs fidèles, In Léonce Perret, Bernard Bastide et Jean Gili. Paris/Bologne: Association française de recherches sur l'histoire du cinema/Cineteca di Bologna, 2003. p. 130.
Dall'Asta, Monica, Victoria Duckett et Lucia Tralli, Researching Women in Silent Cinema: New Finding and Perspectives, Bologne: Dipartimento delle Arti, Alma Mater Studiorum, Université de Bologne, 2013.
Guerra, Elda. Oltre i confini. Il movimento delle donne tra Otto e Novecento e l'affermazione di una nuova soggettività. Pioniere del cinema italiano, éditions Monica Dall'Asta. Bologne: Cineteca di Bologna, 2008. pp. 39-48.
↑Sur son acte de naissance à Asnières-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine on mentionne en marge ses mariages à Paris et en décembre 1925 à Londres, ainsi que son décès dans le Var en juillet 1955. Le jour de son décès est illisible.