Collégien à Mâcon, Fabien Arcelin s’intéresse à l’histoire naturelle et accompagne son père, Adrien Arcelin, sur les fouilles archéologiques qu’il conduit sur le site de la roche de Solutré. Le jeune homme saura continuer les recherches de son père, co-inventeur du site préhistorique de Solutré avec Henry Testot-Ferry, et fera plusieurs publications de ses découvertes.
Il obtient, le , une licence de sciences naturelles, à la faculté des sciences à Lyon[2]. Ensuite, il poursuit ses études à la faculté de médecine de Lyon. Sous la direction du professeur Étienne Destot, il s’intéresse aux recherches sur les rayons X[1].
Fabien Arcelin soutient un doctorat à l’université de Lyon en février 1906. Sa thèse porte sur les rayons X, sous l'intitulé: Les formes de l'aire de projection du cœur pathologique, étude de radioscopie orthogonale[3].
En , il réalise auprès de ses collègues le premier sondage sur les effets secondaires de l'irradiation[1].
Son activité clinique est spécialisée sur le radiodiagnostic des voies urinaires, il pratique la radiothérapie[1].
En , Arcelin collabore au premier numéro du Journal de Radiologie et d’Électroradiologie[5].
Un radiologue pendant la Grande Guerre en 1914-1918
Du 27 au 30 juillet 1914, pendant l’Exposition Internationale urbaine de 1914 organisée à Lyon, il est rapporteur du 7e Congrès International d’Électrologie et de Radiologie Médicales[6]. Dans le grand amphithéâtre de la faculté de médecine, il donne une communication intitulée: Phénomènes cutanés tardifs dus à la radiothérapie.
Quelques jours plus tard la guerre est déclarée, les collègues allemands, avec lesquels il travaillait, rentrent chez eux dans un pays qui devient ennemi. Le 2 août 1914, Fabien Arcelin reçoit sa mobilisation pour la Grande Guerre, il est affecté au service de radiographie et centre vaccinogène de l’Hôpital Desgenettes à Lyon. Il est responsable de la XIVe région militaire pour la radiologie[1].
Son activité de radiologue consiste à rechercher les corps étrangers métalliques, l’examen radioscopique étant indispensable pour guider le chirurgien qui doit extraire les éclats d’obus. Le jeune radiologue met au point les techniques d’examen et les appareils radioscopiques qu’il faut fabriquer.
La radiologie et ses pionniers ont joué un rôle important dans le secours et les soins apportés aux blessés de la guerre de 1914-1918[1].
Docteur Arcelin, radiologue et radiothérapeute
Après la guerre, le docteur Arcelin poursuit son métier de radiologue et radiothérapeute comme chef du service de radiologie du centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, à Lyon[1].
Il a donné son nom à la technique nommée Incidence d’Arcelin[7] qu’il préconise pour réaliser des clichés du bassin. Le profil chirurgical d’Arcelin[8] est encore utilisé de nos jours pour l’examen de la hanche lors de l’étude du col du fémur.
Il laisse aussi un ouvrage de référence sur l’utilisation des rayons X dans la détection des calculs rénaux: La Radiographie instantanée appliquée à l'examen des voies urinaires[9]
Préhistoire
Ses loisirs le ramènent dans sa maison de La Roche-Vineuse, en Bourgogne. Il poursuit les recherches archéologiques sur le site de la roche de Solutré[10].
Il présente ses découvertes par des publications et des conférences aux sociétés savantes.
Les fouilles qu'il a conduites en 1909, dans le gisement de Solutré, ont permis de constater la superposition des couches magdaléniennes et aurignaciennes[11].
Fabien Arcelin et son épouse ont sept enfants. Thérèse et ses enfants ont eu un rôle actif dans la Résistance intérieure française durant la Seconde Guerre mondiale[20]. Thérèse, Suzanne, Madeleine et Paulette ont été incarcérées dans la prison Montluc à Lyon[20]. Thérèse a été libérée par erreur. Monique, Suzanne, Paulette puis Madeleine ont été déportées séparément à Ravensbrück après être passées par le fort de Romainville. Elles en sont revenues toutes les quatre vivantes[20].
En , le conseil municipal de la ville de Lyon décide la création d'une rue "Famille-Arcelin" dans le 2e arrondissement, en mémoire de l'action de cette famille dans la Résistance[21],[22].
Publications
1906, Les Formes de l'aire de projection du cœur pathologique,[23]étude de radioscopie orthogonale. Lyon, Rey, 115 p.
1907, Bibliographie des travaux d'Adrien Arcelin. Protat frères, 32 p.
1910, Les dernières fouilles de Solutré. Discussion. Bull. Soc. Anthrop. Lyon, 28 : 41-42.
1911, Calculs du rein et de l’uretère[24], notes cliniques et radiologiques, avec M. Rafin, Maloine, Lyon, 542 p.
1917, L'Exploration radiologique des voies urinaires[25]; lithiases et projectiles de guerre. Masson et cie, 175 p
1923, Sur la découverte d'hommes fossiles d'âge aurignacien, à Solutré. Paris, avec Déperet C. et Mayet L.
1924, Stratigraphie du gisement du Crot-du-Charnier. Bull. bi-mens. Soc. linn. Lyon, 3 : 4.
1924, Le Cheval de Solutré au Muséum d'Histoire Naturelle de Lyon. Bull. mens. Soc. linn. Lyon, 3 : 37.
1924, Paléontologie humaine. Nouvelles découvertes dans le gisement, préhistorique de Solutré (Saône et Loire). avec Ch. Depéret, Fabien Arcelin et Lucien Mayet. C. R. Acad. des Sc. Paris, t. 177, p. 618.
1926, Solutré. Résumé historique, stratigraphique, archéologique, anthropologique. Lyon, Impr. des Missions africaines, 64 p.
1927, Fouilles à Solutré en 1925. Lyon, Bosc et Riou.
1936, Arcelin Fabien, Roché Pierre. Les Brachiopodes bajociens du Monsard. Lyon : Laboratoire de géologie de la Faculté des sciences de Lyon, 1936 (Travaux du Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Lyon. Ancienne série, 30)[26],[27]
↑Fabien Arcelin, Les Formes de l'aire de projection du cœur pathologique, Lyon, A. Rey & Cie, Imprimeurs-Éditeurs de l'Université, , 132 p. (lire en ligne)
↑Journal de radiologie et d'électrologie, Masson et Cie., (lire en ligne)
↑Anne Marie Delattre, « EVENEMENT/Un congrès pour la radiologie en 1914 », Histoires lyonnaises, (lire en ligne, consulté le )
↑Incidence d'Arcelin dans le dictionnaire médical Médicopédia dictionnaire-medical.net
↑Chevrot A, Arrive L, Vilgrain V et al., « Mesure directe de l’antéversion cotyloïdienne d’une prothèse totale de hanche. Intérêt du cliché de profil chirurgical d’Arcelin. », Journal de radiologie , 67, , p. 881-884
↑Fabien Arcelin, La Radiographie instantanée appliquée à l'examen des voies urinaires, Lyon, (lire en ligne)
↑« À propos des squelettes de Solutré », Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 20, n° 11, , p. 319-320 (lire en ligne)
↑Fabien Arcelin, « Les dernières fouilles de Solutré », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, vol. 28, no 1, , p. 41–42 (lire en ligne, consulté le )
↑Annales de l'Académie de Mâcon, Mâcon, (lire en ligne), p.XII
↑ ab et cMEMOIRE DE LA DEPORTATION A.F.M.D du Rhône Bulletin n°8 MARS 2014 ; lire en ligne : MEMOIRE DE LA DEPORTATION A.F.M.D du Rhône Bul no 8, contenant des Extraits de l’article de M G Rivière Le Progrès nov. 1969
↑Fabien Arcelin, Les Formes de l'aire de projection du cœur pathologique, Université Lyon, (lire en ligne)
↑Dr Arcelin et Dr Rafin, Calculs du rein et de l’uretère, Maloine, (lire en ligne)
↑Dr Arcelin, L'Exploration radiologique des voies urinaires, Paris, Masson & Cie, (lire en ligne)
↑Fabien Arcelin et Pierre Roché, « Les Brachiopodes bajociens du Monsard », Travaux et Documents des Laboratoires de Géologie de Lyon, vol. 30, no 25, , p. 0–0 (lire en ligne, consulté le )
N. Foray, « Fabien Arcelin (1876–1942), ou comment on devient radiothérapeute quand on naît archéologue », Cancer/Radiothérapie, vol. 21, no 3, , p. 228-238
Michel Amiel et Sergueï Piotrovitch d'Orlik, Rayons X, une autre image de la Grande Guerre, Lyon, Libel, , 160 p. (ISBN978-2-917659-64-9)