Exupère d'Agaune (latin Exuperius) est un saint chrétien, officier de la légion thébaine, venue d'Égypte, compagnon de saint Maurice. Il aurait subi le martyre à Agaune, aujourd'hui Saint-Maurice, en Valais, en même temps que tous les membres de cette légion, sous le règne de l'empereur Dioclétien et sur l'ordre de Maximien, à la fin du IIIe siècle[1]. Le caractère historique de cet épisode, rapporté par Eucher de Lyon[2] (370-449), évêque de Lyon qui avait visité le Valais, n'est pas avéré. Selon Eucher, Exupère était un campidoctor, officier ou sous-officier instructeur chargé de la formation des recrues.
En France, les églises au vocable de saint Exupère sont pour la plupart dédiées soit à Exupère de Bayeux, soit à Exupère de Toulouse. Cependant, à Saint-Exupéry-les-Roches en Corrèze, l'église est dédiée à saint Exupère et saint Maurice, il s'agit donc bien dans ce cas du martyr d'Agaune.
Il est fêté le , comme saint Maurice.
Représentations figurées
On connaît au moins une représentation d'Exupère d'Agaune dans l'art. Il s'agit d'un panneau peint (volet gauche de retable) conservé à la National Gallery de Londres[4] ; il est attribué à un peintre anonyme allemand de la seconde moitié du XVe siècle, connu sous le nom de Maître de Liesborn et représente Exupère entre saint Ambroise et saint Jérôme[5]. Une inscription sur les auréoles des saints les identifie ; celui du milieu est désigné comme Exupère, martyr et chevalier ; il est revêtu en effet d'une armure et muni d'une épée et d'un bouclier ; ce costume militaire le distingue des autres saints du même nom. L'identification est confirmée par le fait que le volet droit du même retable, également conservé à la National Gallery, représente saint Maurice entre saint Grégoire et saint Augustin ; les deux panneaux se répondent exactement et représentent les martyrs de la légion thébaine entre les quatre pères de l'Église latine traditionnellement représentés par l'iconographie occidentale.
Notes et références
↑La date précise n'est pas connue ; elle se situe entre 285 – date où Maximien devient César – et 305 – date de son abdication –, mais plus vraisemblablement au début de cette période, où Maximien se trouve dans les régions rhénanes.
Louis Dupraz, Les Passions de S. Maurice d'Agaune : essai sur l'historicité de la tradition et contribution à l'étude de l'armée pré-dioclétienne (260-286) et des canonisations tardives de la fin du IVe siècle (« Studia Friburgensia », 27), Fribourg, Éditions universitaires, 1961.
Marie-Pierre Terrien, La christianisation de la région rhénane : du IVe au milieu du VIIIe siècle, t. II, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2007, p. 48 et suiv. (en ligne).