Eugen Schüfftan commence sa carrière à Berlin comme peintre impressionniste, avant de se reconvertir dans l'expressionnisme. Pendant plusieurs années, il travaille également comme architecte et peintre décorateur.
C'est par des chemins de traverse qu'il arrive au cinéma. Tout d'abord, il se familiarise avec les techniques cinématographiques par lui-même. En 1923, il développe, en collaboration avec Ernst Kunstmann, ce qui deviendra l'effet Schüfftan. Il l'expérimente une première fois sur le tournage du film Les Nibelungen : La Mort de Siegfried en 1924. Mais ce procédé est utilisé à grande échelle dans Metropolis (1927) de Fritz Lang. En combinant un agencement de miroirs avec des maquettes de décor et les acteurs, le film donne l'impression de constructions gigantesques.
Le procédé est au début la propriété de l'UFA et d'une société de miroiterie. Aux États-Unis, il est détenu par le studio Universal Pictures. Étonnamment, les tentatives de populariser cette technique échouent à Hollywood.
Eugen Schüfftan devient directeur de la Deutsche Spiegeltechnik GmbH & Co.. Après quelques années, il trouve pénible l'élaboration de trucages, et démissionne au profit du chef-décorateur Fritz Maurischat.
En 1962, il obtient un Oscar de la meilleure photographie pour L'Arnaqueur. Il n'abandonne pas pour autant l'élaboration de nouvelles techniques, comme en témoignent ses innovations sur les films Ulysse et Captain Sindbad.
Eugen Schüfftan est mort en septembre 1977 à New York, à l'âge de 84 ans.
Filmographie
(liste partielle)
Réalisateur
1931 : Das Ekel (long métrage, coréalisateur : Franz Wenzler)
↑L'Encyclopédie du Cinéma, Roger Boussinot, Ed. Bordas, 1986 p. 1121
Voir aussi
Bibliographie
Christian Gilles, Les Directeurs de la photo et leur image, Dujarric, 1989 (ISBN2859470786)
(de) Nachrichten aus Hollywood, New York und anderswo : der Briefwechsel Eugen und Marlise Schüfftans mit Siegfried und Lili Kracauer, correspondance éditée par Kathinka Dittrich van Weringh et Helmut G. Asper, Trier : Wissenschaftlicher Verlag, 2003 (ISBN3884765965 et 9783884765968)
Pierre-Damien Meneux, « Ophuls et Eugen Schüfftan », in 1895, no 34-35, 2001, p. 75-84