Elka Gerster épouse l’imprésario, et plus tard consul des États-Unis à Bologne, Carlo Gardini (1833-1917), en 1877. Elle est la mère de deux filles : Elca et Berta, artiste lyrique et épouse du chef d'orchestre Fritz Reiner[4]
En 1878, elle se produit à l'Académie de musique de la ville de New York, où elle est considérée comme l'une des principales chanteuses de son temps et comme une rivale de la chanteuse d'opéra Adelina Patti.
En juin 1883, à la fin de la saison des concerts Pasdeloup, elle chante pour un concert au bénéfice de Jules Pasdeloup au Cirque des Champs-Élysées avec Francis Planté[9]. Le critique du Figaro écrit : « Mme Gerster a chanté l'air final de la Sonnambula, l'andante surtout, avec une voix pure, veloutée, d'un charme extrême. Elle a également bien dit l'andante de l'air de la Reine de la Nuit, de la Flûte enchantée. Elle s'est révélée artiste fort originale dans une chanson russe, le Rossignol, où sa virtuosité a triomphé des excentricités vocales les plus aventureuses. Nous avouons cependant que la cantatrice nous a moins plu dans cette partie du programme lorsque l'on aborde le domaine du casse-cou, l'exécutant le plus habile sait-il bien où il va? En somme, le succès de Mme Etelka Gerster a été très grand et le public a fêté la cantatrice étrangère avec toute la courtoisie et la chaleur parisiennes »[10].
Il est possible qu'elle ait perdu sa voix à la suite de la naissance de sa fille Berthe. En décembre 1887, elle perd sa voix lors d'une représentation au Metropolitan Opera House de New-York. Gerster, après une absence de quatre ans, parait dans un concert entrepris par Henry Eugene Abbey(en) ; le théâtre est comble, car « la Gerster » est une étoile favorite. Le New York Herald rapporte : « Le physique est le même, même charme; mais à peine eut-elle commencé Una voce poco fa du Barbier de Séville, que l'on sut à quoi s'en tenir. Le public fut très affecté. Les artistes ne purent retenir leurs larmes. Ce fut une scène des plus pathétiques... Ce n'est même plus une voix »[11]. En 1888, elle dit qu'elle a l'intention de donner un concert avant de quitter les États-Unis pour revenir en Europe. Elle veut prouver ainsi que les bruits que l'on a répandus sur la perte de sa voix sont, sinon complètement faux, au moins grandement exagérés[12]. Gerster n'a jamais plus chanté de nouveau après 1889.
À partir de 1896 jusqu'en 1917, elle enseigne le chant à Berlin.