Goldfinger est né dans une famille juive à Budapest[1]. Ses parents tenaient une entreprise familiale de scierie et d'exploitation forestière, ce qui a conduit Goldfinger à envisager une carrière dans l'ingénierie. Il s'est intéressé à l'architecture après la lecture de l'ouvrage de Hermann MuthesiusDas englische Haus, une description de l'architecture anglaise au tournant du XXe siècle[citation nécessaire].
Il a été fortement influencé par la publication de Le Corbusier Vers une architecture, et est devenu un fervent admirateur de l'ancien mentor de ce dernier, Auguste Perret. Ce dernier, expert dans la conception de structures en béton armé, fut une source d'inspiration pour Goldfinger lors de la conception de sa propre maison. Au début des années 1930, Goldfinger rencontre et épouse Ursule Blackwell, l'héritière de l'entreprise Crosse & Blackwell(en).
En 1934, Ernő et Ursula Goldfinger déménagent dans un appartement à Highpoint I, à Londres. Avant la Seconde Guerre mondiale, Goldfinger construit trois maisons (dont la sienne) au 1-3, Willow Road à Hampstead, au nord de Londres, et une autre à Broxted, dans l'Essex. Sa propre maison, 2, Willow Road, est maintenant la propriété de la National Trust.
Après la Seconde Guerre mondiale
Après la guerre, Goldfinger a été chargé de la construction de nouveaux bureaux pour le journal The Morning Star et le siège du Parti communiste britannique. Il a également construit la maison du biologiste Alexander Fleming dans le sud-est de Londres, pour le ministère de la Santé. Dans les années 1950, il a conçu deux écoles primaires préfabriquées en béton pré-coulé, avec des briques de remplissage, pour le London County Council à Putney. L'un de ces bâtiments a été endommagé, puis démoli par un individu qui fut poursuivi en 2008[4].
Dans une tentative de résoudre l'immense pénurie de logements dans le pays après la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle près de quatre millions de maisons ont été détruites ou endommagées[5], le Gouvernement britannique commence à considérer les immeubles de grande hauteur comme une solution. Goldfinger accède à la notoriété en Angleterre en tant que concepteur d'immeubles de grande dimension.
Parmi ses édifices les plus remarquables figurent la Balfron Tower, une tour de 27 étages, ainsi que la Carradale House. Elles servirent de modèle à sa principale réalisation, la Trellick Tower, débutée en 1968 et achevée en 1972. Ces trois édifices sont des exemples notables d'architecture de style brutaliste.
Vie personnelle
Goldfinger était connu pour son fort tempérament. Il lui est notamment arrivé de renvoyer plusieurs de ses assistants pour avoir manifesté leur joie de manière trop ostensible, ou avoir fait évacuer de force des clients potentiels dont les souhaits ne correspondaient pas à sa vision architecturale[6].
Lors d'une partie de golf avec le cousin d'Ursula Goldfinger, l'écrivain Ian Fleming eut l'idée de nommer l'adversaire de James BondAuric Goldfinger d'après Ernő. Goldfinger a consulté ses avocats lors de la parution de Goldfinger en 1959, ce qui a incité Fleming à menacer de renommer le personnage « Goldprick », mais celui-ci a finalement décidé de ne pas le poursuivre en justice ; l'éditeur de Fleming ayant accepté de payer ses frais d'avocat et de lui donner six exemplaires gratuits du livre[7],[8].
Goldfinger meurt à Londres le .
Influence
Bien que Goldfinger ait apprécié vivre dans ses propres bâtiments, ceux-ci étaient décriés par le public et de nombreux architectes post-modernistes[citation nécessaire]. Vers la fin du XXe siècle, le travail de Goldfinger a gagné en considération. La Trellick Tower est maintenant un bâtiment classé et est devenue une icône, apparaissant sur des T-shirts, des peintures et dans les paroles de la chanson For Tomorrow (1993) de Blur. Le peu d'appartements disponibles dans les bâtiments conçus par Goldfinger atteignent désormais des prix élevés à la vente.
Ernő Goldfinger, « La sensation de l'espace », « L'Urbanisme et l'ordre spatial » et « Les éléments de l'espace clos », trois articles publiés dans Architectural Review, novembre 1941 à janvier 1942.
Notes et références
↑Nigel Warburton, Ernö Goldfinger: The Life of an Architect, p. 12.