Ernest Lavigne nait le 17 décembre 1851 à Montréal[1]. Il fait ses études au collège de Terrebonne[2]. Le 25 juin 1865, il se rend à Rome avec le 4e détachement des Zouaves pontificaux[1]. Après quelques mois en Italie, il se joint au Corps de Musique des Zouaves romains pour laquelle il occupera le pupitre de cornet solo en 1869[1]. Par la suite, il demeure près de deux ans en Europe où il voyage en Italie, en France, en Allemagne, en Espagne et en Angleterre[2].
Carrière
En 1864, il s'installe quelque temps à Québec où son frère, Arthur Lavigne, est propriétaire d'une boutique d'instrument de musique sur la rue Saint-Jean[3]. En 1877, il revient à Montréal pour diriger la Musique de la Cité, la fanfare du 65e Bataillon[4]. La même année, il suit l'exemple de son frère en ouvrant un magasin de musique à Montréal[3]. En 1881, il s'associe à Louis-Joseph Lajoie, sous la raison sociale de Lavigne & Lajoie. Cette maison distribue des centaines d'œuvres de divers compositeurs et éditeurs et publie une cinquantaine par des Canadiens[3].
En 1885, il inaugure les concerts gratuits du Jardin Viger à Montréal où ses performances firent de lui une vedette.
Organisateur né, Ernest Lavigne pousse la firme Lavigne & Lajoie à faire l'acquisition en d'un vaste terrain en bordure du Saint-Laurent qu'il aménage en un parc d'amusement, le Parc Sohmer[5]. L'inauguration du parc Sohmer a lieu au mois de juin 1889[6]. Jusqu'à sa mort, Lavigne assumera la direction des concerts et spectacles de l'entreprise. Dans l'intention de créer un orchestre symphonique, il fait venir d'Europe, surtout de Belgique et d'Italie[7], de nombreux instrumentistes dont certains se fixeront au pays et y créeront une tradition instrumentale. Il fit venir entre autres Jean-Julien Clossey en mai 1891 qui devint le Premier Violon à l’Orchestre Symphonique de Montréal.
Ernest Lavigne peut être considéré à ce titre comme l'un des pionniers de la musique instrumentale au Canada.
Comme compositeur, il se consacre surtout à la mélodie. Comme soliste, Ernest Lavigne remporte plusieurs honneurs, dont deux cornets plaqués or.
Fin de vie
Sa santé le force à cesser de se produire en concert[8]. Ernest Lavigne décède à l'Hotel-Dieu de Montréal le 18 janvier 1909 à l'âge de 57 ans[2] et est enterré au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal[9].
Honneurs
1962 : La ville de Montréal nomme une avenue en l'honneur du musicien montréalais[10].
1985 : La ville de Québec nomme une avenue en l'honneur d'Ernest Lavigne[11].
2004 : La ville de Boucherville nomme une rue en souvenir d'Ernest Lavigne[12].
↑ ab et cE.-Z. Massicotte, « Ernest Lavigne », Bulletin des recherches historiques, 1933, janvier, p. 8-10 (lire en ligne)
↑ ab et c« Mort d'une fameux compositeur canadien », La Presse, , p. 1 (lire en ligne)
↑ ab et cJean-Marie Lebel, « La musique sur papier », Cap-aux-Diamants : La revue d'histoire du Québec, vol. 5, no 2, , p. 33–36 (ISSN0829-7983 et 1923-0923, lire en ligne, consulté le )
↑E.-Z. Massicotte, « Où devait naitre le parc Sohmer », Bulletin des recherches historiques, , p. 358-361 (lire en ligne)
↑Jacques Clairoux, « Des hommes forts aux artistes de la piste : L’invention du cirque québécois », Cap-aux-Diamants : La revue d'histoire du Québec, no 97, , p. 16–19 (ISSN0829-7983 et 1923-0923, lire en ligne, consulté le )
↑E.-Z. Massicotte, « Leur dernier succès », Bulletin des recherches historiques, , p. 11-12 (lire en ligne)
↑Répertoire des personnages inhumés au cimetière ayant marqué l'histoire de notre société, Montréal, Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, 44 p.