Environnement au Bénin

Une rivière dans la ville de Kétou

L'environnement au Bénin est l'environnement (ensemble des éléments - biotiques ou abiotiques - qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins) du pays Bénin, pays d'Afrique.

La biodiversité du Bénin

Vue depuis la chaîne de l'Atacora

Géographie physique et milieux écologiques

De forme étirée entre le fleuve Niger au nord et la plaine côtière dans le sud, le relief de l'ensemble du pays est peu accidenté[1]. Le nord du pays est principalement constitué de savanes et de montagnes semi-arides, telles que la chaîne de l'Atacora, qui se prolonge au Togo et au Ghana d'une part et au Niger d'autre part[2]. Le point culminant du pays est le mont Sokbaro (ou Sagbarao) (800 mètres). Le sud du pays est constitué d'une plaine côtière basse parsemée de marécages, lacs et lagunes, notamment la basse vallée de l'Ouémé, la lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué, une vaste zone humide de 91 600 ha.

Le climat du pays, situé dans une zone intertropicale, est globalement chaud et humide, avec des nuances saisonnières et géographiques liées à la latitude, au relief et à l'alternance des saisons[3]. Il oppose deux zones séparées par le 10e parallèle : au sud, un régime subéquatorial tempéré ; au nord, climat plus chaud et sec[4].

Le sol est occupé à x % par la forêt.

Faune et flore

Le pays est un des 5 derniers où le lion d'Afrique est présent. En 2014, on ne comptabilisait plus que 406 individus dans la région de l’Afrique de l’Ouest[5].

La faune sur le territoire Béninois.

Espaces protégés

La basse vallée de l'Ouémé, la lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué, une vaste zone humide de 91 600 ha, est reconnue d'importance internationale par la convention de Ramsar[6].

Le parc national du W du Niger est un parc transfrontalier du Niger, du Burkina Faso et du Bénin, au sein de la Savane soudanienne occidentale. Il abrite la dernière grande population de lions d'Afrique en Afrique de l'Ouest ; mais on y compte moins de 200 individus[5].

Impacts sur les milieux naturels

Activités humaines

Agriculture

Champ de coton dans le nord du Bénin (2004).

Les principales cultures sont surtout vivrières : igname, manioc, maïs, sorgho, riz paddy, fruits et légumes[1].

L'élevage concerne principalement le cheptel bovin qui comptait 2 111 000 têtes[7], des ovins (842 000), des caprins (1 674 000), des porcins (398 000) et des volailles (17 683 000) selon les données de la Direction de l’Elevage (2012)[8].

Le cheptel national des porcs est constamment sous la menace de la peste porcine africaine (PPA) qui sévit sous une forme enzootique.

L’élevage non conventionnel prend de l’ampleur avec un nombre de plus en plus important d’éleveurs de poules pondeuses, de lapins, d’escargots, de poulets chair et d’abeilles.

Chasse, pêche et braconnage

Chasseur de Tchaourou.

Transports

Les rues de Cotonou restent encore majoritairement faites de terre et sont peu praticables, notamment en saison humide - Quartier Avotrou. Octobre 2015.

Le pays est encore très en retard au niveau de l'aménagement du territoire. Il manque notamment d'une véritable infrastructure de transport, ce qui empêche ou ralentit grandement le développement du pays.

Pression sur les ressources non renouvelables

Pollutions

Les émissions de gaz à effet de serre (GES)

La pollution de l'air

Au Bénin, il y a une station de mesure de la qualité de l'air. Cette station est située dans le 12è arrondissement de la ville de cotonou[9].

La pollution de l'eau

Citerne d'eau dans la commune de Lama

La gestion des déchets

Collecte d'ordures dans les rues de Cotonou (2019).
L'absence de gestion des déchets au Bénin oblige la population à entasser ses ordures au bord des routes avant d'y mettre le feu.

Un habitant d'Afrique sub-aharienne génère en moyenne 165 kg de déchets par an et par habitants en 2023 (soit nettement moins que dans les pays plus riches)[10].

L'absence de gestion des déchets au Bénin oblige la population à entasser ses ordures au bord des routes avant d'y mettre le feu lorsque le tas devient trop important. Ces pratiques sont la source d'inévitables maladies liées à ce type de pollution.

Impacts de l'urbanisation

La majeure partie de la population vit dans les plaines côtières méridionales, dont l'altitude ne dépasse nulle part 10 m[2]. C'est là que les plus grandes villes du Bénin sont concentrées, notamment Porto-Novo, la capitale officielle, et Cotonou, la capitale économique et politique.

L'exposition aux risques

Une rue de Cotonou après la pluie (octobre 2015, durant la mousson).

Le pays connait différents risques comme les inondations, ruissellements, coulées de boue - en lien avec la mousson.

Réchauffement climatique et érosion côtière

Les premières études pour cerner le phénomène d’érosion à l’est de Cotonou ont été réalisées en 2003 par un bureau canadien. 8 épis, qui peuvent mesurer jusqu'à 300 m de long et sont constitués d’un enrochement de quelque 60 000 tonnes de pierres de différente taille, ont été mis en place ; à cause de plusieurs aménagements du port qui se sont achevés en 2011 et de la montée des eaux liée au réchauffement climatique, ces premiers épis se sont révélés insuffisants[11].

Dans les quartiers d’Enagnon, Donaten ou Akpakpa-Dodomè, des dizaines de maisons ont été détruites par les assauts de l’océan Atlantique, et il y a eu des morts[11].

Après les grandes marées particulièrement dévastatrices d’avril 2016, le gouvernement a lancé plusieurs actions pour contrer l’érosion. Après des études de modélisation des façades maritimes, un nouveau programme de protection du littoral a commencé, comprenant l’enrochement de la côte et le rechargement en sable des segments sur le littoral situé à l’est de Cotonou. Ce chantier titanesque a vu la pose de près d’un kilomètre d’épis (4,5 millions de mètres cubes) et de 600 mètres de digue immergée[11].

Politique environnementale au Bénin

Politique nationale

Au Bénin, l'environnement est un droit constitutionnel selon l'article 27 de la constitution du 11 décembre 1990 :

Promotion d'une économie verte (2019[12]).

« Toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre. L'État veille à la protection de l'environnement[13]. »

La loi-cadre du 12 février 1999 issue de cette constitution en précise les règles et objectifs du gouvernement[14].

Le Projet d'urgence de gestion environnementale en milieu urbain est mis en place de 2011 à 2019[15].

Mais depuis quelques années, le Bénin fait face à des défis environnementaux. Le nord du pays avec ses paysages de savane est touché par la désertification et le sud, par la déforestation. En 2014, 44 % de la population vivait dans les villes, alors que l’environnement urbain est vulnérable, pollué et dégradé. La politique du pays semble néanmoins se soucier de plus en plus des problèmes environnementaux. Sur le site du gouvernement, la rubrique consacrée à l'environnement est régulièrement mise à jour[16]. En 2015, le président Thomas Boni Yayi s'était beaucoup investi dans la préparation de la Cop21. En vue des préparatifs, l'ambassade de France au Bénin avait réuni les membres du gouvernement béninois et de la communauté scientifique pour une exposition sur le thème « Océan et climat »[17]. En dépit des attentats du 13 novembre, le président se positionnait en faveur du maintien de la conférence. La délégation béninoise y comptait plus d'une centaine de personnes.

Évaluation environnementale globale

Notes et références

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a et b Atlas de l'Afrique, Éditions du Jaguar, Paris, 2009, p. 104-105 (ISBN 978-2-86950-426-4).
  2. a et b Kolawolé Sikirou Adam, « Le Bénin : données géographique », dans Hélène Joubert et Christophe Vital, Dieux, rois et peuples du Bénin : arts anciens du littoral aux savanes, Paris, Somogy Éditions d'art, (ISBN 978-2-7572-0185-5, BNF 41380901, présentation en ligne), p. 15-16.
  3. Kolawolé Sikirou Adam et Michel Boko, Le Bénin, SODIMAS, Cotonou, EDICEF, Paris, 1983, 95 p., extrait en ligne [1]
  4. « Bénin », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
  5. a et b Juliette Heuzebroc, « Les lions d'Afrique pourraient disparaître avant 2050 », National Geographic,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Service d'information sur les sites Ramsar [2]
  7. « Les races bovines du Bénin », [lire en ligne], consulté le 23 décembre 2015
  8. Dr Megnigbeto Hubertine, « Etat des ressources génétiques animales au BENIN », Etat des ressources génétiques animales au BENIN,‎ , p. 9 (lire en ligne).
  9. The World Air Quality Index project, « Pollution de l\'air à Bénin : Carte de la qualité de l\'air en temps réel », sur aqicn.org (consulté le ).
  10. Emilie Aubry, « Le dessous des cartes - Un monde de déchets », sur arte.tv, (consulté le ).
  11. a b et c Pierre Lepidi, « Au Bénin, la lutte contre l’érosion maritime marque des points », lemonde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Première contribution déterminée au niveau national du Bénin au titre de l'Accord de Paris », p. 10, consulté le 3 mai 2020
  13. « Constitution de la République du Bénin du 11 décembre 1990 », sur democratie.francophonie.org, (consulté le ).
  14. « Loi-cadre sur l'environnement en République du Bénin », sur bch-cbd.naturalsciences.be, (consulté le ).
  15. « Au Bénin, le PUGEMU prend fin avec un taux d’exécution physique de 110% », sur Miodjou, (consulté le )
  16. « Environnement | Site officiel du gouvernement du Bénin », sur gouv.bj (consulté le ).
  17. « Environnement: le Bénin et le Mali se préparent à la COP21 - RFI », sur RFI Afrique (consulté le ).