Les récits de Marco (dont la première version apparaît en 1978) le montraient comme un militant anarchiste qui, exilé de la guerre d'Espagne en France, aurait été arrêté par la Gestapo à Marseille et déporté en Allemagne. Libéré en 1945, il serait rentré clandestinement en 1946 en Espagne, où il aurait repris la lutte clandestine contre la dictature franquiste jusqu'à la fin du régime.
C'est entre 2000 et 2005 que Marco s'est livré à une intense activité comme soi-disant témoin à travers des centaines de conférences et parutions dans les différents médias. Bon nombre de documentaires ont choisi Marco comme la personne qui racontait le mieux non seulement sa déportation, mais un grand nombre d'événements. Il devient Président de l’Amicale de Mauthausen[2].
En fouillant dans les archives du ministère des Affaires étrangères espagnol, l'historienBenito Bermejo(es) a mis au jour l'imposture en mai 2005, en démontrant qu'Enric Marco était en fait parti volontairement en 1941 en Allemagne comme travailleur de l'industrie de guerre nazie dans le cadre d'un accord d' du dictateur Franco avec Hitler.
Enric Marco a été obligé de démissionner de la direction de l’Amicale de Mauthausen qu'il présidait depuis 2003 et qui regroupait quelques survivants espagnols des camps nazis et des familles de déportés de ces camps. Il n'avait adhéré à cette association qu'en 2000, alors qu'il ne restait plus en Espagne qu'un très petit nombre de survivants. En outre, la plupart des survivants espagnols des camps nazis, vivant en France, ne jouaient aucun rôle dans cette association.
Bien avant cette période, il avait eu une importante activité publique. Sous le nom d'Enrique Marcos il a été en 1978-1979 secrétaire général du syndicat CNT (dont il a été expulsé en 1980 en même temps que le courant « possibiliste » dont il était un des animateurs et qui a créé la CGT espagnole). En 1999, il était vice-président à Barcelone d'une fédération catalane de parents d'élèves.
En 2014, l'écrivain Javier Cercas, dans un récit intitulé El impostor (L'imposteur), qui se situe entre enquête et roman, revient sur la vie de cet affabulateur[3].