Encyclopédie ou dictionnaire universel raisonné des connaissances humaines
L’Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connaissances humaines, dite Encyclopédie d'Yverdon, est une encyclopédie dirigée par Fortunato Bartolomeo De Felice et publiée entre 1770 et 1780 en Suisse, à Yverdon. D'esprit moins français et moins anti-religieux que celle de Diderot et de d'Alembert dont elle s'inspire, cette différence lui a valu l'appellation d’encyclopédie protestante, et lui assura une forte diffusion dans le Nord de l'Europe. Il est aussi publié, en 1778, sous le nom de Code de l'humanité, constituant une première encyclopédie thématique spécialisée en droit positif et naturel.
Principaux contributeurs
Fortunato Bartolomeo De Felice, savant d’origine italienne installé à Yverdon, rassembla autour de lui une équipe de plus de trente collaborateurs européens (quinze Suisses, douze Français, trois Allemands, un Italien, un Irlandais), la plupart identifiés.
Liste des collaborateurs de l'Encyclopédie d'Yverdon[1]
Ébénisterie, Écritures, Émail, Éperonnier, Épinglier, Éventailliste, Faïencier, Ferblantier, Fil et laine, Fonte en caractères, Fondeur en sable, en or, Fonte des canons, Fonte des cloches, Fonte des statues équestres, Fonte de la dragée, Forge des ancres, Forge des enclumes
Le Dictionnaire universel et raisonné de justice civile et naturelle, plus connu sous le nom de Code de l’humanité, ou la Législation universelle, naturelle, civile et politique, avec l’histoire littéraire des plus grands hommes qui ont contribué à la perfection de ce code est constitué de 13 volumes de 750 pages chacun[2], extraits pour l'essentiel de l’Encyclopédie ‘protestante’ d’Yverdon. Première encyclopédie thématique juridique, c'est un recueil de près de dix mille pages publié à Yverdon, entre 1777 et 1778 [3]. Présenté sous forme alphabétique, il s'inspire à la fois du jusnaturaliste Jean-Jacques Burlamaqui et du christianisme de l'époque des Lumières. Il est dédicacé au roi de Suède Gustave III et diffusé essentiellement dans l’Europe réformée du Nord. Thomas Jefferson s'y réfère[3]
Code de l'humanité, ou La législation universelle, naturelle, civile et politique, avec l'histoire littéraire des plus grands hommes qui ont contribué à la perfection de ce code, tome 1 à 13, sur Gallica
Donato, Clorinda et Doig, Kathleen, Notices sur les auteurs des quarante-huit volumes de "Discours" de l’Encyclopédie d’Yverdon, Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 1991, n° 11, p. 133-141.[1]
Jean-Daniel Candaux, Alain Cernuschi et al., L'encyclopédie d'Yverdon et sa résonance européenne : contextes, contenus, continuités, Genève, Slatkine, 2005
Léonard Burnand, Alain Cernuschi, Circulation de matériaux entre l'Encyclopédie d'Yverdon et quelques dictionnaires spécialisés. In : Dix-Huitième Siècle, 2006, n° 38 (ISBN978-2-70715010-3), p. 253 à 267. Lire en ligne.
Alain Cernuschi, L’ABC de l’Encyclopédie d’Yverdon ou la refonte encyclopédique de F.-B. De Felice à la lumière de ses lettres de 1771, Recherches sur Diderot et l'Encyclopédie, n° 49, 2014. Lire en ligne.
↑L'article Helvétie se trouve en toute fin de volume.
Références
↑D'après Doig Kathleen Hardesty, Donato Clorinda, Notices sur les auteurs des quarante-huit volumes de «discours» de l'Encyclopédie d'Yverdon, in Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, n°11, 1991, p. 133-141.(Lire en ligne) et Donato Clorinda, Inventaire de l’Encyclopédie d’Yverdon (lire en ligne).
↑Delia Luigi, Raison, droit et religion. Juge et justice des Lumières selon le « Code de l’Humanité » de 1778, 2013, in Colloque : La justice entre droit et conscience du Moyen Âge à nos jours, Phonothèque du LIR3S - UMR 7366 CNRS-uB , Durée : 20 minutes