Emmanuel Perrotin est le fils de Michel Perrotin, employé de banque, et Odile Pradinas, mère au foyer[2]. Il grandit en banlieue parisienne à L'Étang-la-Ville. Ses parents n'étaient pas amateurs d'art contemporain, mais l'emmenaient souvent au musée[3]. Il décrit avoir été fasciné à l'âge de 17 ans par une œuvre d'Henry Michaux au Centre Pompidou, ce qui a pu influencer sa carrière[4].
Il ouvre sa première « galerie » à l’âge de vingt-un ans en 1990 dans son appartement et se fait connaître en exposant notamment dès 1991 Damien Hirst, puis en 1994 Maurizio Cattelan et Takashi Murakami[3] en 1995, à l'époque méconnus. Emmanuel Perrotin vend en 1991 une œuvre de Damien Hirst, 15 000 francs, bien que depuis ses œuvres se vendent plusieurs millions de dollars[5],[7]. Il est le premier à exposer hors du Japon l'artiste Takashi Murakami.
Il produit alors lui-même les œuvres de ses artistes tout en gérant leur fichier d'œuvres, chose peu en vigueur à l'époque[8], où l'on est au début d'une des pires crises que le marché de l'art ait connu au XXe siècle[9]. Il choisit les artistes qu'il expose avec beaucoup d’éclectisme, ce qui le distingue des autres galeristes[6],[5].
En 1997, il s'installe rue Louise-Weiss dans le treizième arrondissement de Paris avec une nouvelle génération de galeristes tels que Air de Paris, Jennifer Flay, Art Concept, Almine Rech[5]. En 1999, il vend la Nona Ora de l'artiste Maurizio Cattelan 80 000 dollars alors qu'elle sera achetée plusieurs années plus tard plus de 2 millions de dollars par un collectionneur privé[5]. Il expose principalement des œuvres d'artistes actuels tels que Bernard Frize, mais aussi des œuvres d'artistes décédés, représentés par leurs familles ou fondations[10].
En 2023, il est considéré comme le 5e plus grand galeriste du monde selon le classement d'ArtReview[14]. En 2024, il développe un partenariat avec EBay et ouvre une boutique en ligne ciblant les artistes d'art amateurs[15], dans le but d’ouvrir l’art à un public toujours plus large[16].
Développement international
Emmanuel Perrotin a commencé à participer à des foires d'art internationale au Japon en 1993[17]. Dans le but de faire perdurer la notoriété des artistes qu'il expose, Emmanuel Perrotin ouvre régulièrement de nouveaux lieux d'exposition ponctuels ou permanents dans différents pays[7]. Il inaugure une galerie à Miami, qu’il ferme en 2010[18]. Il ouvre ensuite plusieurs galeries sous son nom à Hong Kong (2012)[19], New York (2013)[20], Séoul (2016), Tokyo (2017)[21], Shanghai (2018)[22] et Los Angeles (2024)[16], dont les lieux sont choisis notamment selon leur architecture[17]. Il a développé un logiciel permettant de connaître en temps réel l’état du stock et des ventes, dans tous les pays où il est implanté[23].
À partir de 2022, Perrotin ouvre sa résidence secondaire du Cap Ferret à la peintre GaHee Park et au sculpteur Genesis Belanger et met en place un programme de résidence pour les artistes représentés par sa galerie[25]. En 2023, il emploie environ 160 personnes. La presse outre-atlantique le surnomme parfois le "French Gagosian", en référence au galeriste américain Larry Gagosian[26].
Autres activités
Il développe très tôt son activité sur les réseaux sociaux afin d'attirer des publics peu habitués à fréquenter habituellement les galeries d'art, dans le but de vendre plus d'œuvres[27]. Il noue des relations amicales avec les artistes qu'il expose. Il est aussi connu pour organiser des événements et soirées festives[3],[5] et partager une partie des bénéfices des commission des ventes des œuvres avec ses employés[5]. Il publie des ouvrages d'art[10] et s'aventure dans les milieux de la mode comme avec Ninna Ricci[8], du design ou de la musique avec Pharrell Williams[28],[29],[17]. Il propose également des ateliers créatifs et des sensibilisations aux pratiques artistiques pour les enfants[30].
↑ abcdef et g(en-US) Ben Widdicombe, « Paris Art Dealer Brings the Party to New York », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )