Il commence sa carrière comme juge d'instruction, spécialisé dans les affaires économiques et financières. Il est affecté en 1990 au tribunal de Lille, où il reste jusqu'en 1994. Il intègre en 1997 le ministère de la Justice[5], où il est conseiller auprès de la représentation française à l'Union européenne, jusqu'en 2002[6], tout en étant juge d’instruction au tribunal de grande instance de Bobigny[7]. Il se positionne en faveur d'un renforcement de l'harmonisation du droit européen en matière de droit pénal[8] et présente un projet de décision-cadre relatif à la reconnaissance des décisions de gel des avoirs et des preuves[9].
En 2002, il devient magistrat de liaison entre la France et l'Italie, fonction qu'il occupe jusqu'en 2007[10],[11].
Il devient alors chef du service des affaires européennes et internationales, puis en 2009, inspecteur des services judiciaires. À cette date, il devient secrétaire général adjoint du Secrétariat général des Affaires européennes[7]. Il rejoint le European Criminal Law Academic Network, pour lequel il devient consultant[12].
Le [14], il est nommé délégué interministériel à la sécurité routière, remplaçant Jean-Robert Lopez[15],[16]. Il se déclare favorable à une limitation à 80 km/h sur le réseau secondaire[2], ce qui suscite une vive réaction de la part de l'association 40 millions d'automobilistes[17],[18]. Il engage un plan de lutte contre l'alcoolémie au volant[19], signe un décret limitant à 70 % la teinte des vitres de véhicules[20], externalise à des entreprises privées la conduite des voitures-radars de l’État[21] et signe un accord bilatéral avec l'Italie pour mettre en place une mutualisation des données de contraventions des automobilistes[22]. Geneviève Jurgensen juge positivement son action comme délégué interministériel[23].
Le 5 février 2020[4], il est nommé préfet de police des Bouches-du-Rhône[24] en raison de son expérience judiciaire, ayant travaillé sur des dossiers liés à la mafia[25], et pour son engagement au sujet de la sécurité routière, les Bouches-du-Rhône étant un des départements les plus touchés par la mortalité au volant[26]. Il remplace à ce poste Olivier de Mazières[27]. En tant que préfet de police, il doit gérer dans le département la crise liée à la pandémie de Covid-19 et interdit l'accès aux plages et aux calanques de Marseille[28].
Le 20 août 2020, il décide par arrêté préfectoral l'interdiction « d’arborer les couleurs du PSG »[29]. Il recule le lendemain devant les nombreuses réactions[30].
En novembre 2020, durant le 2e confinement lié à pandémie, il déclare avoir assisté à des contrôles d'attestation de sortie "dans des endroits où l’on vend de la drogue" et déplore que "Personne parmi les acheteurs, et à plus forte raison parmi les vendeurs, n’avait d’attestation."
Le , il est remplacé par Frédérique Camilleri[31]. Étant resté moins d'un an à la préfecture de police, il est le préfet de police des Bouches-du-Rhône à la plus faible longévité[réf. souhaitée].
Il est marié à une Italienne et parle couramment l'italien[3],[13].
Passionné d'informatique, il a écrit lorsqu'il était au tribunal de Lille un logiciel destiné aux juges d'instruction permettant d'organiser une base de données relationnelles, Instruction Assistée par Ordinateur[33]. Le logiciel a été utilisé sur l'affaire du tunnel du Mont-Blanc et sur l'affaire Elf[3].
Décorations
Le , Emmanuel Barbe est nommé chevalier dans l'ordre national du Mérite au titre de « magistrat de liaison auprès des autorités judiciaires italiennes ; 19 ans de services civils et militaires »[34]. Il est fait chevalier de l'ordre le et promu au grade d'officier dans l'ordre le au titre de « délégué interministériel à la sécurité routière »[1],[35].
Le , il est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de « délégué interministériel à la sécurité routière et délégué à la sécurité et à la circulation routières ; 37 ans de services »[36].
Publications
Emmanuel Barbe, Hervé Boullanger, Justice et affaires intérieures dans l'Union européenne : un espace de liberté, de sécurité et de justice, préface d'António Vitorino, Paris, La Documentation française, coll. Réflexe Europe, 2002, 190 p.
↑Michel Mangenot, « Jeux européens et innovation institutionnelle. Les logiques de création d’Eurojust (1996-2004) », Cultures & Conflits, no 62, , p. 43–62 (ISSN1157-996X, DOI10.4000/conflits.2056, lire en ligne, consulté le )
↑Emmanuel Barbe, Justice et affaires intérieures dans l'Union européenne: un espace de liberté, de sécurité et de justice, Documentation française, (ISBN978-2-11-005124-0, lire en ligne)
↑Michel Houndjahoué, « La reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires pénales dans l’Union européenne.De Kerchove, Gilles et Anne Weyembergh. Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2001, 255 p. », Études internationales, vol. 33, no 4, , p. 787–789 (ISSN1703-7891, DOIhttps://doi.org/10.7202/006671ar, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Chloé Brière et Anne Weyembergh, The Needed Balances in EU Criminal Law: Past, Present and Future, Bloomsbury Publishing, (ISBN978-1-5099-1701-3, lire en ligne)