Emelian Pougatchev (en russe Iemelian Ivanovitch Pougatchiov[1]), nom francisé en Émilien Pougatchëv[2],[3] ou Émilien Pougatchov[4],[5],[6], né vers 1742 à Zimoveïski-sur-le-Don (Empire russe) et mort le 21 janvier 1775[7] à Moscou, est un officier (ataman) des cosaques de l'Oural, surtout connu comme le chef de la révolte appelée traditionnellement révolte de Pougatchev sous le règne de l'impératrice Catherine II.
À partir de 1773, Pougatchev conteste en effet la légitimité de Catherine en se présentant comme le tsar Pierre III, brutalement évincé par son épouse en juillet 1762[8].
Il rallie à sa cause des cosaques, puis des paysans. Après des succès initiaux, Pougatchev est vaincu par l'armée russe à Tsaritsyne (août 1774). Il est ensuite livré aux autorités (septembre) et conduit à Moscou où il est exécuté.
Biographie
Famille
Emelian Pougatchev est le fils d'un cosaque du Don, petit propriétaire terrien.
En 1758, il épouse une femme cosaque, Sofia Nedioujeva.
Il passe plusieurs années à errer et est à plusieurs reprises mis en prison pour vagabondage. Il fréquente des monastères de vieux-croyants qui exercent sur lui une grande influence. Ils sont hostiles au régime mis en place par Pierre le Grand et poursuivi, voire aggravé par Catherine II.
Dans un premier temps, le gouvernement ne prend pas la menace au sérieux et se contente de mettre sa tête à prix. Mais les troupes ralliées à Pougatchev s'emparent des forteresses de l'Oural. Les Bachkirs musulmans dirigés par Salavat Ioulaïev se soulèvent à leur tour et se joignent au mouvement. En , la ville d'Orenbourg est assiégée. Dans la région de Nijni Novgorod, les serfs brûlent les manoirs et égorgent les maîtres.
Le gouvernement se décide finalement à agir. L'armée du général Bibikov reprend Orenbourg et surtout les cosaques, lassés par les excès du nouveau tsar, ne supportent pas de voir leurs intérêts confondus avec ceux des serfs révoltés : ils décident d'en finir avec Pougatchev. En , le général Ivan Mikhelson lui inflige une défaite décisive près de Tsaritsyne (aujourd'hui Volgograd).
Pougatchev est livré[pas clair] le . Il est présenté au peuple dans une cage en fer.
Mort et funérailles
Conduit à Moscou, il est exécuté en janvier 1775 sur un échafaud dressé place Bolotnaïa à Moscou : il a été prévu de couper d'abord ses quatre membres à la hache, puis de le décapiter, mais finalement il est d'abord décapité, puis démembré.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
↑En janvier 1762, le neveu de l'impératrice Élisabeth Ire, petit-fils de Pierre le Grand, Peter de Holstein-Gottorp, lui succède sous le nom de Pierre III. En juillet 1762, son épouse, Catherine (née Sophie d'Anhalt-Zerbst) le fait arrêter et incarcérer, puis il est exécuté quelques jours plus tard par un proche. Une dizaine d'années plus tard, le faux tsar Pougatchev entraîne à sa suite un grand nombre de cosaques, puis de paysans, mécontents du régime dirigé par Catherine II
Voir aussi
Bibliographie
Vladimir Nikolajevič Vitevsky (trad. A. Rambaud), « Traditions populaires dans la Russie orientale sur l'insurrection de Pougatchef. Un récit inédit sur le faux Pierre III », Revue historique, t. 7, , p. 371-379
A. Gaïssinovitch, La Révolte de Pougatchev, Payot, 1938.
Pierre Pascal, La Révolte de Pougatchëv, Collection « archives », Gallimard, 1971, 274 p.
Philip Longworth, Les Cosaques, Paris, Albin Michel, 1972.
Jean Savant, Les Cosaques, Paris, Éditions Balzac, 1948.
Gregor Jancik, « Nouvelles alarmantes de Russie: Le soulèvement de Pougatchev (1773-1775) dans la Gazette de Berne », Revue historique vaudoise, vol. 129, , p. 31-40 (ISSN1013-6924).