C'est une adaptation du roman éponyme de Tatiana de Rosnay, le premier qu'elle a écrit en anglais[1], dont la version originale (Sarah's Key) s'est vendue à des centaines de milliers d'exemplaires en édition de poche aux États-Unis[2]. Les ventes totales dans le monde ont dépassé les deux millions d'exemplaires, a indiqué en son éditeur français[3],[4].
Synopsis
Julia, une journaliste américaine vivant à Paris dans les années 2000, prépare un article lié à la rafle du Vél' d'Hiv' et recherche les traces d'une petite fille juive déportée en 1942 lors de cette rafle, Sarah.
Alors qu'avec son mari et sa fille, elle doit emménager dans un appartement du Marais, au 36 rue de Saintonge, Julia apprend que les grands-parents de son mari s'y sont installés fin , l'appartement ayant été confisqué, et recherche qui y habitait auparavant.
Elle se rend au mémorial de la Shoah et découvre qu'une famille vivait là et que si les parents ont été assassinés à Auschwitz, leurs enfants Sarah et Michel ne sont pas mentionnés. Ses recherches vont l'amener sur la trace de Sarah, qui a été emmenée au camp de Beaune-la-Rolande. Elle a pu s'enfuir et a été recueillie par des gens de la région, les Dufaure. La quête de Julia l'emmènera à New York et à Florence en Toscane.
Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 72 % d'opinions favorables pour 118 critiques[8]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 59⁄100 pour 30 critiques[7].
En France, le site Allociné propose une note moyenne de 3,3⁄5 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 23 titres de presse[9].
Pour Le Figaro, « Paquet-Brenner signe un très beau mélodrame historique français. Émouvant et sincère[10]. » Pour Télérama, il s'agit d'un « film simple et fort »[11]. Pour Libération, cependant, « le film est pénalisé par la lourdeur des effets, entraînant le spectateur au bord du coma glycémique. Quant à la morale de l'histoire, elle est empreinte d'une psychanalyse lourdaude sur le thème de la révélation nécessaire de la vérité[12]. »Le Monde est également sceptique : « L'enjeu d'un homme d'images n'est-il pas de tenter de communiquer l'incommunicable via ce que son art est susceptible de suggérer au-delà des images, dans un vertigineux hors-champ ? Cette intrigue est chargée de symboles révélateurs : l'enfant juif dans le placard, l'appartement hanté par un fantôme, la clé d'un non-dit tardivement révélé à la génération suivante. Elle lui offrait des pistes de mise en scène qu'il n'a pas saisies[13]. »
Le New York Times parle de « cauchemar », de « conte », de « méchants français et allemands », de « film d'horreur », de « scènes d'exposition maladroites », « désagréables », « sentimentales », qui « utilisent les horreurs du passé » et et « à vouloir honorer l'histoire », au contraire la banalise[14]. Pour The Guardian, « le problème est qu'à l'époque moderne, alors que nous quittons Brooklyn, Paris et Florence sur les traces de Sarah, les choses prennent un peu l'allure d'un téléfilm. »
Dans le roman, Sarah meurt en 1972, respectant un jeu logique de temps de trente années entre les différentes intrigues du récit. Dans le film, il est dit que Sarah s'est suicidée en 1966, ce qui brise cette logique.
Julia rencontre William Ransferd seule dans le film. Dans le roman, sa fille Zoé l'accompagne.
De même, leur rencontre a lieu à Lucca dans le livre, à Florence dans le film. Il ne s'agit toutefois que d'un changement infime puisque ces deux villes se situent toutes les deux en Toscane.
Dans le livre, quand les policiers emmènent Rachel, celle-ci est agonisante mais encore en vie. Dans le film, elle meurt avant d'être emmenée.
Dans le roman, quand Sarah prend le train pour Paris avec Jules et Geneviève Dufaure, elle ruse pour échapper aux contrôles et entre seule dans le train. Dans le film, ils montent tous les trois en même temps.
Les enfants du camp, dont Sarah, se font raser les cheveux par les policiers dans le livre, mais pas dans le film.
Dans le film, Julia écrit son article en 2006, expliquant qu'elle avait déjà couvert la commémoration de 2002, tandis que dans le roman l'article est écrit en 2002 et Julia n'avait jamais entendu parler de la rafle du Vél' d'Hiv'.
Kristin Scott Thomas est pour ce tournage une des premières actrices assurées contre la grippe A[17], assurance souscrite par la production auprès du courtier Hugo Rubini[5], un des cinq grands spécialistes de l'assurance de tournage[18].
Tatiana de Rosnay, auteur du roman dont est tiré le film, fait un caméo (apparition) : dans la scène où Julia annonce à son mari, dans un restaurant, qu'elle est enceinte, Tatiana de Rosnay se trouve à la table filmée derrière Kristin Scott Thomas.
Anachronisme : La locomotive à vapeur que l'on aperçoit est une 141 R, un type de locomotives qui fut construit de 1945 à 1947 aux États-Unis et envoyé en France pour pallier les difficultés de la reconstruction.
Notes et références
↑(nl) Moeders geheim, De Standaard, 7 août 2009: « Avec son premier livre en anglais, Elle s'appelait Sarah, Tatiana de Rosnay est passée au niveau international. Ce roman est adapté au cinéma, avec Kristin Scott Thomas. »