Travis fait ses études à Blackheath. En 1906, il s'engage dans la Royal Navy où il devient officiertrésorier. Il exerce ses fonctions sur le HMS Iron Duke[1]. De 1916 à 1918, il travaille sur les chiffres de la Navy. Il prend sa retraite de l'armée en 1921, alors qu'il occupe un poste de lieutenant commander trésorier[2], puis est fait commander trésorier en 1927[3].
Carrière dans le renseignement
En 1925, il est chargé de la sécurité à la Government Code and Cypher School (GC&CS) et adjoint d'Alastair Denniston, chef de Bletchley Park[1]. En , Travis prend la relève de Denniston, mais tous deux partagent le titre de directeur-adjoint[1]. En octobre 1941, quatre cryptanalystes experts, Alan Turing, Gordon Welchman, Conel Hugh O'Donel Alexander et Stuart Milner-Barry ont écrit à Churchill, sans en parler à Denniston, pour l'avertir d'un manque d'effectifs à Bletchley Park, ce qui ralentit le travail de renseignement, crucial en temps de guerre. Ces cryptanalystes, connus sous l'appellation Wicked Uncles, ont également mis en avant "l'énergie et le bon sens" du commander Travis sans mentionner Denniston[4]. Cela a probablement permis à Travis de devenir chef du bureau de renseignement, mais pour Christopher Grey, d'autres facteurs ont contribué à sa nomination à ce poste, notamment un conflit personnel entre Denniston et Stewart Menzies, le directeur de la GC&CS et chef du Secret Intelligence Service, mais aussi une crise de management en cours et non résolue dans la Cabine 3[4]. D'après le biographe de Turing, après ce changement à la direction, Trevis "présidait une révolution administrative", réconciliant la gestion du personnel avec le processus de renseignement[5].
Travis a travaillé avec William Friedman aux accords de coopération entre services de décryptage britanniques et américains de la Seconde Guerre mondiale (le BR-USA Agreement(en) de 1943, qui aboutit à la signature de l'UK-US Agreement en 1946). Ces deux accords fondent la base de la coopération entre la National Security Agency (NSA) et les GCHQ, qui perdure encore aujourd'hui[6].
↑ a et b(en) Christopher Grey, Decoding Organization: Bletchley Park, Codebreaking and Organization Studies, Cambridge, Cambridge University Press, p. 91-92
↑(en) Andrew Hodges, Alan Turing : The Enigma, Vintage Books, (1re éd. 1983), p. 219-–223
↑(en-GB) Richard Norton-Taylor, « Not so secret: deal at the heart of UK-US intelligence », The Guardian, (ISSN0261-3077, lire en ligne, consulté le )
↑(en) « Biographie » [PDF], sur Bletchley Park (consulté le )