L'E10, anciennement SP95-E10, est un type de carburant distribué dans l'Union européenne. C'est un mélange léger d'essence et d'environ 10 % d'agroéthanol. Il est distribué en France depuis le .
En Belgique, l'E10 est disponible dans les stations-services depuis le [1].
Description
L'essence-éthanol E10 est commercialisée dans tous les États de l'Union européenne depuis le , alors qu’auparavant elle n'était commercialisée que dans certains d'entre eux, comme la France, depuis 2009[2].
Il remplace le "SP95" traditionnel (SP pour "sans plomb" et 95 pour l'indice d'octane) pour tous les véhicules fabriqués à cet effet[3].
La quantité d'éthanol est comprise entre 9 et 10 % du volume[4].
Mélange de 90 % d'essence contenant 34 MJ/l et 10 % d'éthanol qui en contient 23,4, sa densité volumique d’énergie est d'environ 32,9 MJ par litre, soit 3 % de moins que l'essence ; par unité d'énergie vendue au litre il est donc 3 % plus coûteux.
L'E10 bénéficie d'avantages fiscaux par rapport à l'E5 : une TGAP plus faible et, depuis le , un allègement de deux centimes d'euro de TICPE. Cumulés, ces deux avantages aboutissent à un prix à la pompe inférieur d'environ cinq centimes, contrebalançant à peu près son moindre contenu en énergie.
Selon le règlement (UE) 582/2011 de la commission du , l'essence E10 dispose d'un indice d'octane RON entre 95 et 97 % et MON entre 84 et 86 %, montre une masse volumique entre 743 et 756 kg/m3. La quantité d'éthanol est comprise entre 9,5 et 10 % du volume[5].
Selon le règlement UE 136/2014 de la commission du , l'essence E10 dispose d'un indice d'octane RON entre 95 et 98 % et MON entre 85 et 89 %, montre une masse volumique entre 743 et 756 kg/m3[4].
Parmi les différents polluants contenus dans l'E10, le benzène est limité à 1 % du volume, le soufre à 10 mg/kg et le plomb à 5 mg/L[4].
Véhicules compatibles
En France, la plupart des véhicules à essence mis en circulation après 2000 sont compatibles avec l'E10, mais pour plus de sécurité il vaut mieux consulter la liste officielle des véhicules compatibles, qui a été diffusée le au Journal officiel du [6]. Cette liste a été mise à jour le , étendant la liste des véhicules compatibles[7]. Si la compatibilité est valable pour de nombreux véhicules, l'utilisation est néanmoins déconseillée pour les véhicules construits avant 2009[réf. nécessaire] car les bougies utilisées sont chaudes alors que le carburant E10 nécessite des « bougies froides » et il peut en résulter des problèmes avec les injecteurs[pourquoi ?].
Usages
L'E10 présente l'intérêt théorique de contenir 10 % d'énergie classée comme renouvelable[8]. Voir le chapitre Controverses.
En France
L'E10 représentait 47 % de part de marché des carburants de type essence au premier trimestre 2018 et était distribué dans plus de 5 222 stations[9]. En , sa part de marché atteint 42,7 % contre 32,3 % pour le SP-95[10].
En Allemagne
L'E10 est distribué dans 14 400 stations en . Il représente 14 % de part de marché des carburants de type essence[9].
L'éthanol contient 33% moins d'énergie par unité de volume que l'essence, ce qui, pour un mélange à 10%, implique une surconsommation de l’ordre de 3% de E10 par rapport au SP95[11].
Certains constructeurs (tels que PSA) ont affiché leur soutien à ce carburant[12].
Différents processus de fabrication peuvent être utilisés pour fabriquer de l'éthanol.
Le Mexique envisage de produire du bioéthanol à partir de l'agave[14].
La France peut fabriquer du bioéthanol à partir de betterave sucrière mais le procédé peut également fabriquer avec d'autres composants sucrés comme le blé ou le maïs[15]. En Europe, la France produit 32 % de l'éthanol soit deux fois plus que l’Allemagne, mais seuls deux tiers de cet éthanol sont utilisés comme carburant. La France exporte 30 % de son éthanol carburant par exemple vers l'Allemagne[16].
En France, le bioéthanol est produit à partir de betterave, blé fourrager, maïs, résidus viniques et autres résidus qui sont transformés en alcool par des plateformes industrielles, des bioraffineries, dont des sucreries et des amidonneries[16].
En Australie, l'agave peut produire un rendement en bioéthanol de 7 414 L/ha et par an, moins que les 9 900 L/ha et par an de la canne à sucre, mais avec une moindre ressource en eau[17].
D'autre pays sont capables de fabriquer de l'alcool à partir du sucre du raisin, mais 17 g de sucre par litre de raisin ne produisent que 1 % d'alcool[18].
En 2012, une équipe des laboratoires d'Exxon découvre que les plantations d'agaves, plantes notamment utilisées dans la tequila et en complément du rhum, sont viables économiquement à exploiter, car elles contiennent de l’éthanol, composant annexe des carburants SP95.