Le Dîner celtique a été un banquet annuel rassemblant des Bretons et sympathisants de la Bretagne vivant à Paris à partir de 1878. Il était l'occasion de discours, de déclamation de poèmes et chants en chœur. Il a une postérité sous le même nom au XXIe siècle, car une manifestation au nom identique a lieu à Paris depuis 2007.
En , le banquet est tenu à l'Hôtel de la Marine, toujours boulevard du Montparnasse, au numéro 59 de celui-ci. Le nombre de convives s'élargit, grâce à l'entregent d'Henri Gaidoz, professeur à l'École pratique des hautes études. On y vit Henri Martin, Eugène Rolland, Paul Sébillot et Anatole de Barthélémy. Jusqu'en 1880, il était dénommé Dîner de la Société celtique. De 1880 à sa mort en 1892, Ernest Renan en fut désigné comme le président à vie, ce qui donna, quelque temps, à la réunion une réputation de rassemblement anticlérical, ou même de francs-maçons et d'athées qui fit l'objet d'attaques de la part de Bretons catholiques. Plus tard, des personnalités comme le créateur du journal, Le Globe, Alexandre Bertrand, l'égyptologue, Arthur Rhône et le celtologue, Théodore Hersart de la Villemarqué participèrent à un événement de plus en plus fréquenté.
Le décès accidentel de Narcisse Quellien en 1902 amena Paul Sébillot, beau-frère du ministre et directeur de journaux, Yves Guyot, à prendre la relève de l'organisation, tandis que Charles Le Goffic en prenait la présidence.
Le , 12 participants inaugurèrent cette nouvelle période (Charles Le Goffic, Paul Sébillot, A. Hamon, Eugène Galland, Jean Pleyber, Léon Durocher, Olivier de Gourcuff, Maurice le Dault, Théophile Poilpot, Paul Renimel, Olliivier. En , il fut donné rendez-vous aux participants du Dîner à l'inauguration de la statue d'Ernest Renan, à Tréguier et c'est Anatole Le Braz, qui fit le plus long des discours, au nom des Bretons de Paris, bien qu'il ait quitté la ville, vingt-cinq ans plus tôt.
Selon le principal historien des Bretons établis à Paris et dans sa région, Armel Calvé, les discours et interruptions ont souvent reflété les différents idéologiques, intellectuels et artistiques des participants. Les positions d'un Quellien faisant de La Villemarqué, « notre maître à tous » ou de Charles Le Goffic, estimant, en 1902, devant de nombreux républicains que « le monument de Hoche à Quiberon est une œuvre de haine » ne manquent pas de créer des oppositions.
Les autres banquets réunissant des Bretons à Paris
En 1899 est fondée l'Association Les Bleus de Bretagne qui organisa ses propres banquets, puis, Armand Dayot, l'un de ses animateurs, créa Les Bretons de Paris qui réunissait, aussi, autour d'un banquet des Bretons républicains, soucieux de se distinguer des Dîners celtiques où se côtoyaient des gens de droite et de gauche.
Postérité du Dîner celtique
En 2007, sous l'impulsion de Ronan Le Flécher et de Yannick Le Bourdonnec, le Dîner celtique est réapparu avec le support d'une association dénommée Les Dîners celtiques. Plusieurs fois par an, les Dîners réunissent des personnalités du monde économique, politique et culturel breton autour d'un invité d'honneur (responsable politique, dirigeant d'entreprise...). Elle attribue une fois par an un prix à une association ou une cause bretonne.
Bibliographie
Armel Calvé, Histoire des Bretons à Paris, Coop Breizh, 1994
Thierry Jigourel, Anatole Le Braz, sa vie, son œuvre, Liv'Éditions, 1996
Claudine Gauthier, « Les dîners celtiques », Encyclopédie de la Bretagne, 2014, 7 pages.
Notes et références
↑Armel Calvé, Histoire des Bretons à Paris, p.116.