Cette déportation massive a été organisée selon les directives établies par le NKVD et le KGB, avec le commissaire du peuple de l'intérieur de l'URSS Lavrenti Beria comme exécuteur principal. Le nom officiel de l'opération top secrète était « Résolution sur l'expulsion des éléments socialement étrangers des républiques baltes, de l'ouest de l'Ukraine, de l'ouest de la Biélorussie et de la Moldavie ». Aux ordres du NKVD, la police soviétique, appelée militsia, a procédé aux arrestations avec la collaboration des membres locaux du Parti communiste soviétique[2].
Déportation
La déportation a lieu du 22 mai au 20 juin 1941[3], juste avant l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie. Cependant, le but des déportations est d'éliminer les opposants politiques du gouvernement soviétique, et non de renforcer la sécurité en préparation de l'attaque allemande[4].
La procédure pour les expulsions est approuvée par Ivan Serov dans les « Instructions Serov ». Des personnes sont expulsées sans procès par familles entières[6]. Les hommes sont généralement emprisonnés et la plupart d'entre eux meurent dans des camps de prisonnierssibériens ; les femmes et les enfants sont réinstallés dans des colonies forcées[4] dans les oblasts d'Omsk, de Novossibirsk, dans les Kraïs de Krasnoïarsk, de l'Altaï et au Kazakhstan[3]. Le taux de mortalité des déportés estoniens est estimé à 60%[4].
Outre les déportations et la réinstallation, une quarantaine de massacres ont lieu en Lituanie dans la semaine du 22 au 27 juin. 230 prisonniers et civils lituaniens sont tués au camp de concentration de Pravieniškės, tandis que 15 prisonniers sont exécutés dans la prison de Minsk. De plus, entre 70 et 80 prisonniers politiques lituaniens sont tués par le NKVD dans la forêt Rainiai(en), à la suite des désordres du soulèvement de juin[7].
Nombre de déportés
Le nombre de personnes déportées comprend:
Pays d'avant-guerre
Nombre de déportés
Aux colonies forcées[8](d'après les rapports officiels du NKVD)
Aux camps de prisonniers et aux établissements forcés
↑Nikolaï Féodorovitch Bougaï, (ru) К вопросу о депортации народов СССР в 30-40ч годах (« Sur la déportation des peuples d'URSS dans les années 1930-1940 »), rev. Istorija SSSR n° 6, Moscou 1989 et ouvrage allemand Déportation des peuples de Biélorussie, Ukraine et Moldavie, éd. Dittmar Dahlmann et Gerhard Hirschfeld, Essen, Allemagne, 1999, p. 567-581. Cette déportation massive a été organisée selon les directives précises de Lavrenti Beria: « Résolution sur l'expulsion des éléments socialement étrangers des républiques baltes, de l'ouest de l'Ukraine, de l'ouest de la Biélorussie et de la Moldavie ».
↑(en) « Lithuania », sur Lithuania | Communist Crimes (consulté le ).
↑ a et bDonald Bloxham et A. Dirk Moses, The Oxford Handbook of Genocide Studies, Oxford University Press, (ISBN9780199232116, lire en ligne), p. 403
↑ a et bStephen Lovell, The Shadow of War: Russia and the USSR, 1941 to the present, John Wiley & Sons, (ISBN9781444351590, lire en ligne), p. 218
↑ ab et cThomas Lane, Victims of Stalin and Hitler: The Exodus of Poles and Balts to Britain, Palgrave Macmillan, (ISBN978-1-349-51584-4, lire en ligne), p. 79
↑ a et bAlexander Statiev, The Soviet Counterinsurgency in the Western Borderlands, Cambridge University Press, , 167–168, 184 (ISBN9780521768337, lire en ligne)
↑ a et bLeo Õispuu, Name list of persons deported from Estonia 1945-1953, vol. R8/3, Estonian Repressed Persons Records Bureau, (ISBN978-9985-9914-6-6, lire en ligne), p. 16
↑(lt) Vitalija Stravinskienė, « Lietuvos lenkų trėmimai: 1941–1952 m. », Istorija. Mokslo darbai, vol. 87, (ISSN2029-7181, lire en ligne)
↑Grzegorz Hryciuk, Shared History, Divided Memory: Jews and Others in Soviet-occupied Poland, 1939-1941, Leipziger Universitätsverlag, (ISBN9783865832405, lire en ligne), « Victims 1939–1941: The Soviet Repressions in Eastern Poland », p. 193