Le décanat de Savoie correspond approximativement à la région de Savoie Propre, « c'est-à-dire Aix et le sud du lac du Bourget, les Bauges méridionales, la cluse de Lémenc-Chambéry, l'entrée de la Combe, les premières pentes de la Chartreuse »[1]. Il se trouve dans le comté de Savoie, mais rattaché au diocèse dauphinois. Cette spécificité prend un sens particulier lors du conflit opposant les deux principautés au cours du XIIIe siècle à 1355.
Organisation territoriale
Le décanat de Savoie ou de Saint-André est l'une des quatre circonscriptions du diocèse de Grenoble[1],[2],[3]. Il est constitué de soixante-six églises, et 16 prieurés, dont un déchu, selon un « pouillé de l'église de Grenoble dressé en 1497 »[4],[3], cinquante-neuf paroisses et sept filiales[5].
Voici une liste des paroisses, qui se trouvent donc pour la plupart dans la Savoie Propre), et quelques-unes en Dauphiné (en Chartreuse et en Grésivaudan, distinguées dans la liste suivante par une *).
L'origine du décanat est difficilement datable. Le chanoine François Trépier (1814-1892), spécialiste du sujet, considère que celui-ci soit apparu entre les Xe et XIIe siècle, voire peut-être dès le VIe siècle[3]. Selon le Chanoine Trépier, « on peut affirmer qu'il existait déjà avant le commencement de l'épiscopat de saint Hugues »[6].
Saint-André est détruit par l’éboulement du Granier en 1248[1],[7]. Le siège du décanat est alors transféré un temps à Montagnole, avant de s'installer définitivement à Chambéry[1],[8],[9]. C'est à partir de cette période qu'il prend le nom de « décanat de Savoie », tout en restant sous l'autorité de l'évêque de Grenoble[10].
En 1474, la régente du duché de Savoie, Yolande de France obtient du pape Sixte IV que le décanat soit soustrait de l'autorité de l'évêque de Grenoble[12] et qu'il soit réuni au Chapitre de la Sainte-Chapelle de Chambéry. Le doyen de la Sainte-Chapelle se voit ainsi obtenir les attributs de l'évêque[12]. Le roi de France, recevant le soutien de l'évêque de Grenoble, fait obtenir l'« annulation de ce démembrement », deux ans plus tard[12].
En 1515, le pape Léon X érige la cité de Chambéry en évêché, en même temps que Bourg en pays de Bresse. Toutefois, cet acte est annulé l'année suivante[13].
↑ abc et dRéjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de la Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Rennes, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN2-85882-536-X), p. 243.
↑Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes : Aix-les-Bains et ses environs - Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian (vol. 2), Roanne, Éditions Horvath, , 463 p. (ISBN978-2-7171-0310-6), p. 183. ([PDF] lire en ligne).
Joseph-Antoine Besson, Mémoires pour l'histoire ecclésiastique des diocèses de Genève, Tarentaise, Aoste et Maurienne et du décanat de Savoye, S. Hénault, 1759 (copie de l'exemplaire bibliotheque cant. et univ. lausanne), 506 p. (lire en ligne)
Chanoine François Trépier, Recherches historiques sur le décanat de Saint-André et sur la ville de ce nom ensevelie, au XIIIe siècle, sous les éboulis du Mont-Granier (Première partie), t. 6, Chambéry, impr. Chatelain, coll. « Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie », , 797 p. (lire en ligne)
Chanoine François Trépier, Recherches historiques sur le décanat de Saint-André et sur la ville de ce nom ensevelie, au XIIIe siècle, sous les éboulis du Mont-Granier (Deuxième partie), t. 7, Chambéry, impr. Chatelain, coll. « Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie », , 395 p. (lire en ligne)
Chanoine François Trépier, Recherches historiques sur le décanat de Saint-André : pièces justificatives, Chambéry, impr. de Chatelain, , 712 p. (lire en ligne)