Josef Florian Richter (d) Francisca Rosa Richter (d) Florian Richter (d) Hermann Emil Richter (d) Ida Stefanie Richter (d) Anna Richter (d) Albert Richter (d)
Heinrich Stabel (d) (chirurgien ou chirurgienne), Magnus Hirschfeld, Felix Abraham (d), Ludwig Levy-Lenz (en) (chirurgien ou chirurgienne), Erwin Gohrbandt (en) (chirurgien ou chirurgienne)
Richter est née dans une famille d'agriculteurs pauvres[3] en 1891. Elle a grandi en tant que garçon. Tôt dans l'enfance, Richter affiche une « tendance à agir et à se comporter de manière féminine[1] ». À l'âge de 6 ans, elle a apparemment tenté de s'ôter le pénis avec un garrot[1],[4]. Utilisant le prénom Dora, elle a commencé à porter des vêtements féminins et à se présenter comme une femme, travaillant sous son nom de naissance comme serveuse dans des hôtels de Berlin pendant la saison estivale, et vivant en femme le reste de l'année. Elle a été arrêtée de temps en temps pour travestissement, purgeant une peine de prison avant d'être libérée par un juge et confiée aux soins de Hirschfeld[5].
Portant des vêtements féminins par autorisation spéciale de la police, Richter a travaillé, avec d'autres personnes transgenres, comme domestique à l'Institut de recherche sexuelle[1],[6] (l'un des rares endroits où une personne trans pouvait être employée), où elle était affectueusement connue sous le nom de Dora, et Dorchen (Petite Dora) pour Hirschfeld[1]. Elle y fait la rencontre d'au moins deux autres femmes trans employées par l'Institut, Charlotte Charlaque et Toni Ebel[7]. En 1922[1],[8],[9], elle a subi une orchidectomie. Le Dr Felix Abraham(de), un psychiatre travaillant à l'institut, a publié une étude de cas sur la transition de Richter, dans laquelle il indique : « Sa castration a eu pour effet — bien que peu étendu — de rendre son corps plus plein, de restreindre la croissance de sa barbe, de rendre visibles les premiers signes du développement des seins et donner aux tissus adipeux pelviens (...) une forme plus féminine »[1],[10].
Au début de 1931, le médecin de l'institut, le Dr Ludwig Levy-Lenz(de), effectue une pénectomie pour Richter et en juin de la même année, un vagin artificiel lui est greffé chirurgicalement par le chirurgien berlinois Erwin Gohrbandt(de)[4],[1],[8], faisant d'elle la première femme transgenre documentée à avoir bénéficié d’une vaginoplastie.
En mai 1933, sous l'influence croissante du nazisme en Allemagne (Hirschfeld avait fui le pays), une foule d'étudiants attaqua l'institut, et les autorités de l'État brûlèrent alors ses archives.
En juin , la radio allemande RBB24 découvre par les travaux de la chercheuse Clara Hartmann que Dora Richter a survécu au régime nazi et qu'elle est décédée le , 20 ans après être parvenue à faire corriger son acte de baptême le [11].
Hirschfeld a publié dans ses travaux Geschlechtskunde (« Études de sexe/genre »), des éléments concernant le processus de transition de Dora Richter[1].
↑(en) E. Mancini, Magnus Hirschfeld and the Quest for Sexual Freedom: A History of the First International Sexual Freedom Movement, Springer, (ISBN978-0-230-11439-5, lire en ligne)
↑Edward Ball, Peninsula of Lies: A True Story of Mysterious Birth and Taboo Love, Simon and Schuster, , 89 p. (ISBN9781451603712)
↑(de) Felix Abraham, « Genitalumwandlung an zwei männlichen Transvestiten », Zeitschrift für Sexualwissenschaft und Sexualpolitik, vol. 4, , p. 223-226