Fils de Louis Clément (1714-1786), sieur de Ris et de Marie-Jeanne Auvray de La Tour (1712-1773), Clément de Ris épousa, le 9 février 1777 à Tréguier, Catherine Chevreux du Miny ( ✝ 1829), dont il eut :
Ange Louis (14 septembre 1779 - Tréguier ✝ 27 mars 1799 - Paris), polytechnicien (X1795), décédé à l'École[2] ;
Athanase (1782-1857), chevalier Clément de Ris et de l'Empire (1808), 2e comte Clément de Ris (1828), pair de France, colonel de cavalerie ;
Emile (1786 - Chateaudun ✝31 octobre 1837 - Paris), colonel, conseiller général d'Indre-et-Loire ;
Administrateur (1791) puis membre du Conseil général d'Indre-et-Loire (1792), il esr arrêté le 9 février 1794 sur ordre de Sénard et envoyé à Paris. Libéré en mai 1794, il est nommé membre de la Commission exécutive de l'instruction publique. Plus tard, il est arrêté comme suspect de modérantisme, enfermé à la Conciergerie de Paris, en 1798, et n'en sort que par l'intervention de Sieyès qu'il a connu « grand-vicaire à Tréguier[4] » (Sieyès était, à Tréguier, chanoine).
C'est quelques mois après, en vendémiairean IX, que Clément de Ris, étant dans une de ses terres de Touraine, est enlevé en plein jour par un parti de chouans pour certains[4], qui l'enferment pendant dix-neuf-jours dans un souterrain. Cette disparition, qui parait avoir le vol pour mobile, fait alors beaucoup de bruit, mais n'est jamais vraiment expliquée ; trois des auteurs présumés furent condamnés à mort, et Mme Lacroix, dans le château de laquelle la détention avait eu lieu, subit plusieurs années de prison.
Nommé questeur[4],[5] du Sénat[6], Clément de Ris dirige les embellissements du palais du Luxembourg, et la reconstruction de l'Odéon, qui appartenait au Sénat, et qui avait été détruit par un incendie.
C'est le que lui arrive l'aventure singulière qui donne lieu à tant de conjectures et de fables. Enlevé en plein jour[7] par des agents de Fouché, il fut enfermé dans un souterrain, et ne fut rendu à la liberté qu'après une captivité de dix-neuf jours (sur ordre du Ministre de la Police).
En effet, il n'était pas dans l'intention de Fouché de faire enlever le sénateur, ses agents auraient commis un excès de zèle, mais de faire cambrioler son château pour récupérer des documents compromettants naguère confiés à Clément de Ris.
Le drame de cette affaire réside dans la mesure où Bonaparte informé de l'enlèvement, demande à son Ministre d'arrêter et de condamner sévèrement les coupables de cette indélicatesse. Fouché se souvenant de l'existence d'Auguste de Canchy, qu'un différend personnel avait dressé contre lui et dont le passé de chouan était un excellent prétexte, le fit arrêter en compagnie de son beau frère Mauduison et d'un chouan, Gaudin, malgré des alibis incontestables.
Après un jugement rapide, et le manque de courage du sénateur qui n'a pas voulu témoigner au procès des royalistes, et qui aurait pu les disculper, ceux-ci sont condamnés à mort et exécutés à Angers le 3 novembre 1801. Le seul membre de la cour spéciale qui eut le courage de protester, le capitaine Viriot, fut mis d'office à la retraite[3]. L'éloquence habituelle de Me Chauveau-Lagarde ne lui permit pas d'obtenir l'acquittement de ses deux clients : Canchy et Mauduison qui furent exécutés avec Gaudin le matin du 3 novembre 1801.
D'azur au chevron versé d'argent accompagné d'une colombe d'argent en cœur, portant au bec une branche d'olivier de sinople et surmontée de deux étoiles d'or posées en fasce ; franc-quartier des Comtes sénateurs.[9]
Armes de Clément de Ris, « comte de Mony[10] », Baron-pair héréditaire
D'azur, au chevron d'argent, acc. en chef de deux étoiles d'or et en pointe d'une colombe d'argent, tenant en son bec une branche d'olivier de sinople.[10],[12]
Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia. ;
L'enlèvement du sénateur Clément de Ris : se référer à l'ouvrage de G. Lenotre, Vieilles maisons, vieux papiers, éditions Perrin, 2e série, le colonel Viriot ;
Jacques-Xavier Carré de Busserolle, La Vérité et curieuses révélations sur l’enlèvement du sénateur Clément de Ris, Niort, Mercure Poitevin, ;
Ernest d’Hauterive, L’Enlèvement du sénateur Clément de Ris, Paris, éditions Perrin, ;
Maurice Serval, « Autour d'un roman de Balzac: Une ténébreuse affaire », Revue d'Histoire littéraire de la France, no 4, , p. 452-483 (lire en ligne)
Quelques papiers et lettres de Dominique Clément de Ris sont conservés aux Archives nationales, sur le site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 58AP : Inventaire du fonds 58AP.
↑on le trouve plus souvent qualifié de « préteur »
↑Madame Bruley assiste à l'enlèvement de Dominique Clément de Ris, au moment où elle arrivait au château de Beauvais, près Tours. Sa voiture servit même à la perpétration de ce crime. Elle dépose aux tribunaux en 1800 dans cette affaire demeurée célèbre.
↑Une ténébreuse affaire, Dictionnaire des œuvres Laffont-Bompiani, t. VI, p. 366.