Dominique Cabarrus

Dominique Cabarrus
Fonction
Échevin
Bayonne
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
BayonneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Barthélémy Cabarrus (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Marie Fourcade
Fratrie
Pierre Étienne Cabarrus (d)
Dominique-Denis Cabarrus (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Marie-Anne Lalanne
Enfants
Pierre-Étienne Cabarrus (d)
François CabarrusVoir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Thérésa Tallien (petite-fille)Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason

Dominique Eugène Cabarrus, dit Dominique l'Ainé, né à Bayonne le et mort dans la même ville le , est un banquier, négociant et armateur de navires négriers qui a fait fortune dans la pratique du commerce triangulaire avec les Antilles depuis le port de Bordeaux[1],[2],[3]. Il est le père de François Cabarrus, fondateur de la banque centrale espagnole et le grand-père de Thérésa Tallien, salonnière française et femme d’influence sous la Révolution française.

Biographie

Dominique Eugène Cabarrus, né le 26 mars 1716 à Bayonne de l'union de Barthélémy Cabarrus, bourgeois et armateur de Capbreton puis de Bayonne, et de Marie Fourcade, est le huitième fils d'une famille qui comprendra 16 enfants. Échevin de Bayonne, il fonde avec son frère Dominique-Denis Cabarrus, dit Dominique le Jeune, la Maison de Commerce "Cabarrus Père & Fils & Cie" spécialisée dans la traite négrière. En 1766, ils arment une frégate d’occasion baptisée le Roy-de-Cabinde et un senau appelé le Roy-de-Malimbe qui transportera 190 esclaves d'Angola au Cap Français à Saint-Domingue[4]. Le nombre de transports effectués ensuite par la Maison Cabarrus est difficile à évaluer car nombre de registres ont disparu ou ont été détruits. D'après le Répertoire des expéditions négrières établi par Jean Mettas[5] qui tente de reconstituer la liste des expéditions menées depuis la France et notamment Bordeaux (cité également par Éric Saugera[4]), il est attesté que la Maison Cabarrus Père & Fils & Cie a affrété les navires suivants:

Extrait du Répertoire des expéditions négrières[4]
Appareillage Navire Armateur Site de traite Site de vente Nombre d'esclaves
1766 Roy-de-Cabinde Dominique Cabarrus Guinée Cap Français Non connu
1766 Roy-de-Malimbe Dominique Cabarrus Angola Cap Français 190
1788 Chorèbe Dominique Cabarrus Ile de France

Mozambique

Naufrage Non connu
1788 Esmangart[6] Dominique Cabarrus Ile de France

Mozambique

Cap Français 257
1788 Pacificateur Dominique Cabarrus Mozambique Non connu Non connu
1791 Jean-Bart Dominique Cabarrus Mozambique Non connu Non connu
1791 Actif de Lorient Dominique Cabarrus Mozambique Non connu Non connu
1792 Aimable Lucile Dominique Cabarrus Mozambique Non connu Non connu
1793 Hernoux Dominique Cabarrus Mozambique Non connu Non connu
Blason des Cabarrus.

Fortune faite, Dominique Cabarrus est anobli en 1789 peu avant la Révolution Française, au même titre que d'autres armateurs importants de Bordeaux tels que Jacques-Alexandre Laffon de Ladébat ou Isaac Couturier.

Postérité de la Maison Cabarrus Père & Fils & Cie

La Révolution française ainsi que la disparition de Dominique Cabarrus en 1799 ne mettra pas un terme à l'activité de négoce d'esclave de la Maison Cabarrus. Le 15 février 1802, le Conseil de commerce de Bordeaux rédige un mémoire sur le rétablissement de la traite négrière, abolie huit ans plus tôt, en même temps que l'esclavage, par la Convention montagnarde. Cinq des neuf membres de ce conseil étaient d’anciens armateurs négriers : Brunaud, Gramont, Cabarrus (Pierre Étienne), Mareilhac, Chicou-Bourbon. Dans le mémoire, ils affirment :

Le grand objet du commerce d’Afrique, a toujours été de soutenir l’existence de nos colonies occidentales […]. Il est reconnu que, dans ces contrées brûlantes, la culture ne peut être utilement maintenue qu’avec les bras vigoureux des Africains. Une trop fatale expérience nous a démontré que la liberté des noirs, est incompatible avec les travaux qu’on a besoin d’en exiger […]. De là, la nécessité de la traite[7].

Notes et références

  1. « Nantes, Bordeaux et l'économie esclavagiste », sur Alternatives Economiques (consulté le ) : « "A Nantes, se distinguent les Luynes, les Espivent, les Montaudouin, de noblesse récente ; à Bordeaux, ce sont les Nairac (les plus actifs dans la traite), les Gradis, Hariette, Bonnaffé, Cabarrus, Balguerie, Lafon de Ladébat, Senat..." »
  2. « DURBAN L'amnésie bordelaise », sur L'Humanité, (consulté le )
  3. « 1788 : le point culminant de l'économie esclavagiste », sur Alternatives Economiques (consulté le )
  4. a b et c Saugera, Éric., Bordeaux port négrier : chronologie, économie, idéologie, XVIIe – XIXe siècles, J & D, (ISBN 2-84127-042-4, 978-2-84127-042-2 et 2-86537-584-6, OCLC 408821866, lire en ligne)
  5. André Delcourt, « Le Mettas : une véritable banque de données sur la traite négrière du XVIIIe siècle », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 74, no 276,‎ , p. 357–362 (DOI 10.3406/outre.1987.2607, lire en ligne, consulté le )
  6. Baptisé en l'honneur de Charles-François-Hyacinthe d'Esmangart, ancien intendant de Guyenne
  7. Mémoire du Conseil de Commerce de Bordeaux sur les Compagnies d’Afrique et du Sénégal, Bordeaux, an X, 27 p. , cité par E. Saugera op. cit.

Voir aussi