La première formulation publique de cette doctrine eut lieu en , dans une interview à l'agence Reuters au cours de laquelle le général Eizenkot déclare :
« Ce qui est arrivé au quartier Dahiya de Beyrouth en 2006 arrivera à tous les villages qui servent de base à des tirs contre Israël. […] Nous ferons un usage de la force disproportionné [sur ces zones] et y causerons de grands dommages et destructions. De notre point de vue, il ne s'agit pas de villages civils, mais de bases militaires. […] Il ne s'agit pas d'une recommandation, mais d'un plan, et il a été approuvé. […] S'en prendre à la population est le seul moyen de retenir Nasrallah[2],[3]. »
L'Institut d'études de sécurité nationale de l'Université de Tel Aviv publie un ouvrage intitulé Disproportionate Force: Israel's Concept of Response in Light of the Second Lebanon War (Force disproportionnée : le concept de réponse d'Israël à la lumière de la seconde guerre du Liban), de Gabi Siboni, colonel de l'armée israélienne, qui présente la doctrine Dahiya comme le meilleur moyen de réagir aux attaques de groupes armés[4].
Analyses juridiques
Selon Heidi Matthews, professeure canadienne de droit à la Osgoode Hall Law School, causer « des dommages clairement disproportionnés à des civils en utilisant des moyens qui atteignent de manière indiscriminée les civils et les combattants rend la doctrine elle-même illégale, dans le sens où elle équivaut à une version de la punition collective »[5].
Toutefois selon Amal Saad, professeure de sciences politiques à l'université de Cardiff, les bombardements au Liban de septembre et octobre 2024 « ressemblent davantage à la "doctrine de Gaza", qui est similaire, mais dont l'objectif est de cibler et de déplacer spécifiquement une communauté » ; elle estime que ces opérations militaires au Liban vont « au-delà de la doctrine Dahieh »[9].