Le général Salan confie au colonel Godard la direction de la sûreté en Algérie. Outre les forces de police, cette direction regroupe les 36 antennes de renseignements et les 18 Dispositifs opérationnels de protection (DOP) où les suspects sont interrogés par des équipes mixtes (militaires, gendarmes, policiers). Ces DOP sont habituellement présentés comme des centres de torture institutionnels. Dans cette direction on trouve aussi les centres de tri et de transit, où sont regroupés les personnes assignées à résidence.
L'historienne Raphaëlle Branche, qui a soutenu une thèse d'État en 2002 sur « l'armée et la torture en Algérie », affirme que les DOP sont nés en Indochine. Le général Salan, commandant en chef en Indochine de à , les recréa en Algérie durant son commandement de à .
Dans les faits, les résultats obtenus seront aussi probants avec des méthodes basées sur la psychologie. Ainsi le capitaine Paul-Alain Léger neutralisera certains maquis FLN avec des techniques basées sur l'intoxication (épisode connu comme la Bleuite).
↑(en) Kristin Ross, Fast Cars, Clean Bodies : Decolonization and the Reordering of French Culture, MIT Press, coll. « October books », , 261 p. (ISBN0-262-68091-2 et 0-262-68091-2, lire en ligne), p. 119–120, citant notamment Jean-Pierre Vittori, Nous, les appelés d'Algérie, Paris, Stock, coll. « Les Grands sujets », , 319 p. (ISBN2-234-00715-1), p. 153–154, Benjamin Stora, La gangrène et l'oubli : La mémoire de la guerre d'Algérie, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », , 368 p. (ISBN2-7071-2072-3), p. 29.