En 2006, il collabore au film de Thierry Thomas, Dante de l'Enfer au Paradis, coproduit par Arte et l'Institut national de l'audiovisuel (Ina). En , il fonde temp’óra, un « réseau international d’échanges entre compositeurs, improvisateurs et interprètes afin d’encourager une meilleure connaissance de la musique de notre temps » qui compte 250 membres vivant dans 30 pays différents en 2017[2]
La Divine Comédie
Traduction
À partir de 1990, Didier Marc Garin forme le projet d'écrire un opéra. Il se tourne, sans en mesurer véritablement l'ampleur, vers la Divine Comédie de Dante Alighieri. Au cours des trois années qui suivent, il en écrit le prologue. Alors que son dessein est de composer l'opéra sur le texte italien, et après avoir découvert plusieurs versions du texte original et de sa traduction, il se lance finalement, en 1996], pour ses propres besoins d'approfondissement, dans la traduction de l'œuvre. Les difficultés du « vulgaire illustre » l'amènent à un travail de recherche sémantique et historique dont les résultats lui font prendre conscience de la nécessité d'une exigence qu'il n'avait pas rencontrée dans les précédentes traductions : il décide de revoir l'Enfer, quasiment achevé, pour apporter « [une] très grande proximité au texte, la suppression des pronoms personnels et articles inutiles, une souplesse dans la versification et la juxtaposition de niveaux de langues différents, selon le besoin »[3].
La traduction de la Divine Comédie, présentée et annotée par Didier Marc Garin, a été publiée en 2003 aux Éditions de la Différence et saluée par la critique en des termes élogieux[4]. Le critique Maurice de Montremy écrit dans la revue Livres Hebdo : « Une version ouverte, accessible - moins ambitieuse, mais aussi moins hautaine que certaines de ses concurrentes » et Claude Michel Cluny dans la revue Lire : « La version nouvelle de Didier Marc Garin propose de bonnes clés pour y aller voir, une fois de plus […]. La langue est accessible, les notes justes et suffisantes, et le texte exact en regard : une aubaine pour les italianisants »[5].
Opéra
Didier Marc Garin se place au-delà de toute position religieuse pour appréhender le texte que Dante lui-même a dénommé « poema sacro » (« poème sacré »). Il ne retient d'ailleurs pas la qualification de « Divina » (« divine ») accolée au XVIe siècle au tire original de Commedia (Comédie). Le compositeur s'attache essentiellement à l'analyse dantesque du sentiment humain et à la beauté strictement littéraire du texte. Tout en essayant de mettre à jour le dessein du florentin, deus ex machina décidant « de l'avenir post mortem de ses concitoyens » : « Malice, orgueil, naïveté, mystification de l’identification, il est difficile de trancher ! »
Après dix ans de préparation de 1994 à 2005, Didier Marc Garin débute la composition de son œuvre en , le prologue ayant été écrit entre 1991 et 1994. C'est sur la base de cette analyse textuelle qu'il conçoit la structure musicale de son opéra, œuvre de théâtre complet pour « orchestre, traitement électro-acoustique, solistes, petits et grands chœurs […] dimensions chorégraphique, photographique et cinématographique. ». Structuré à partir des sept endormissements de Dante, ce que le compositeur qualifie de « canon formel à 600 voix » s'étendra sur une durée totale de vingt-quatre heures découpée en trois journées. Le traitement informatique appliqué à la voix et aux instruments traditionnels mais aussi extra-européens de l'orchestre est prévu pour « créer un monde sonore inouï ». Son achèvement devrait intervenir dans les années 2030[3].
Œuvres
Orchestre
Ein baumhoher Gedanke greift sich den Lichtton (1990) ²
Prologo alla Commedia (1991-94)
Leiho (1997)
Anda (2003) pour ensemble de musique andalouse et orchestre symphonique : Orchestre philharmonique du Maroc, direction Jean-Charles Biondi, et Ensemble de musique andalouse de Fès, direction Mohamed Briouel (2004)
Da caccia VI (1996) pour flûte en ut et saxophone soprano ou clarinette en sib : Sylvain Millepied, flûte Marie-Bernadette Charrier, saxophone, Salle des actes Libourne (1998) (OCLC984695987)
Da caccia VII (1999) pour saxophone baryton et vibraphone : Marie-Bernadette Charrier, saxophone Clément Fauconnet, vibraphone, théâtre du LierreParis (2000)
Da caccia VIII (2003) pour basson et clarinette basse
Da caccia IX (2008) pour deux percussionnistes
Sabanna I-III (2014) pour duo de piano (piano à quatre mains)
Da caccia X (2016) pour alto et saxophone alto : ABSTRAI ensemble, Marianna Salles, alto et Pedro Bittencourt, saxophone, Rio de Janeiro (2016)
Trois instruments
Surgente die (1984) pour flûte, clarinette, hautbois
La ronde moyée (1984) pour flûte, violon, violoncelle
Trio (1989) pour clarinette, cor, alto : Craig Hill, clarinette, Tobias Schnirring, cor, Henrick Schiffer, alto, dir. Johannes Schöllhorn, Staatliche Hochschule für Musik de Fribourg-en-Brisgau (1990) (OCLC984515977)
Sélam (1992) pour violon, violoncelle, piano : De Ijsbreker Ives ensemble, Amsterdam
Ricercare (1990) pour deux guitares et deux percussions : Bärbel Libera, Jürgen Ruck, guitares, Juan Manuel Chavez, Bassam Abdul Salam, percussions, direction Johannes Schöllhorn, Staatliche Hochschule für Musik de Fribourg-en-Brisgau (1990)
Les plâtres confus (2013-2016) pour flûte, clarinette, violon et violoncelle.
Cinq instruments et plus
Dune (1982) pour quatuor à cordes et percussion : professeurs du CNR, direction Michel Fusté-Lambezat, centre André Malraux Bordeaux (1982)
Le Vent de bronze (1983) pour ensemble instrumental : professeurs du CNR, direction Michel Fusté-Lambezat, centre André-Malraux Bordeaux (1983)
Tinta (1985) pour ensemble instrumental : professeurs du CNR, direction Michel Fusté-Lambezat, centre André-Malraux Bordeaux (1985)
A Stries (1986) pour ensemble instrumental : professeurs du CNR, direction Michel Fusté-Lambezat, centre André-Malraux Bordeaux (1986)
Éléments d’air et d’eau, pour neuf percussionnistes : élèves des Vacances percutantes, direction Mathieu Ben Hassen, Marmande (2006 ; éd. Alfonce Production[6])
In out / Stances (2010) pour soprano, flûte, saxophone, piano, percussion et électroacoustique : ensemble Proxima Centauri et Géraldine Keller, théâtre des Quatre Saisons, Gradignan (2010)
Read what reeds wrote (2012) pour quintette à vents : calefax reed quintet, Musiekgebouw aan `t IJ, Amsterdam (2012)
... et lampassé d'azur (2013) pour ensemble de saxophones : élèves de l'école de musique de Gradignan, Rocher de Palmer, Cenon (2013)
cadavre-esquisses (2014) pour accordéon, contrebasse, cor de basset, guitare, mandoline, piano et vielle à roue : création à Bordeaux, (OARA, Scène Molière-Aquitaine)
Publications
Papel y función del silencio y de la ruptura en el cante jondo. Ensayo sobre el tiempo de la soledad, Revista de Flamencología, 4e année no 7, chaire de flamencologie de l'université de Cádiz, 1998
Rôle et fonction du silence et de la rupture dans le cante jondo : essai sur le temps de la solitude (OCLC863611641)