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Ils parlent le dida, langue krou, déclinée en plusieurs variétés, variantes ou dialectes, dont le djiboua, le vatta, le zikié, le goudou, le koboua, le gah, le laboua, le koboua, l'abo, le zedié, le tigrou, le gnéhiri, le ménéhiri, le yocoboua, le diéko, etc.
Histoire
Origine
Les Didas, comme tous les peuples krou de la Côte d'Ivoire et du Liberia, viennent de la vallée du Nil, plus précisément de l'Éthiopie. Ils se sont installés en Côte d'Ivoire au XIe siècle, d'abord sur le littoral ivoirien dans les régions de Fresco et de Sassandra pour pratiquer la pêche. Devenus plus nombreux, ils agrandissent leur territoire dans la forêt. Le plus grand nombre d'entre eux optent pour la chasse et la cueillette. Ils pénètrent donc dans les forêts de l'ouest et du sud de la Côte d'Ivoire, à l'image des Bété avec qui ils ont les mêmes ancêtres : les Magwé[2][réf. souhaitée]. Les Didas pénètrent alors les régions de Divo, Hiré-Watta, Lakota, Guitry, Zikisso et Gnagbodougnoa. D'autres Dida progressent à l'est du littoral ivoirien sur l'île de Lauzoua, les localités de Yocoboué, de Grand-Lahou.
La tribu Ogbrougbrou ou Gbrougbrou
Des tribus didas, notamment les Ogbrougbrou ou Gbrougbrou, vont se métisser aux peuples lagunaires venus du Ghana pour former certains peuples Kwa lagunaires : les Adioukrou, Alladjan, Ahizi, Avikam, Ebrié… Il s'agit en fait de peuples de métissage Dida-krou et Akan.
La tribu Sokya de Vavoua
Plus tard, certains Didas quittèrent le village de Kagbé dans la région d'Hiré Watta pour s'installer à Vavoua. À l'origine de ce départ, Soky, un orphelin élevé par son oncle, qui s'était senti trahi lorsque celui-ci avait donné à son fils la femme qui lui était destinée. Ce fut l'élément déclencheur, car Soky, mécontent, traversa alors avec certaines personnes qui le soutenaient tout le pays Dida et Bété pour s'installer à Vavoua en pays Gouro. Ils y opposèrent une guerre meurtrière aux Gouro pour s'installer définitivement. Ils forment aujourd'hui la tribu Dida de Vavoua qu'on appelle les Sokyas ou les Kouyas, ou encore les Sokouyas.
Le pagne Dida fait à base de raphia est utilisé pour la confection de la tenue traditionnelle Dida et divers accessoires culturels[3],[4]
Le Djaka Festival est un festival des arts et culture du peuple dida qui se tient chaque année en pays Dida.
L'alloukou est une danse traditionnelle dida qui est effectuée par les hommes avec un morceau de pagne attaché à la taille au rythme des instruments de musique traditionnels.
L'agbagningnin est une danse de réjouissances pratiquée par des jeunes au clair de la lune, anciennement à l'occasion d'une bonne récolte ou après les tournois de foot inter-villages de nos jours. La danse est très animée avec des tam-tams et autres instruments de musique traditionnelle.
Le gbako est une hotte traditionnelle porté par la femme âgée dida pour les travaux champêtre. Un symbole du peuple Dida est d'ailleurs la représentation d'une femme avec une hotte au dos au rond-point du quartier Bada de la ville de Divo.
Le gnigbéli-lokui est le pagne de la tenue traditionnelle dida, fait à base de raphia.
Le kôdê est un pagne traditionnel dida fait à base d'écorce d'arbre tapée et séchée, qui s'avère très pour efficace pour protéger contre les épines et le froid (les Didas peuplent la forêt tropicale et humide).
Alliance
Le peuple Dida, bien qu'il sache se montrer guerrier à l'occasion, est réputé pour son pacifisme et sa diplomatie. Les Opajdjilés, guerriers chasseurs, effectuaient de longues distances dans la forêt sombre et humide à la recherche de gibier. Ils y côtoyaient de nombreux peuples, ce qui enclenchait parfois des conflits qui finissaient par aboutir à un pacte de paix et non-agression appelé toupkè[réf. nécessaire]. Les principaux alliés des Didas sont :
Abbey (Agboville) ;
Akyé (Adzopé) ;
Abidji (Sikenci) ;
Adioukrou (Dabou) ;
Avikam (Grand-Lahou) ;
Alladjan (Jacqueville) ;
M'batto ou Kwa (Alépé) ;
Abouré (Bonoua) ;
N'Zima ou Appolo (Grand-Bassam) ;
Ebrié ou Atchan (Abidjan) ;
Ehotilé ou Bétibé (Adiaké) ;
Wané (Monogaga)
Baoulé kôdê (Béoumi) ;
Kroumen (Sanpedro) ;
Bakwé (Méadji) ;
Krobou (Agboville).
Il faut noter que l'alliance entre les Didas et les Abbeys occupe une place importante voire sacrée.
Coutumes
Les naissances
Chaque naissance est signe de bénédiction, de joie et promesse de bonheur pour la famille et toute la communauté. Le choix du nom de l’enfant se fait par la famille proche. Le prénom porte une signification ou reprend le nom d’une personne importante pour la famille.
Il peut arriver que la naissance d’un enfant soit placée sous la tutelle d’un ancêtre à la suite de manifestations et de visions à ce sujet. L’enfant prend alors pour prénom le nom de cet ancêtre. Dans ce genre de cas, on considère que l’enfant est sous la protection de l’ancêtre ou même qu'il est sa réincarnation.
Les mariages
Chez les Didas, le mariage passe par plusieurs phases. La première phase consiste en la désignation du futur conjoint. Après un accord préalable entre les deux parties, le futur époux envoie un ami vers les parents de sa fiancée ; cet intermédiaire est chargé de donner un cadeau symbolique à la jeune femme pour lui montrer l'amour de son prétendant. Le cadeau est le signe et la preuve de leur future relation, et la fiancée peut à ce titre le montrer à ses parents et à ses amies en guise de preuve de la relation. L’ami qui sert d’intermédiaire est un lien entre les deux amoureux : avant l’arrivée du futur époux, c'est lui qui le présente à la famille de la mariée. Pour que les parents acceptent cette union, le futur marié doit avoir une bonne réputation et le messager doit confirmer la personnalité convenable et vertueuse de prétendant. Il arrive que la famille envoie des espions pour vérifier ce que dit l’intermédiaire. Enfin, une fois ces étapes franchies, le prétendant peut se présenter avec ses parents pour la dot et le mariage.
Les décès
En pays Dida, il y a un processus à suivre par rapport au décès d’une personne. Il y a trois grandes étapes : le constat, l’annonce du décès et le louboutété. On constate d’abord le décès de la personne. On annonce ensuite à la famille proche dans de bonnes conditions. L’annonce du décès se fait après le conseil de famille pour se concerter sur le décès du défunt. Des envoyés se rendent ensuite chez les amis du défunt pour leur annoncer la nouvelle. Le défunt sera enterré un mois après son décès pour laisser le temps à ses amis et à sa famille de se préparer. Le jour des obsèques un repas mortuaire est servi. Il est considéré comme étant le dernier repas du mort. Le louboutété, qui est le conseil de famille, se réunira de nouveau, cette fois pour régler toutes les affaires concernant le défunt afin que plus rien ne le lie au monde physique ; ainsi, ses dettes sont réglées et ses affaires récupérées.
Croyance et religion
Pour les Didas, le défunt ne meurt pas vraiment, mais passe dans le monde des esprits. Pour eux, lorsqu’une personne décède, elle n’est pas vraiment morte, juste absente. C’est cette forte croyance qui les pousse à faire un dernier repas en son honneur. Les Didas ont une religion monothéiste ; ils considèrent qu’il y a un Dieu au-dessus de tous, un genre de grand chef, et pensent que les défunts deviendraient après leur mort ses serviteurs voire pour certains ses notables. C’est l’une des raisons pour lesquelles ils se tournent spirituellement vers les ancêtres, qu’ils considèrent comme plus accessibles. À cette fin, ils passent par des fétiches représentant un lien entre le monde des esprits et des vivants. Avec l'arrivée des colons et des missionnaires, le peuple Dida s'est converti de gré ou de force à la religion chrétienne ; néanmoins, certains rituels anciens sont encore pratiqués de nos jours.
Personnalités et célébrités d'origines Dida
Personnalités politiques
Paul Yao Ndré (président du conseil constitutionnel)
Kokora Dago Pascal, membre fondateur du FPI et ambassadeur
Jérémie Mémé Gnaléga, premier proviseur de la république de Côte d'Ivoire et député
Bohui Dally Joachim, maître de conférences à l'université de côte d'ivoire et professeur de philosophe, membre fondateur du FPI et secrétaire général à la communication
Dago-Akribi Augustin (Conseiller Economique et Social, Médecin, Professeur Titulaire en Anatomie Pathologie)
L'animatrice de l'émission Wozo vacances Tata Naomi
L'animateur de l'émission Mensonge d'un soir Alexis
le prophète Kacou Séverin père de l'évangélisme en Côte d'Ivoire.
le prophète Gbahié Koudou Jeannot
Biamkrou George
Jérémie Kouassi Gogo, professeur de littérature hispanique à l'université FHB, ex université de Cocody
Victor Loba'd
Léon NaKa
Emmanuel Kouassi-Gogo, homme d'affaires ivoirien
La prophétesse Marie Lalou fondatrice de l'église Dehima
le prophète Zeredji
Les deux premiers instituteurs de CI Laoua Beugré et Soukou Kragbé
Le premier médecin de CI docteur Lattié
Le premier pharmacien de CI Mr Gnéka
Le premier ingénieur agronome de CI Auguste Daubret
Israël Guébo, homme de média
Josué Guébo, homme de lettres
Inventeur de la notation musicale de l'ahoko Dr Jean-Claude G. N'Guessan
Abraham Gbogbou homme de lettres
Notes et références
↑ a et b(en) James Stuart Olson, « Dida », in The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, 1996, (ISBN9780313279188)
↑(en) Monni Adams et T. Ross Holdcroft, « Dida Women's Raffia Cloth from Côte d'lvoire », in African Arts, no 25 (July 1992), p. 42-51
Voir aussi
Bibliographie
(en) Monni Adams et T. Ross Holdcroft, « Dida Women's Raffia Cloth from Côte d'lvoire », in African Arts, no 25 (July 1992), p. 42-51
Ahidje Zahui Gondey Toti, La Perte ou l’affaiblissement de l’identité socio-culturelle ancestrale de l’Afrique noire. Exemple du groupe ethnique Dida : le cas précis de la région de Zikisso en Côte d’Ivoire, université de Paris 4, 2001, 235 p. (thèse)
Aimé Grah Aïkpa, Les Musiques funéraires en pays dida, université François-Rabelais (Tours), 1981, 105 p. (Diplôme d'Études Supérieures musicales, Ethnomusicologie)
Germain Kokoue Koffo, Le Takpa : un genre de musique funéraire des Dida (sud-ouest de Côte d'Ivoire), université François-Rabelais (Tours), 1982, 140 p. (diplôme d'études supérieures musicales, ethnomusicologie)
Emmanuel Terray, L'Organisation sociale des Dida de Côte d'Ivoire : essai sur un village dida de la région de Lakota, Université d'Abidjan, 1969, 374 p. (d’après une thèse de 3e cycle soutenue à l’université de Paris en 1966)
A. Canal, Coutumes indigènes du pays dida (document manuscrit conservé aux Archives Nationales de Côte d'Ivoire, Abidjan), Lakota, 1916.
E. Albou, Coutumier, cercle de Lahou, subdivision de Lakota. Coutumes dida (document conservé aux Archives Nationales de Côte d'Ivoire, Abidjan), 1932.
B. Etté, Coutumes et mœurs des dida, Centre des hautes études administratives sur l'Afrique et l'Asie moderne (Mémoire n° 3633), 1962, 39 p.
E. Albou, Coutumier dida. Cercle de Lahou, Subdivision de Divo (document manuscrit conservé aux Archives nationales de Côte d'ivoire, Abidjan), 1916.
Therrason de Fougères, Note sur le pays dida, cercle de Grand-Lahou (document conservé aux Archives nationales de Côte d'Ivoire, Abidjan), dactyl. et manuscrit, 1909.
Gaston Joseph, « Notes sur les Avikams de la lagune de Lahou et les didas de la région du Bas-Bandama », Bulletin et mémoire de la Société d'anthroplogie de Paris, VIe série, t. i, 1910, pp. 234-247, lire en ligne.
T. Dupouy, Monographie du pays dida (document conservé aux Archives Nationales de Côte d'Ivoire), dactyl., Lakota, 1914.
B. Gorilowsky, « Récit folklorique dida», Introduction de B. Holas (Exode des dida du pays Ashanti), Notes Africaines, n° 56, 1952, pp. 120-121.
D.D. Beugré, La Religion dida (Côte d'Ivoire), École pratique des hautes études, VIe section (Mémoire n° 220), 1968.
E. Terray, L'Organisation social des dida de Côte d'Ivoire... Essai sur un village dida de la région de Lakota, préface de Pierre Huard (L'enquête a porté surtout sur le village de Zokolilié), université d'Abidjan (thèse de 3e cycle, Sociologie Paris), Annales de l'université d'Abidjan, F, Ethnosociologie, I, 2, 1969, pp. 343-346.
Jacob Akpalé Gnéga, La conception de l'éducation traditionnelle chez les dida, Thèse de doctorat de 3e cycle, université René-Descartes, département sciences humaines de Sorbonne, 1978.
P Zézé Béké, « Origine et mise en place des populations dida », Annales de l'université d'Abidjan, série histoire, t. IX, 1981, p 123.