David Octavius Hill est né le à Perth en Écosse ; son père, libraire et éditeur, est l'un des soutiens de l'Académie de Perth(en), une école secondaire de la ville, et David y effectue ses études, tout comme ses frères. Quand son frère aîné Alexander est engagé chez l'éditeur Blackwood's à Édimbourg, Hill le rejoint et étudie à la School of Design. Il s'y forme à la peinture et à la lithographie ; il publie en 1821 chez son père à Perth Sketches of Scenery in Perthshire drawn from nature and on stone, un album de vues lithographiées. Il reçoit des commandes d'illustration de livres, pour des éditions de Walter Scott et Robert Burns, ou en 1832 pour The Glasgow and Garnkirk Railway Prospectus[1].
À Édimbourg
Ses peintures de paysages sont exposées à la Royal Institution for the Encouragement of the Fine Arts in Scotland, à Édimbourg ; en 1829, il fait partie avec Henry Cockburn et d'autres artistes du groupe qui crée la Royal Scottish Academy.
Dans les années 1830, il est répertorié comme vivant au 24 Queen Street, dans la New Town, un quartier du centre historique d'Édimbourg [2]. En 1836, la Royal Scottish Academy commence à lui verser un salaire en tant que secrétaire. Il épouse Ann Macdonald en 1837 ; ils ont une fille, Charlotte. Son épouse Ann meurt le , à l'âge de 36 ans.
David Octavius Hill continue à produire des illustrations (en 1840 il illustre de 61 gravures sur acierThe Land of Burns, ouvragesur la vie et l'œuvre du poète écossais Robert Burns) et à peindre des paysages sur commande ; il s'installe au 28 Inverleith Row dans la banlieue nord d'Édimbourg.
Hill & Adamson
En 1843, Hill souhaite peindre un tableau commémoratif de la réunion fondatrice de l'Église libre d'Écosse, une branche de l'Églisepresbytérienneécossaise, fondée le lors du schisme avec l'Église d'Écosse : il veut réaliser un portrait de groupe de l'ensemble des 474 membres du clergé qui ont signé la déclaration. Il consulte le physicien David Brewster, qui lui suggére de s'associer avec le chimiste Robert Adamson et d'utiliser la nouvelle technique de la photographie pour préparer ces portraits ; Hill et Adamson utilisent pour ce faire le procédé du calotype mis au point par William Henry Fox Talbot (épreuves au sel réalisées à partir de négatifs sur papier)[3].
De 1843 à 1847, David Octavius Hill et Robert Adamson dirigent à Édimbourg le studio photographique Hill & Adamson, situé sur la colline de Calton ; Adamson y est davantage responsable de la partie technique, tandis que Hill s'occupe de la structure et de la composition des photographies. Le studio réalise environ 3000 calotypes : portraits de personnalités écossaises, paysages d'Édimbourg et de la région côtière du Fife, scènes de rue, scènes de la vie des ouvriers écossais et des pêcheurs du quartier de Newhaven[4],[5],[6].
Adamson meurt prématurément en 1848. Hill ne continue à diriger le studio que pendant quelques mois.
Dernières années
David Octavius Hill revient à la peinture ; il n'utilise la photographie que comme outil pour ses peintures.
En 1862, il se remarie avec la sculptrice Amelia Robertson Paton, de 20 ans sa cadette[7]. Il reprend la photographie à cette époque, mais les résultats sont plus statiques et moins réussis que lors de sa collaboration avec Adamson.
En 1866, il termine le tableau sur le schisme de 1843 (Disruption), de 152 cm sur 345 cm ; l'œuvre reçoit un accueil favorable, bien que de nombreux participants soient décédés à ce moment-là. Le photographe F. C. Annan réalise des fac-similés réduits du tableau pour les vendre aux membres de l'Église libre ; un groupe de souscripteurs recueille 1200 livres sterling et achète le tableau pour l'église ; il est conservé au Presbytery Hall d'Édimbourg.
En 1869, la maladie contraint Hill à abandonner son poste de secrétaire de la Royal Scottish Academy. Il meurt le et est enterré au Dean Cemetery(en) d'Édimbourg ; son épouse réalise un buste de bronze à son effigie, qu'elle fait placer sur sa tombe.
↑Edinburgh Post Office annual directory, 1832-1833, p. 83 Lire en ligne.
↑(en) Sara Stevenson, « David Octavius Hill and the use of photography as an aid to painting », History of photography, vol. 15, no 1, , p. 47-59 (présentation en ligne).
↑« Entre la pose et l'instantané. Le premier reportage de l'histoire, en 1843, sur un village de pêcheurs en Ecosse. Pêcheurs et femmes du Firth of Forth au musée d'Orsay », Le Monde, (lire en ligne).
(de) Hans Gerhart Bors, David Octavius Hill, Vienne, PHGW, coll. « Photographische Gesellschaft » (no 4), , 40-8 p.
(en) David Bruce, Sun pictures : the Hill-Adamson calotypes, Londres, Studio vista, , 247 p. (ISBN0-289-70416-2).
(en) Alexander Dunbar, The work of David Octavius Hill, R.S.A., Londres, Royal Photographic Society, .
(en) Katherine Michaelson, A centenary exhibition of the work of David Octavius Hill, 1802-1870, and Robert Adamson, 1821-1848 (catalogue d'exposition), Edimbourg, Scottish arts council, , 86 p.
(en) Hill and Adamson : photographs from the J. Paul Getty Museum, Los Angeles, J. Paul Getty museum, coll. « In focus », , 146 p. (ISBN0-89236-540-4).
(en) Robin H. Rodger, The Remarkable Mr Hill: David Octavius Hill, RSA, 20th May 1802-17th May 1870, Perth Museum and Art Gallery, , 56 p. (ISBN9780907495208).
(de) Heinrich Schwarz, David Octavius Hill, der Meister der Photographie, Leipzig, Insel Verlag, , 63 p. (avec 80 photographies).
(en) Graham Smith, « David Octavius Hill, David Roberts, and JMW Turner's Wreck of a Transport Ship », The J. Paul Getty Museum Journal, no 14, , p. 153-156 (lire en ligne).
(en) Sara Stevenson, David Octavius Hill and Robert Adamson : catalogue of their calotypes taken between 1843 and 1847 in the collection of the Scottish national portrait gallery, Edimbourg, National galleries of Scotland, , 220 p. (ISBN0-903148-37-4).
(en) Sara Stevenson, Hill and Adamson's the fishermen and women of the Firth of Forth (catalogue d'exposition), Edimbourg, Scottish national portrait gallery, , 120 p. (ISBN0-903598-15-9).
(en) Sara Stevenson, The personal art of David Octavius Hill, New Haven, Yale university press, , 190 p. (ISBN0-300-09534-1).
Articles connexes
Hill & Adamson, studio photographique qu'il a conjointement fondé.