Né le au Liban[1],
Daoud vit et travaille à Paris et à Beyrouth. Il est témoin, dans son enfance, de la guerre civile libanaise qui le contraint avec sa famille à fuir le Liban vers la France en 1983. Les thèmes du départ, de l’errance mais aussi de la recherche de la lumière salvatrice marquent fortement l’ensemble de son œuvre.
Ibrahim Maalouf, Levantine Symphony n°1, CD, œuvre de David Daoud (L'Attente, huile sur toile) en couverture, 2018[4].
Réception critique
« Daoud est un peintre de l'exode, écrit Gérard Gamand, ses tableaux mettent en scène, des humains sur le point de départ vers un long voyage […] Ces visages, sans histoire marquée sur leurs fronts, racontent un long chemin de l’exode, portent en eux le poids d’un passé et le rêve d’un avenir. Ils sont tous là représentés dans ces tableaux : hommes, femmes, enfants. Leurs traits ne sont pas clairs, mais de leurs visages se dégagent la compassion humaine, la résignation ainsi que la révolte, le chagrin ainsi que la béatitude, et au-delà de toutes ces émotions, une prière se ressent […][5]. »
David Daoud souligne lui-même que « les tableaux appartiennent à ceux qui regardent ». Ils « vivent par le spectateur, celui qui veut voir, celui qui veut entendre. Dans mes tableaux, je raconte mon histoire, mon amour de la vie, la nostalgie du voyage amplifiée dans la toile, une image que j’ai vue enfant ou dans un rêve. Les gens pourraient participer à cette histoire, cela pourrait leur évoquer leur propre histoire. Pour cela je reste très large, je ne fais pas trop de détails, je laisse une ouverture[6]. »
Commentant l’une de ses expositions, le quotidien libanais L’Orient-Le Jour observe « un travail onirique, presque imaginaire et pourtant bien ancré dans le monde réel. Et qui conserve un grand rapport au pieu, au sacré[7]. »
Pour les critiques les « départs » mis en scène par Daoud reflètent une soif de lumière : « Plus on regarde les tableaux de Daoud, plus on est frappé par ces personnages en quête d’amour. Ils sont souvent sur le départ, la nuit, vers des ailleurs aux autres cieux, en recherche d’espérance ou de résurrection. Ils fuient en silence, on ne sait quelle malédiction […] Chaque scène des tableaux de l’artiste nous entraîne vers un Opéra. Comme dans l’art lyrique, il y a des héros, des hommes en fuite, des lâches et des jaloux, de l’amour et de la violence[5]. »
Le critique d’art Christian Noorbergen revient, dans Artension[8], sur les thématiques dominantes des tableaux de l’artiste : « Les peintures de David Daoud, enfiévrées et nocturnales, creusent leur dur sillon, où les plus humbles, les anonymes et les lointains ont droit de cité, fussent-ils égarés et fantomatiques, noyés dans la nostalgie d’une lumière qui fut. […] Des pénitents d’outre-monde ont traversé l’abîme, et des traces humaines tressaillent dans la nuit. Ce sont des esquisses d’être. Des possibilités d’avenir. De frêles voiles de couleurs, valeurs éphémères et passantes, bouleversent l’obscurité, et ces éclairs ténus éblouissent l’étendue. »
L’artiste a choisi de décliner son œuvre en séries : Dialogues, Compositions, Paysages, Figures et Empreintes. Des tableaux, peintures et dessins souvent grand format, réalisés avec des pigments broyés à l’huile de lin ou à l’encre de Chine . « J'adore utiliser la peinture à l'huile, explique Daoud, car elle donne une âme aux choses et parce que dans mon art je suis à la recherche d'un sens ». Lorsque Christiane Waked lui demande comment nommer son style, il répond : « je préfère dire que je suis un expressionniste contemporain[9]. »
Christian Noorbergen observe que « la base de l’œuvre est subtilement graphique, quand même s’avancent, en pure peinture, des teintes brunes, mordorées ou d’un bleu-gris équivoque et ouaté. » Pour le critique, David Daoud, est « l’artiste qui sait faire vibrer les ténèbres », il pratique un « art extrême et poignant[8]. »
Mai- : David Daoud - De l'art pariétal à la création contemporaine, musée de Préhistoire libanaise, Beyrouth (en collaboration avec la Faculté des lettres et des sciences humaines de Beyrouth)[32],[33].
novembre- : 47e Salon de peinture de Champagne-sur-Oise, David Daoud invité d'honneur[43].
août- : Grands formats : David Daoud, Serge Essaian, Hervé Szydlowski, galerie Duchoze, Rouen, août-.
août- : les quarante ans de la galerie : David Daoud, Jean-Yves Gosti, Serge Labégorre, Christophe Miralles, Jean-Pierre Ruel, galerie Danielle Bourdette-Gorskowski, Honfleur.
: Les peintres de l'atelier - David Daoud, Pascale Garcin, Cécile Guth, maison de l'Étang, Louveciennes.
Septembre-octobre 2023 : David Daoud, Ghyslaine et Sylvain Staelens, galerie Christine Colon, Liège.
L’Isle-Adam, fonds municipaux : acquisition en 2013.
Longuesse, église Saint-Gildard, trois toiles : Le Christ en croix (façade ouest, au-dessus du confessionnal), La Descente de croix (au dessus de la chaire et de la porte du côté nord), La Mise au tombeau (autel de la chapelle du sud), acquisitions en 2013[44].
2004 : sélectionné parmi les dix meilleurs artistes pour le concours international du prix du portrait Paul-Louis Weiller attribué par l’Académie des arts de l’Institut de France.
Christian Noorbergen (préface), Gérard Gamand, Matthieu Dubuc et Muriel Foury, Daoud, l'éphémère dans l'éternité, Éditions Le Livre d'art Iconofolio, 2017.
Matthieu Dubuc, David Daoud, Gérard Gamand et Brigitte Camus, Daoud, Éditions Galerie Matthieu Dubuc, 2017.
« Les cent meilleurs artistes contemporains », Miroir de l'art, 2018[réf. incomplète].