Daulis en Phocide ne doit pas être confondue avec une ville du même nom située en Épire[1].
Mythologie
Dans la mythologie grecque, Daulis était la ville de Térée, fils d'Arès. La ville tirerait son nom de celui de la naïade Daulis, fille de Kephis(s)os, dieu-fleuve béotien[2]. La cité est mentionnée par Homère[3]. On connaît aussi l'histoire d'un de ses rois, Pyrénée, qui avait voulu violenter les Muses ; Ovide précise que Pyrénée s'était emparé de Daulis à la tête de ses soldats thraces et qu'il tenait la cité sous un joug illégitime (iniusta regna)[4].
Non loin de Daulis, sur la route de Delphes, se trouvait le chemin qui fourche (σχιστὴ ὁδός) ; c'est à cet endroit qu'Œdipe tua son père Laïos[5].
Il y avait à Daulis, selon Pausanias[7], un temple d'Athéna. Près du chemin qui fourche se trouvait le lieu où se réunissait l'assemblée des députés des cités de Phocide[8].
Évêché
Daulis fut à la fin de l'Antiquité le siège d'un évêché. Il fut créé tardivement, peut-être en remplacement d'Élatée, à une époque où les Grecs se replièrent vers le sud, en raison de l'invasion slave[9]. Cet évêché était suffragant d'Athènes.
Le site de Daulis se trouve sur une colline dominant la ville moderne, à une hauteur d'environ 468 mètres. Les remparts de la cité, en appareil polygonal, sont assez bien conservés. Il y a sur le site une église de Haghios Theodoros, construite avec les pierres de l'ancienne cité[11].
Notes et références
↑N.G.L. Hammond, Epirus : the Geography, the ancient Remains, the History and the Topography of Epirus and adjacent areas, Oxford, 1967, p. 657.
↑Pausanias, Description de la Grèce, X, 4, 7. (En ligne). Mais Pausanias cite une autre étymologie : le nom viendrait de δαύλος, « hirsute », et ferait allusion à la nature boisée de la région.
↑Pausanias, ibid, X, 5, 3. En fait, le lieu où Œdipe croisa Laïos diffère selon les auteurs. Le carrefour mentionné par Pausanias est « appelé aujourd'hui Carrefour de Mégas, à l'endroit où se rencontrent les routes venant de Daulis et de Thèbes pour former la route qui monte à Delphes le long de la vallée » (P. Grimal, op. cit., p. 324).
↑Daulis, quia in tumulo excelso sita est, nec scalis nec operibus capi poterat. (Tite-Live, XXXII, 18.)
↑Ce siège n'est pas encore mentionné dans une liste datant de 458. L. Duchesne, « Les anciens évêchés de la Grèce », Mélanges d'archéologie et d'histoire, 15 (1895), pp. 375-385.
↑The Princeton Encyclopedia of Classical Sites, loc. cit..
Voir aussi
Bibliographie
Dictionary of Greek and Roman Geography, William Smith ed. (1854), s.v. Daulis or Daulia. (En ligne)
Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, PUF, 3e éd., 1963.
The Princeton Encyclopedia of Classical Sites, Richard Stillwell, William L. MacDonald, Marian Holland McAllister ed., Princeton, N.J., Princeton University Press, 1976, s.v. Daulis or Daulia, Phokis, Greece. (En ligne)