Danièle Dubroux a un parcours atypique dans le cinéma français puisqu'il y a relativement peu de cinéastes, et encore moins de femmes, ayant fait de la critique avant de faire des longs métrages[2].
Formation et débuts
Née en 1947 à Paris[3], Danièle Dubroux, à ses débuts, exerce des petits boulots tout en fréquentant le monde du cinéma. Elle étudie les lettres à l'université de Vincennes, où elle fait connaissance d'un groupe de cinéphiles. Elle coréalise, avec ce groupe, dit Groupe Cinéma de Vincennes, son premier film en 1975, un documentaire sur la Palestine, L'Olivier[3].
Donnant des cours d'alphabétisation à des travailleurs immigrés dans des foyers Sonacotra, elle relate cette expérience dans un court métrage, Les Deux Élèves préférés du professeur Francine Brouda[3], qu'elle peut tourner grâce au prix en pellicule que le film L'Olivier a remporté à Carthage[4].
À la suite d'un projet collectif franco-allemand, Les Filles héréditaires (1982)[3], elle obtient pour sa participation à ce film collectif (le court métrage Sœur Anne ne vois-tu rien venir ?), une prime[3], avec laquelle elle entreprend son premier long métrage, Les Amants terribles[3],[5], qu'elle tourne à Rome, recevant aussi une aide technique du producteur Paulo Branco. Celui-ci produira ensuite trois films de la réalisatrice : Border Line, Le Journal du séducteur et L'Examen de minuit.
Ses films sont très marqués par la psychanalyse (discipline qu'elle a étudiée par intérêt sans vouloir en faire son métier), ainsi Border Line et Le Journal du séducteur (inspiré du livre homonyme du philosophe danois Søren Kierkegaard).
Danièle Dubroux a cette singularité de jouer dans presque tous ses propres films, tout en n'étant pas une actrice professionnelle. C'est, raconte-t-elle, Serge Daney qui le lui a conseillé[6].
Parallèlement à son travail comme réalisatrice, elle enseigne le cinéma.
En 1997, elle est signataire du « Manifeste des 66 », qui dénonce les lois Pasqua-Debré (66 cinéastes appellent à la désobéissance et lancent un mouvement civique de soutien aux sans-papiers)[3].
Filmographie
Danièle Dubroux a participé à deux projets collectifs[8] :
Die Erbtöchter, film franco-allemand composé de six fragments réalisés par six réalisatrices : 3 de nationalité allemande (Helma Sanders-Brahms, Jutta Brückner et Ula Stöckl), 3 de nationalité française (Viviane Berthommier, Marie-Christine Questerbert, Danièle Dubroux). Le projet, proposé à la ZDF, s'appelait Les Filles héréditaires, et se voulait un échange de regard de femmes réalisatrices nées après-guerre. D. Dubroux est l'auteur du cinquième volet, Sœur Anne ne vois-tu rien venir ?.
Depuis 2004, elle s'est vu refuser l'avance sur recettes pour différents scénarios : elle déplore l'évolution de ce système qui « a perdu sa vocation première » d'aider les auteurs[9].