Jean-Pierre Delarge rapporte que la profonde attirance de Dana vers l'art des Aborigènes d'Australie« dont elle reste imbibée » remonte à l'âge de cinq ans où sa mère les lui fait découvrir au travers de livres d'arts décoratifs[2].
Les titres de ses tableaux énoncent des sources d'inspiration qui vont bien au-delà de l'art aborigène souvent suggéré : la symbolique tibétaine (Mandala des divinités lunaires, 1980, Mandala au triangle rouge, 1989, Mandala au centre vert, 1991), un imaginaire cosmogonique (Expédition sur Mars, 1970, Matin sur la planète rouge, 1973, Extraterrestres, 1986, Mélodies astrales, 1992, Explosion stellaire, 2003), les Arts premiers d'Afrique (la série Astre dogon, 1997), l'univers foisonnant des insectes, de la cellule, du protozoaire, de l'infiniment petit (Bratachomyomachia, 1976, Cellule ouverte, 1993), les propres impressions de voyages de Dana (Souvenirs du Mexique, 1989). Sa série des Portes (autour de 1994) est par ailleurs construite selon les lois de la symétrie qui énoncent une grande connaissance de l'Art brut, de l'œuvre d'Augustin Lesage en particulier.
Mythes en abîme, Commanderie des Templiers de la Villedieu, Élancourt, décembre 2013 - mars 2014[8].
Réception critique
« L'aplat est franc, avoué, nécessaire. La frontalité confère aux signes qui y sont énumérés quelque chose de monumental qu'il eût été impossible d'atteindre autrement. De ses origines roumaines, Dana Roman a dû conserver le goût pour ces broderies locales, ces peintures qui ornent les maisons de bois. Il s'y déroule un fabuleux petit cinéma de signes qui ne sont pas réalistes, mais inventés et narratifs, pour qui joue le jeu. On peut alors assez bien imaginer l'étonnant dessin animé qu'un tel artiste serait amené à concevoir. » - Jean-Jacques Lévêque[9]
« Elle utilise à ses débuts le langage de l'abstraction géométrique dans des œuvres décoratives, où le rythme et la symétrie dominent. Évoluant à la fin des années soixante-dix, elle organise alors des compositions centrées à partir de signes primitifs, symboliques, de motifs embryonnaires et obtient des diagrammes proches de l'ésotérisme. On reconnaît dans son travail une inspiration hindouiste, notamment dans la série des Mandalas, des Mantras. » - Dictionnaire Bénézit[4]
Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Moeglin-Delcroix: De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, BNF, 1992, p. 353.
Victor Roman, Adès S.A. et Dana Roman co-éditeurs, Paris, 1996.
Michel Random, Dana Roman, les Mandala magiques, Éditions Fragments, Paris, 1996.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999, vol. 11, p. 858-859.
Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001, p. 1079.
Lucien-Paris, commissaires-priseurs à Nogent-sur-Marne : trois catalogues de ventes de l'atelier Dana Roman à l'Hôtel Salomon de Rothschild, Paris, le 17 mai 2006, à l'Hôtel Drouot, Paris, les 4 avril 2011 et 12 novembre 2012.
Mythes en abîme, Cynorrhodon - FALDAC, 2013, p. 50–53.