Les Rong du nord, anéanti par l'état de Zhao vers c. 460 av. J.C, étaient également connus sous le nom de "Dai Rong" ( chinois traditionnel : 代戎)[1].
Histoire
Les habitants de Dai ne sont pas considérés comme étant des chinois par les Zhou, mais des " Di Blanc " ( Baidi )[2]. Les Di sont considérés comme des "Barbares du Nord" par les Chinois[3], bien qu'ils possèdent des villes et des États organisés sur le modèle chinois comme Dai et Zhongshan. Lorsque les chroniques chinoises mentionnent les Di Blancs pour la première fois, ils vivent sur des terres situées à l'ouest du fleuve Jaune dans ce qui est maintenant le nord du Shaanxi. Ils migrent à l'est de la boucle d'Ordos dans les vallées et les montagnes du nord du Shanxi au VIe siècle av. J.-C.[4] , créant des États qui sont vaincus et annexés par l'État de Jin et son successeur l'état de Zhao. Les Di ont continués de migrer vers l'est et ont fondé les états de Dai et Zhongshan dans l’extrême nord-ouest de la grande plaine de Chine du Nord, dans ce qui est maintenant le Hebei.
La capitale, connue sous le nom de Dai, est située au nord-est de l'actuel Xian de Yu, Hebei, à environ 160 km à l'ouest de Pékin. Son territoire comprend également celui de l'actuel Xian de Hunyuan dans le Shanxi[5].
La région servait d'intermédiaire entre les nomades de la steppe eurasienne et les États chinois, fournissant à ces derniers des fourrures, du jade et des chevaux[6]. Les chiens de race pure de la région et les chevaux (chinois traditionnel : 代chinois simplifié : 代马Dài mǎ ) étaient également bien connus des Chinois[4]. Les routes commerciales par lesquelles ces produits transitent arrivent dans le territoire Dai par l'ouest, via le col de Daoma (chinois traditionnel : 倒馬關chinois simplifié : 倒马关, Dàomǎ Guān)[4].
Selon les chroniqueurs chinois de l'époque, les habitants de Dai seraient "fiers et têtus, pleins d'entrain et friands des exploits audacieux et du mal" et mépriseraient la pratique du commerce[note 1] ou de l'agriculture.
Les chroniques historiques chinoises indiquent que Zhao Yang ( chinois traditionnel : 趙鞅chinois simplifié : 赵鞅Zhao Yang; 517–458 av. J.C), connu à titre posthume sous le nom de Jianzi ( chinois traditionnel : 趙簡子chinois simplifié : 赵简子Zhao Jiǎnzi), du clan Zhao de l'état de Jin, tombe malade et se retrouve plongé dans un grand troublé, car il n'arrive pas à décider lequel de ses fils il doit choisir comme héritier[3]. Pour les départager, il les envoie au Mont Chang[note 2] pour y chercher un sceau qu'il y avait placée. Entre tous ses fils, seul le prince Wuxu (chinois traditionnel : 趙毋卹chinois simplifié : 赵毋恤Zhào Wúxù ), dont la mère est une esclave Di, réussi a le trouver[3]. Wuxu est en outre le seul fils à réaliser que ce sceau n'est pas le véritable objectif de la mission que leur père leur a confié[8]. En effet, le seul vrai sceau d'un futur royaume que l'on pouvais trouver sur la montagne était le pays de Dai qu'il surplombait[8] : "Comme le sommet de Changshan surplombe Dai, Dai pourrait être pris". Bien que Zhao et Dai soit lié par une alliance matrimoniale, le roi de Dai ayant épousé une des filles de Zhao Yang, ce dernier approuve l'idée de son fils et fait de Wuxu son successeur. Wuxu est connu à titre posthume comme étant l'«utile» (chinois traditionnel : 趙 襄 子chinois simplifié : 赵襄子Zhao Xiāngzǐ).[3]
Peu de temps après être devenu le chef du clan Zhao, qui fait toujours partie de l'état de Jin[3], Wuxu invite son beau-frère le roi de Dai à une fête. Le roi, que le Huainan Zi décrit comme quelqu’un s'étant converti au moïsme, vient avec plusieurs des principaux dirigeants de son pays. Wuxu les fait tous massacrer, avant de rapidement envahir et annexer les terres de Dai à son royaume, en 457 av.J.C [9][10]. Sa sœur, la reine de Dai, préfére se suicider plutôt que de vivre sous le règne de son frère[3]. Le vaste territoire ainsi conquis est ensuite donné à Zhou ( chinois traditionnel : 周 , Zhōu ), le neveu de Wuxu[3].
Les Di continuent à vivre dans la région après la conquête de Zhao[11]. Les conséquences de la conquête de Zhao sont parfois considérées comme étant le premier contact direct des États chinois avec les nomades des steppes, comme les Xiongnu , dont la menace et les invasions vont façonner une grande partie de l'histoire chinoise au cours des 2000 années suivantes. Des sources plus tardives indiquent que Zhao a même "partagé" la gouvernance de Dai avec "les barbares" afin de maintenir le pays dans un calme relatif et permettre aux Di de lancer des invasions contre les nomades Hu, qui harcelait constamment la région en lançant des raids.
Zhou de Dai, un Zhou de la province du Shanxi dont le nom est une référence directe au royaume de Dai
Notes
↑cette affirmation est d’ailleurs étrange, car peu compatible avec le rôle d’intermédiaires commerciaux qu'ils occupent de facto dans cette région
↑Pendant la période médiévale chinoise, certains auteurs ont affirmé que les princes de Zhao avaient escaladé la terrasse est du Mont Wutai, surplombant ce qui est maintenant le Xian de Dai dans le Shanxi, mais en réalité il s'agit d'une confusion entre les deux territoires[7]
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