Son origine est l’achat le 28 octobre 1874 par la Société des Prêcheurs d’une propriété de 3 595 m2 aux 226 et 228 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré comprenant un hôtel particulier dans lequel les religieux s’installent et convertissent la bibliothèque en chapelle. La congrégation fait construite l’église conventuelle de 1876 à 1877 dans la cour sans façade sur rue.
Les religieux sont dispersés en 1880, par application d'un décret de Jules Ferry, comme « famille religieuse non autorisée ». L’église interdite au culte est convertie en salle de concerts, de conférences et de réunion sous le nom de salle Albert Le Grand, puis rouverte en 1896. Les religieux revenus agrandissent les bâtiments conventuels. La communauté est une deuxième fois expulsée en 1901 comme congrégation non autorisée. Ses biens confisqués sont rachetés en 1909 et 1910 par deux sociétés immobilières.
Les Amis des dominicains rachètent en 1922 les parts de ces sociétés. Entre-temps ces sociétés avaient fait cesser l’imbrication parcellaire ce qui permet l’agrandissement du couvent (à l’arrière de la rue) sur le terrain de l'ancienne propriété de Jean-Antoine Houdon où le sculpteur avait établi son atelier et sa fonderie. Deux chapelles sont transformées en 1924. La chapelle Saint-Dominique est ornée d'une statue de Saint-Dominique du sculpteur Paul Gasq et de peintures du père Couturier de Saint-Dominique enseigné par le Christ et de la conversion des hérétiques par Saint-Dominique, la chapelle Saint-Thomas-d'Aquin d'une statue de Carlo Sarrabezolles du saint tenant un ostensoir et sa Somme théologique, de peintures de Marcel Imbs d'anges adorateurs vêtus en Dominicains[1]. Un cloître est construit dans une architecture Art déco. Les bâtiments sur rue sont démolis et reconstruits, celui du 226 en 1928-1930, ceux des 222-224 en 1968[2].
Le bâtiment conventuel reconstruit vers 1928 est d’architecture Art-déco. Les fenêtres cintrées du premier étage sont décorées de vitraux géométriques. Il est réaménagé en 2007 par l’architecte Jean-Marie Duthilleul avec création d’une grande salle « la Fabrique du 222 » espace d’exposition, de concerts et de rencontre.
Le cloître de forme carrée entoure un jardin réalisé au XXIe siècle par le paysagiste Thierry Cardot avec des symboles bibliques, la pierre centrale représentant une montagne d'où s'écoulent quatre fleuves.
Le rayonnement
La communauté comprend 35 religieux : enseignants, médecins, avocats des pauvres ou aumôniers.
Le couvent est la résidence du Père provincial des Dominicains : Bernard Chocarne, refondateur en 1874 du couvent de l'Annonciation ; Antonin-Gilbert Sertillanges ; Marie-Albert Janvier, fondateur en 1918 avec René Bazin de la revue Les Nouvelles religieuses qui eut parmi ses rédacteurs Hubert Beuve-Méry, par la suite fondateur et directeur du Monde ; Jean-Paul Vesco.
Les dominicains du couvent sont les créateurs – les premiers au monde – en 1955-1960, dans leur église, de la messe télévisée du dimanche[4].
Notes et références
↑Philippe Sorel, guide du promeneur dans le 8e arrondissement, Paris, Parigramme, , 252 p. (ISBN2 84096 028 1), p. 116
↑Simone Granbouln-Féral, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris, action artistique de la Ville de Paris, (ISBN2 905118 49 0), « Maisons de Jean-Antoine Houdon puis Monastère des Pères dominicain du Roule », p. 407-409
↑Simone Granbouln-Féral, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris, action artistique de la Ville de Paris, (ISBN2 905118 49 0), « Maisons de Jean-Antoine Houdon puis Monastère des Pères dominicain du Roule », p. 408
↑Simone Granbouln-Féral, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris, action artistique de la Ville de Paris, (ISBN2 905118 49 0), « Maisons de Jean-Antoine Houdon puis Monastère des Pères dominicain du Roule », p. 409