Sous l'expression « conspiration indo-allemande » sont réunies plusieurs tentatives, conçues entre 1914 et 1917 pendant la Première Guerre mondiale, d'organiser une rébellion de toute l'Inde contre la domination de l'Empire colonial britannique.
Objectifs
Parmi les conspirateurs, on trouvait des nationalistes radicaux en Inde, le Parti Ghadar(en) aux États-Unis et le Comité de Berlin. Cette conspiration, née au début de la guerre, reçut un large soutien du mouvement républicain irlandais, du ministère allemand des Affaires étrangères et du consulat allemand à San Francisco, ainsi qu'une certaine aide de la Turquie ottomane. Le plan le plus important visait à fomenter des troubles et déclencher une mutinerie générale des Indiens dans l'Armée des Indes britanniques du Pendjab(en) à Singapour. Il était prévu que ce complot fût exécuté en et chasserait le pouvoir britannique du sous-continent indien. Au bout du compte, la Mutinerie de février(en) échoua du fait que les services secrets britanniques, ayant infiltré le mouvement ghadarite, arrêtèrent ses principaux chefs. On écrasa aussi à l'intérieur de l'Inde des mutineries dans quelques petites unités et garnisons.
Dans le monde entier, cette alliance entre les Indiens, les Irlandais et les Allemands fit l’objet d’une surveillance par les services secrets britanniques, qui réussirent à prévenir de nouvelles tentatives. Les services de renseignements américains arrêtèrent des personnages-clés à la suite de l'affaire de l'Annie Larsen en 1917. Il en résulta en Inde le procès de la conspiration de Lahore(en) de même qu’aux États-Unis le procès de la Conspiration hindo-allemande(en) – qui fut à l’époque le procès le plus long et le plus coûteux jamais organisé dans le pays.