Le Conseil du Front de salut national est l'organe dirigeant de la Roumanie après la chute de Nicolae Ceaușescu en 1989. Émanation du Front de salut national, qui est alors une organisation politique ayant œuvré à la chute du régime communiste, il est composé par 145 membres, faisant aussi office de parlement, et est dirigé par Ion Iliescu.
En 1990, après la transformation du FSN en parti politique, le CFSN prend le nom de Conseil provisoire d'unité nationale.
Historique
Pendant la révolution roumaine de 1989, un Conseil du Front de salut national prend la direction du pays et le contrôle de la structure, des ressources et des biens du Parti communiste roumain (dissout), de la Securitate (la police politique) et des médias (dont la télévision). Le , le front annonce sa fondation sur les ondes, tandis qu'une vidéo tournée ce même jour révèle les propos du général Nicolae Militaru : «…mais le Front fonctionne depuis six mois ! »[1] ce qui signifie que l'aile « réformiste » (d'orientation gorbatchévienne) de la nomenklatura, qui voulait en finir avec la gouvernance Ceaușescu, s'était structurée en juin 1989, mais en restant clandestine. À l'échelle des municipalités et des provinces, des Conseils du Front de salut national sont aussi mis en place.
Le FSN, dont émane le CFSN, est une organisation politique mais pas un parti. Il a pour dirigeants deux anciens communistes : Ion Iliescu, qui devient président, et Petre Roman, qui devient son Premier ministre. Durant environ une semaine à partir du , il n'est, pour eux, pas encore question de laisser se créer d'autres partis politiques, ni de sortir de l'alliance avec l'Union soviétique, mais seulement d'adapter la perestroïka et la glasnost à la Roumanie, pour adoucir la dictature du PCR, en adoptant un « socialisme scientifique et humain »[2] inspiré par les thèses d'Evseï Liberman.
La composition initiale du CFSN est de 40 membres. Le 27 décembre, leur nombre passe à 145.
Fin décembre, après la chute du régime Ceausescu, la situation géopolitique a évolué, et le front, qui n'envisage alors pas de se présenter aux élections, promet de se dissoudre après avoir organisé début 1990 des élections libres et multipartites, les premières dans l'histoire de la Roumanie depuis 1937. Il renonce dans la foulée au socialisme scientifique et humain.
En 1990, le Conseil du Front de salut national, qui est donc un gouvernement provisoire, prend le nom de Conseil provisoire d'unité nationale, et le FSN se transforme pour sa part en parti politique. Celui-ci change plusieurs fois de nom, jusqu'à celui de Parti démocrate-libéral adopté en 2008, avant de fusionner en 2014 au sein du Parti national libéral. Le Parti social-démocrate (PSD) et le Parti Mouvement populaire (PMP) sont actuellement les deux partis en activité issus d'une scission du FSN.
Structures
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↑Ion Iliescu - "Momente de istorie", Editura Enciclopedică, București 1995, pag. 22, (ISBN973-45-0109-7)
↑Comunicatul către ţară al Consiliului Frontului Salvării Naţionale [22 decembrie 1989], în : Cristian Ionescu, Dezvoltarea constituţională a României. Acte şi documente 1741-1991, Monitorul Oficial, Bucureşti, 2000, pp. 802-804
↑Ceterchi, Ioan, « Les problèmes institutionnels de la transition en Roumanie », Revue d'études comparatives Est-Ouest, Persée, vol. 23, no 4, , p. 89–125 (DOI10.3406/receo.1992.1572, lire en ligne, consulté le ).
Bibliographie
Ouvrages
Michel Castex, Un mensonge gros comme le siècle : Roumanie, histoire d'une manipulation, Albin Michel, , 190 p. (ISBN978-2-226-04807-3).
(ro) Domnița Ștefănescu, Cinci ani din Istoria României, Bucarest, Editura Mașina de Scris, , 511 p. (ISBN978-973-97126-2-0).
Jean-Marie Le Breton, La fin de Ceausescu, histoire d'une révolution, Paris, l'Harmattan, , 190 p. (ISBN978-2-7384-4394-6, lire en ligne) — J.-M. Le Breton était ambassadeur à Bucarest pendant et après la Révolution
Articles
(ro) Marian Oprea, « Au trecut 15 ani – Conspirația Securității (Quinze ans après, la conspiration de la Securitate) », Lumea Magazin, no 10, .