Condominium de Bosnie-Herzégovine

Condominium de Bosnie-Herzégovine
(de) Kondominium Bosnien und Herzegowina
(hu) Bosznia és Hercegovinai Condominium
(sh) Kondominijum Bosne i Hercegovine

 – 
(40 ans, 3 mois et 16 jours)

Drapeau
Drapeau du Condominium de Bosnie-Herzégovine.
Blason
Armoiries du Condominium de Bosnie-Herzégovine.
Hymne Gott erhalte
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation du condominium de Bosnie-Herzégovine au sein de l'Autriche-Hongrie dans ses frontières de 1914.
Informations générales
Statut Vilayets de l'Empire ottoman sous occupation austro-hongroise (1878–1908).
Condominium de l'Autriche et de la Hongrie (1908–1918).
Constituant Autriche-Hongrie
Capitale Sarajevo
Langue(s) Allemand, hongrois, bosniaque (jusqu'en 1907 puis serbo-croate).
Religion Islam sunnite, catholicisme et christianisme orthodoxe.
Monnaie Florin ().
Couronne ().
Démographie
Population (1910) 1 898 044 hab.
Superficie
Superficie (1879) 51 082 km2
Histoire et événements
Occupation austro-hongroise.
Annexion austro-hongroise menant à la Crise bosniaque.
Attentat de Sarajevo.
Rupture des liens avec la double monarchie, intégration au sein de l'État des Slovènes, Croates et Serbes.
Empereur-roi
François-Joseph Ier
Charles Ier
Gouverneur
(1e) Josip Filipović (en)
(De) Stjepan Sarkotić
Parlement
Parlement monocaméral Diète de Bosnie (en)

Entités précédentes :

Les territoires ottomans (Bosnie-Herzégovine et Sandjak de Novipazar), occupés par la double monarchie en 1904.

L'administration austro-hongroise en Bosnie-Herzégovine, désignée comme condominium de Bosnie-Herzégovine, est le régime sous lequel sont placés les vilayets de Bosnie et d'Herzégovine lors de l'occupation austro-hongroise, après leur rapide conquête lors des opérations menées par l'armée commune en 1879.

Occupés en vertu des dispositions de l'article 25 du traité de Berlin de 1878, les vilayets sont administrés par le ministre des finances de la double monarchie. En 1908, les vilayets sont annexés par l'Autriche-Hongrie mais ne sont attribués ni à la Cisleithanie (Autriche avec les provinces dépendant directement de Vienne), ni au royaume de Hongrie. La montée des nationalismes fragilise ce système et à l'issue de la Première Guerre mondiale, le , les territoires du condominium rejoignent l'État des Slovènes, Croates et Serbes, intégré au royaume des Serbes, Croates et Slovènes, le .

Mise en place de l'occupation austro-hongroise

Ambitions austro-hongroises dans les Balkans

Les diplomates austro-hongrois souhaitent profiter de l'hostilité entre la Russie et l'empire ottoman pour prendre pied en Bosnie-Herzégovine, arrière-pays de la Croatie et de la Dalmatie, région suscitant de longue date les appétits de la double monarchie[1]. En 1876, l'empereur François-Joseph propose au tsar Nicolas II des concessions réciproques : les Russes reprendraient la Bessarabie du sud, abandonnée aux Ottomans à l'issue de la guerre de Crimée, et établiraient leur tutelle sur la Bulgarie (Roumélie orientale) tandis que l'Autriche-Hongrie mettrait la main sur les vilayets de Bosnie et Herzégovine, alors en pleine insurrection contre le pouvoir ottoman[2].

Lors des premiers jours de la crise d'Orient, en , Albert de Teschen, inspecteur général de l'armée austro-hongroise, expose les ambitions austro-hongroises dans les Balkans. Cependant, l'évolution de la situation internationale incite l'archiduc à modérer ses propos à l'automne 1876 et à adopter un argumentaire centré sur les obstacles que pourrait rencontrer l'armée dans une campagne balkanique[3].

Bases juridiques de l'occupation austro-hongroise

En juin et , le congrès de Berlin, présidé par le chancelier allemand Bismarck, autorise l'Autriche-Hongrie à occuper[4], et à administrer[5], les vilayets de Bosnie et d'Herzégovine pour y rétablir l'ordre malgré les protestations de l'Empire ottoman, qui y voit une remise en cause de son intégrité territoriale, et de la principauté de Serbie, qui revendique ces provinces à forte population serbe. Le congrès n'autorise qu'une occupation militaire, en y ajoutant le sandjak de Novipazar avec un statut particulier, ces territoires restant sous la souveraineté nominale du sultan[6],[4].

Gyula Andrássy, alors ministre des affaires étrangères de Vienne, désireux d'éviter un renforcement des Slaves au sein de la double monarchie, ne souhaite pas une annexion pure et simple des vilayets[4]. Par ailleurs, les Croates, en raison de la proximité historique et culturelle, réclament le rattachement des vilayets au royaume de Croatie-Slavonie, ce qui est inacceptable pour les Hongrois[7].

Passage de la Save par le 17e régiment d'infanterie, tableau de Karl Pippich, 1905

Conquête des vilayets

L'expédition austro-hongroise en Bosnie-Herzégovine est plus difficile que prévu : l'armée impériale et royale, représentée par le XIIIe corps croate du général Josip Filipović (en), rencontre de fortes résistances des populations musulmanes à Doboj, Jajce et Maglaj[7] ; en effet, les populations catholiques et, dans une moindre mesure, orthodoxes, aspirent à quitter la tutelle ottomane, au contraire des musulmans[5].

La résistance à la prise de contrôle des vilayets est essentiellement le fait de la population musulmane, appuyés par 90 000 soldats ottomans originaires des vilayets et déployés sur place[8]. Cette résistance rend nécessaire la mobilisation, dans un premier temps de 82 000 soldats, mobilisés en juillet, puis renforcés, à partir du , portant les effectifs engagés à 262 500 soldats[9].

La conquête est pratiquement achevée en [7], avec la réduction des derniers ilôts de résistance en Bosnie[10]. Des révoltes surviennent encore lors de l'instauration de la conscription au début des années 1880[11], notamment en 1881, impliquant l'Herzégovine et la Dalmatie autrichienne, définitivement réduite le [12].

Mosquée du voïvode Čoban Hasan et viaduc ferroviaire à Sarajevo, carte postale de 1907.

Administration austro-hongroise

Création d'un cadre administratif austro-hongrois

Divisions administratives de la Bosnie-Herzégovine en 1895.
Forteresse de Vratnik et voie ferrée près de Sarajevo, carte postale de 1905.
Gusztáv Kálnoky, ministre austro-hongrois des affaires étrangères, et Béni Kállay, ministre chargé de la Bosnie-Herzégovine. Dessin de Károly Cserna, 1892.

Après leur conquête, les vilayets sont rapidement destinés à constituer des vitrines de la domination de la monarchie des Habsbourg[13]. Le pouvoir est partagé entre un gouverneur militaire, représentant direct de l'empereur, et un chef de gouvernement civil. Celui-ci, le ministre hongrois Béni Kállay (Benjamin von Kállay), en poste de à sa mort en , mène une politique de modernisation et de rationalisation administrative[7].

Le cadre territorial ottoman des sandjaks et nahije est maintenu sous les noms allemands de Kreise et Bezirke[7]. Les deux vilayets sont divisés en 6 arrondissements :

Ayant obtenu les mains libres dans les provinces et souhaitant les intégrer solidement, les responsables austro-hongrois mettent en place les conditions juridiques d'une intégration à la double monarchie. Cette intégration maintient cependant la fiction des deux vilayets, confiés chacun à un gouverneur général[12].

Rapidement, les distinctions juridiques, notamment le servage, sont abolis, tandis que le droit en vigueur dans les vilayets occupés intègre progressivement les dispositions juridiques austro-hongroises[14].

Le nombre de fonctionnaires augmente en flèche, passant de 120 durant la période d'occupation Ottomane à 9 500 en 1908. Seulement un quart d'entre eux sont natifs du pays, les autres venant de Croatie et des autres provinces slaves de la double monarchie[15].

Le montant des impôts quintuple sous l'administration de Kállay[15], finançant notamment les infrastructures nécessaires aux développement économique et au contrôle du territoire par les occupants[12]. Les nationalistes serbes font remarquer que la plus grande partie de ces recettes va à la construction de casernes, de voies stratégiques et à des dépenses de prestige plutôt qu'au bien-être des populations[15].

Enfin, dès la fin de la répression de l'insurrection de 1881, les autorités austro-hongroises encouragent le recrutement de soldats originaires des vilayets, perpétuant la tradition ottomane ; cantonnés jusqu'en 1887 dans les vilayets, ces soldats sont déployés dans l'ensemble de la monarchie à partir de 1889 ; ces hommes, regroupés au sein de quatre régiments comportant trois puis quatre bataillons, sont stationnés à Vienne, Graz, Budapest et Trieste[16].

Politique de développement économique

Aciérie et chemin de fer à Zenica, carte postale légendée en croate et serbe, v.1900.

Dès sa prise de contrôle des vilayets, l'administration austro-hongroise mène une politique modernisatrice, visant à les arrimer solidement au reste de l'empire et à en faire une région développée[13]. Les fonctionnaires impériaux tentent de mettre en place les conditions de l'essor économique des territoires occupés[17]. Dès 1881, la Bosnie-Herzégovine est intégrée à l'ensemble douanier austro-hongrois[18].

La gare de Zenica vers 1900.

Le transport ferroviaire en Bosnie-Herzégovine, inexistant en 1878, connaît un développement rapide : les lignes, souvent à voie étroite, relient les principaux centres. La province exporte des métaux, fer, bauxite, chrome, manganèse, plomb, en échange du blé de Hongrie et des produits industriels de Cisleithanie[18].

Rapidement, la région de Sarajevo connaît une croissance importante, la ville triplant sa population entre 1880 et 1910, tandis que la région de Zenica, en Bosnie centrale, devient un importante centre industriel[19].

Cadre social

Le vieux bazar de Sarajevo en 1903.

En 1880, 6 000 à 7 000 grands propriétaire musulmans font travailler 85 000 paysans dépendants dont les trois quarts sont orthodoxes, un quart catholiques et un petit nombre musulmans. L'administration austro-hongroise favorise le rachat de terres par les paysans mais en raison de leur croissance démographique, ceux-ci, en particulier les orthodoxes, ne profitent guère de l'essor économique[15].

Le cadre social établi par le tanzimat ottoman de 1859, qui transformait les beys en grands propriétaires, est en grande partie maintenu, l'Autriche-Hongrie voulant éviter de s'aliéner les élites musulmanes. Cela provoque une grande déception chez les paysans serbes qui espéraient une amélioration de leurs conditions de vie, très difficiles[20].

La question des nationalités

Béni Kállay, ancien consul général à Belgrade, bon connaisseur des Balkans et auteur d'une Histoire des Serbes, doit arbitrer les rivalités entre groupes ethniques et religieux. Les catholiques (18 % de la population), essentiellement croates, sont favorisés par l'administration austro-hongroise, qui fait construire la cathédrale catholique de Sarajevo en 1889 et ouvre des écoles religieuses. La hiérarchie catholique, dirigée depuis 1882 par Josip Stadler, archevêque de Sarajevo, est favorable à la création d'une « grande Croatie ». Afin de renforcer la population catholique, Mgr Stadler propose un plan de colonisation catholique de la Bosnie-Herzégovine[21]. Ainsi, dans les années 1880, l'administration austro-hongroise encourage l'établissement de colons venus d'autres provinces, Croates, Allemands, Polonais ou Tchèques, ce qui renforce la composante catholique[18]. Par ailleurs anti-Serbe convaincu, Stadler encourage l'administration austro-hongroise dans une stratégie de coalition croato-musulmane contre les Serbes[22].

Les clivages entre Croates catholiques, Serbes orthodoxes et Bosniaques musulmans deviennent un facteur de tension régionale et internationale[23]. Les Serbes, ruraux à 90 % et pour la plupart serfs lors de la conquête austro-hongroise, n'ont que 309 écoles tenues par le clergé orthodoxe. L'administration de Béni Kállay, qui veut empêcher le développement des sentiments nationaux dans la région, impose un contrôle strict des activités de chaque communauté[24]. Ainsi, celle-ci impose des écoles communes et interdit l'usage dans les écoles de l'écriture cyrillique et des manuels et enseignants venus de Serbie. La scolarisation stagne ou régresse : en 1908, seulement 14 % des enfants serbes sont scolarisés, soit trois fois moins qu'en Serbie[25].

À partir des années 1890, Kallay, afin d'arrêter la croissance du nationalisme serbe et croate en Bosnie tout en dépolitisant en général la population, cherche à créer une identité propre à la Bosnie, qui remplacerait les nationalismes des différentes communautés [26],[27].

C'est ainsi que naît une tentative de création d'une « nation bosniaque » et d'une « langue bosniaque », qui serait commune aux Serbes, aux Croates et aux musulmans[26]. Cette tentative de création d'une identité nationale est mise en œuvre à travers une politique de propagande culturelle et scolaire[28]. L'idée de Kallay se révèlera être un échec[28]. En effet, les Croates et les Serbes ne se montrent pas réceptifs à l'« identité bosniaque », alors que la plupart des Musulmans continuent de leur côté à se considérer comme des sujets de l'Empire ottoman [26].

Stephan Burián von Rajecz, qui succède à Béni Kállay comme ministre des finances chargé de la Bosnie-Herzégovine (de 1903 à 1912), mène une politique plus souple : il abandonne la politique de Kallay de création d'une nouvelle identité bosniaque[28] et autorise les écoles religieuses serbes en 1905 et musulmanes en 1909[25]. Le taux de scolarisation des musulmans est meilleur que celui des Serbes avec 917 mekteb (écoles primaires) et 43 médersas (écoles secondaires) à la fin de la période[29].

L'attitude des musulmans envers le régime austro-hongrois est variable. Ali-beg Firdus (bs) (1862-1910) fonde en 1899 l'Organisation populaire musulmane qui devient vite le mouvement le plus important dans cette communauté. En , il fait signer une pétition adressée au sultan Abdülhamid II, toujours souverain en titre malgré la révolution des Jeunes-Turcs qui l'a dépouillé de la plus grande partie de son pouvoir, pour protester contre l'annexion et demander le retour de la Bosnie-Herzégovine dans l'Empire ottoman. Au contraire, Esad Kulović (en), nommé maire de Sarajevo en 1905 et chef du Parti progressiste musulman, fait illuminer les rues pour fêter l'annexion. Le , il conduit une délégation auprès de l'empereur François-Joseph pour le féliciter et lui demander de confirmer les privilèges des grands propriétaires musulmans. Ademaga Mešić (en), lui aussi pro-autrichien et futur chef du Schutzkorps (en) (milice musulmane bosniaque), est partisan d'une union avec les Croates qui permettrait un « trialisme » se substituant au dualisme austro-hongrois[30]. Les sociétés chorales et sportives croates font également campagne pour le rattachement à la Croatie[31]. De 1908 à 1910, le rejet commun de l'annexion alimente une alliance de circonstance entre opposants musulmans et serbes mais la révolte paysanne de 1910, mettant aux prises grands propriétaires musulmans et paysans serbes, entraîne un rapprochement entre musulmans et Croates aux dépens des Serbes[32]. Enfin, l'idée d'une unité des Slaves du Sud autour de la Serbie est propagée par des mouvements clandestins basés à Belgrade comme la Défense du peuple (Narodna Odbrana), créée en 1908, ou la Main noire (Crna Ruka), fondée en 1911[33].

Les élections du , les premières sous le régime de la constitution de Bosnie-Herzégovine de 1908, donnent une assemblée régionale de 72 membres dont 31 Serbes, 24 musulmans, 16 Croates et un juif[34].

Dans un contexte de tension intérieure et internationale, le général Oskar Potiorek, gouverneur de Bosnie-Herzégovine du au , mène une politique autoritaire et fait interdire la majorité des 710 associations serbes ou serbo-croates de la province[35].

Un statut international contesté

Reconnaissance de la tutelle austro-hongroise

S'interposant entre le sultan et les populations, l'administration austro-hongroise est supposée tenir compte de la suzeraineté ottomane sur ces deux vilayets. Cependant, dès 1881, lors de la signature du traité des trois empereurs entre le Reich, la double monarchie et la Russie, les diplomates austro-hongrois obtiennent de leurs homologues russes une très grande liberté d'action sur place, garantissant une présence plus longue que celle initialement prévue au congrès de Berlin[36].

En 1884, cette liberté est réaffirmée lors du renouvellement du traité de 1881[4]. Cette liberté d'action permet aux dirigeants de Vienne de maintenir ouverte la question du devenir des vilayets occupés[4]. En effet, la principauté de Serbie ayant accédé à l'indépendance en 1878, érigée en royaume de Serbie en 1882, constitue le principal obstacle à l'expansion balkanique de la monarchie des Habsbourg et un ferment de déstabilisation interne[37]. Cependant, les vingt premières années de l'indépendance de la Serbie sont marquées par la soumission des souverains serbes successifs aux intérêts austro-hongrois[38].

Annexion formelle

La Bosnie-Herzégovine austro-hongroise en 1911.

En 1903, le changement sanglant de dynastie en Serbie, à la faveur du coup d'État de mai, se traduit également par une réorientation de la politique du royaume, dorénavant moins sensible aux intérêts austro-hongrois[N 1],[38].

Face à cette nouvelle menace représentée par le nouveau roi de Serbie Pierre Ier, le ministre austro-hongrois des affaires étrangères, Alois Lexa von Aehrenthal, décide de mener une politique entreprenante dans les Balkans[39]. En vertu d'accords antérieurs, les Austro-Hongrois obtiennent des Russes une totale remise en cause des accords de 1878 relatifs aux territoires administrés par la double monarchie[40].

De plus, en 1908, à la suite de la révolution des Jeunes-Turcs qui met fin au despotisme d'Abdülhamid II, des rumeurs d'élections dans l'Empire ottoman circulent dans les chancelleries européennes ; la tenue de pareilles élections en Bosnie-Herzégovine serait susceptible de remettre en cause la politique austro-hongroise d'annexion[41].

Cette crise remet en cause l'aspect formel de la politique austro-hongroise dans le condominium ; en effet, en 1878, Gyula Andrássy, alors ministre austro-hongrois des affaires étrangères, avait souhaité une solution ne renforçant pas le poids des Slaves au sein des populations autrichiennes et hongroises[4].

Fin de la domination austro-hongroise en Bosnie-Herzégovine

La Première Guerre mondiale en Bosnie-Herzégovine

Le rattachement au royaume des Serbes, Croates et Slovènes

Démographie

La population des vilayets sous l'administration militaire puis sous le régime du condominium est précisément connue. En effet, dès son installation, l'administration austro-hongroise met en place un recensement quinquennal, créant une rupture avec la pratique de dénombrement ottomane ; ainsi, en 1879 et en 1885, deux recensements sont ordonnés, mais leurs résultats apparaissent peu satisfaisants aux yeux des responsables de l'administration austro-hongroise sur place[42], incitant les administrateurs à renouveler régulièrement l'opération[42]. Un institut de la statistique administrative est créé au milieu des années 1890.

Population de la Bosnie-Herzégovine par religions, 1879–1910
Année Musulmans Orthodoxes Catholiques Juifs Total
Pop. % Pop. % Pop. % Pop. %
1879 448.613 38,7 % 496.485 42,9 % 209.391 18,1 % 3.675 0,3 % 1.158.440
1885 492.710 36,9 % 571.250 42,8 % 265.788 19,9 % 5.805 0,4 % 1.336.091
1895 548.632 35,0 % 673.246 42,9 % 334.142 21,3 % 8.213 0,5 % 1.568.092
1910 612.137 32,2 % 825.418 43,5 % 434.061 22,9 % 11.868 0,6 % 1.898.044

Notes et références

Notes

  1. le choix d'équiper l'armée avec des canons Schneider, préférés aux canons Škoda, matérialise ce changement de politique.

Références

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  2. Castellan 1991, p. 315-319.
  3. Dioszegi 1980, p. 89.
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  5. a et b Ortholan 2017, p. 242.
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  8. Ortholan 2017, p. 243.
  9. Ortholan 2017, p. 247.
  10. Ortholan 2017, p. 248.
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  13. a et b Clark 2013, p. 91.
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  22. Pasteur (dir) 2004, p. 73.
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Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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  • Philippe Gelez, « Dénombrements et recensements de population en Bosnie-Herzégovine durant le XIXeme s. et au début du XXeme s. (I) », Balkanologie. Revue d'études pluridisciplinaires, vol. XII, no 2,‎ , p. 1-21 (la pagination correspond à la pagination du document PdF généré à la demande) (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Philippe Gelez, « Dénombrements et recensements de population en Bosnie-Herzégovine durant le XIXeme s. et au début du XXeme s. (II) », Balkanologie. Revue d'études pluridisciplinaires, vol. XIII, nos 1-2,‎ , p. 1-21 (la pagination correspond à la pagination du document PdF généré à la demande) (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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  • Thierry Mudry, Histoire de la Bosnie-Herzégovine, faits et controverses, Bruxelles, ellipses, , 431 p. (ISBN 978-2-7298-5753-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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  • Pierre Renouvin, La Crise européenne et la Première Guerre mondiale, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Peuples et civilisations » (no 19), (réimpr. 1939, 1948, 1969 et 1972), 779 p. (BNF 33152114). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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  • Max Schiavon, L'Autriche-Hongrie dans la Première Guerre mondiale : La fin d'un empire, Paris, Éditions SOTECA, 14-18 Éditions, coll. « Les Nations dans la Grande Guerre », , 298 p. (ISBN 978-2-916385-59-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Arta Seiti, Des guerres balkaniques à la Grande Guerre : un regard stratégique, Paris, Les Cahiers de la Revue Défense Nationale, (ISSN 2105-7508). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Slobodan Soja, « L'Autriche-Hongrie et la Bosnie-Herzégovine 1878-1918. L'histoire d'un malentendu fatal », ЗБОРНИК РАДОВА У ЧАСТ АКАДЕМИКУ ДЕСАНКИ КОВАЧЕВИЋ КОЈИЋ,‎ , p. 571-587 (DOI 10.7251/ZRANURS15030, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

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Questa voce o sezione sull'argomento Kentucky non cita le fonti necessarie o quelle presenti sono insufficienti. Puoi migliorare questa voce aggiungendo citazioni da fonti attendibili secondo le linee guida sull'uso delle fonti. Contea di FranklinconteaLocalizzazioneStato Stati Uniti Stato federato Kentucky AmministrazioneCapoluogoFrankfort Data di istituzione1795 TerritorioCoordinatedel capoluogo38°14′24″N 84°52′48″W / 38.24°N 84.88°W38.24; -84.88�...

 

 

American sociologist (born 1951) Doug McAdam Doug McAdam (born August 31, 1951)[1] is Professor of Sociology at Stanford University. He is the author or co-author of over a dozen books and over fifty articles, and is widely credited as one of the pioneers of the political process model in social movement analysis.[citation needed] He wrote one of the first books on the theory in 1982 when analyzing the U.S. Civil Rights Movement: Political Process and the Development of the Bl...

 

 

العلاقات النمساوية اليمنية النمسا اليمن   النمسا   اليمن تعديل مصدري - تعديل   العلاقات النمساوية اليمنية هي العلاقات الثنائية التي تجمع بين النمسا واليمن.[1][2][3][4][5] مقارنة بين البلدين هذه مقارنة عامة ومرجعية للدولتين: وجه المقارنة النمسا ...

Matthew Lillard Matthew Lillard (lahir 24 Januari 1970) merupakan seorang aktor berkebangsaan Amerika Serikat. Dia menjadi terkenal saat bermain sebagai Stevo di SLC Punk. Dia dilahirkan di Lansing, Michigan. Dia berkarier di dunia film sejak tahun 1993. Filmografi Ghoulies 3: Ghoulies Go to College (1993) Serial Mom (1994) Mad Love (1995) Hackers (1995) Scream (1996) Without Limits (1998) The Curve (1998) Senseless (1998) SLC Punk! (1998) Telling You (1998) She's All That (1999) Spanish Judg...

 

 

Shopping mall in Ontario, CanadaEglinton Square Shopping CentreEglinton Square in 2023LocationToronto, Ontario, CanadaCoordinates43°43′25″N 79°17′59″W / 43.7236°N 79.2996°W / 43.7236; -79.2996Address1 Eglinton SquareOpening date1953DeveloperOxford PropertiesOwnerKingsett Capital, Bentall Kennedy (Canada) LPNo. of stores and services80+No. of anchor tenants2Total retail floor area279,000 sq ft (25,900 m2)No. of floors1Websiteeglintonsquare.ca ...

 

 

Fondo Monetario Internazionale(EN) International Monetary Fund Bandiera dell'FMI Sede centrale dell'FMI AbbreviazioneFMI Tipoorganizzazione economica internazionale Fondazioneluglio 1944 Sede centrale Washington Area di azione44 Paesi (membri fondatori); 190 Paesi (ad oggi) Direttore operativo Kristalina Georgieva Lingue ufficialiinglese, francese, spagnolo, arabo, cinese, russo, giapponese Sito web Modifica dati su Wikidata · Manuale Il Fondo Monetario Internazi...

Model Tangga Kembar Siam pada rumah Banjar di Kampung Melayu, Martapura. Tangga Kembar Siam adalah tangga depan (Tangga Hadapan) pada rumah Banjar yang tiap tangganya masuk dari dua arah yaitu arah kiri dan kanan. Semula suku Banjar hanya mengenal tangga depan (Tangga Hadapan) pada rumah panggung yang arah masuknya lurus dari depan, tetapi kemudian berkembang teknik pengetahuan untuk membuat tangga yang arah masuknya dari dua arah yaitu arah kiri dan kanan. Bagian-bagian Tangga Kembar Siam: K...

 

 

American physicist Robert Laughlin redirects here. For the anthropologist and linguist, see Robert M. Laughlin. Robert Betts LaughlinBorn (1950-11-01) November 1, 1950 (age 73)Visalia, California, United StatesNationalityAmericanAlma materMITUniversity of California, BerkeleyKnown forQuantum Hall effectAwardsE. O. Lawrence Award (1984)Oliver E. Buckley Condensed Matter Prize (1986)Nobel Prize in physics (1998)The Franklin Medal (1998)Scientific careerFieldsTheoretical physicsIn...

 

 

Laurens ReaelLaurens Reael Gubernur Jenderal Hindia Belanda 3Masa jabatan1615 – 20 Mei 1619PendahuluGerard ReynstPenggantiJan Pieterszoon Coen Informasi pribadiLahir(1583-10-22)22 Oktober 1583 Amsterdam, Republik BelandaMeninggal21 Oktober 1637(1637-10-21) (umur 53) Amsterdam, Republik BelandaSunting kotak info • L • B Laurens Reael (22 Oktober 1583 – 21 Oktober 1637) adalah Gubernur-Jenderal Hindia Belanda yang ketiga. Ia memerintah antara ta...

Masjid Nurul Hilal Dato TiroBerkas:Nurul Hilal Dato Tito.pngMasjid Nurul Hilal Dato TiroLokasiLokasikecamatan Bontotiro, Kabupaten Bulukumba, Provinsi Sulawesi Selatan, Indonesia.ArsitekturTipeMasjid Mesjid Nurul Hilal Dato Tiro (sebelum tahun 1997 bernama Masjid Hila-Hila) adalah masjid yang terdapat di Kecamatan Bonto Tiro, Kabupaten Bulukumba, Provinsi Sulawesi Selatan, Indonesia.[1] Masjid peninggalan Al Maulana Khatib Bungsu atau Dato Tiro, seorang ulama penyebar agama Islam, ini...

 

 

American baseball player (1883-1946) This article includes a list of general references, but it lacks sufficient corresponding inline citations. Please help to improve this article by introducing more precise citations. (March 2012) (Learn how and when to remove this message) Baseball player Jack QuinnPitcherBorn: (1883-07-01)July 1, 1883Stefuró, Austria-HungaryDied: April 17, 1946(1946-04-17) (aged 62)Pottsville, Pennsylvania, U.S.Batted: RightThrew: RightMLB debutApril 15, 1909,&...

 

 

Ruler of Crimea Mehmed I GirayMeñli I Giray (centre) with the eldest son, future khan Mehmed I Giray (left) and Ottoman sultan Bayezid II (right).Khan of the Tatar Crimean KhanateReign1515–1523PredecessorMeñli I GiraySuccessorĞazı I GirayBorn30 November 1465DiedOctober 1523AstrakhanSpouseNurum Sultan KhatunIssueĞazı I Giray İslâm I Giray ...see belowDynastyGiray dynastyFatherMeñli I GirayReligionIslam Mehmed I Giray (1465–1523, reigned 1515–1523) was khan of the Crimean Khanate...

Atlantic Steel Mill Atlanta Steel Mill, fire map 1911 Atlanta Steel, location 1911 The Atlantic Steel Company was a steel company in Atlanta, Georgia with a large steel mill on the site of today's Atlantic Station multi-use complex.[1][2] Atlantic Steel's history dated back to 1901 when it was founded as the Atlanta Hoop Company, with 120 employees, and which produced cotton bale ties and barrel hoops. It became the Atlanta Steel Company, and then in December 1915, the Atlant...

 

 

NASA satellite of the Explorer program Explorer 26Explorer 26 satelliteNamesEPE-DNASA S-3CMission typeSpace physicsOperatorNASACOSPAR ID1964-086A SATCAT no.00963Mission duration12 months (planned) 56 years, 8 months and 1 day (achieved) Spacecraft propertiesSpacecraftExplorer XXVIBusS3ManufacturerGoddard Space Flight CenterLaunch mass45.8 kg (101 lb) [1]Power4 deployable solar arrays and batteries Start of missionLaunch date21 December 1964,09:00:03 GMTRocketT...

 

 

2010 Korean Grand Prix Race 17 of 19 in the 2010 Formula One World Championship← Previous raceNext race → Race details[1][2]Date 24 October 2010Official name 2010 Formula 1 Korean Grand PrixLocation Yeongham, South Jeolla, South KoreaCourse Korea International CircuitCourse length 5.615 km (3.489 miles)Distance 55 laps, 308.630 km (191.774[a] miles)Weather Rain. Air 20 °C (68 °F), Track 18 °C (64 °F)Attendance 80,000Pole...

American politician Don RehfeldtRehfeldt circa 1950Personal informationBorn(1927-01-07)January 7, 1927Chicago, IllinoisDiedOctober 16, 1980(1980-10-16) (aged 53)Wisconsin Rapids, WisconsinNationalityAmericanListed height6 ft 7 in (2.01 m)Listed weight210 lb (95 kg)Career informationHigh schoolAmundsen (Chicago, Illinois)CollegeWisconsin (1944–1945, 1946–1950)NBA draft1950: 1st round, 2nd overall pickSelected by the Baltimore BulletsPlaying career1950–1952Po...

 

 

اضغط هنا للاطلاع على كيفية قراءة التصنيف الريكتسيات المرتبة التصنيفية رتبة  التصنيف العلمي النطاق: الجراثيم المملكة: بكتيريا الشعبة: المتقلبات الطائفة: متقلبات ألفا الرتبة: الريكتسيات الاسم العلمي Rickettsiales Gieszczykiewicz، 1939 تعديل مصدري - تعديل   الريكتسيات (الاسم العلمي: Ric...

 

 

Long Island Rail Road station in Nassau County, New York WantaghSouth track at Wantagh station as an eastbound M7 train arrivesGeneral informationLocationWantagh & Railroad AvenuesWantagh, New YorkCoordinates40°40′23″N 73°30′33″W / 40.672937°N 73.509098°W / 40.672937; -73.509098Owned byLong Island Rail RoadLine(s)Montauk BranchDistance25.9 mi (41.7 km) from Long Island City[1]Platforms1 island platformTracks2Connections Nassau Inter-Co...

Resolusi 800Dewan Keamanan PBBLokasi SlowakiaTanggal8 Januari 1993Sidang no.3.157KodeS/RES/800 (Dokumen)TopikPenambahan anggota baru PBB: SlowakiaHasilDiadopsiKomposisi Dewan KeamananAnggota tetap Tiongkok Prancis Rusia Britania Raya Amerika SerikatAnggota tidak tetap Brasil Tanjung Verde Djibouti Spanyol Hungaria Jepang Maroko Selandia Baru Pakistan Venezuela Resolusi Dewan Keamanan Perserikatan Bangsa-Bangs...

 

 

This article uses bare URLs, which are uninformative and vulnerable to link rot. Please consider converting them to full citations to ensure the article remains verifiable and maintains a consistent citation style. Several templates and tools are available to assist in formatting, such as reFill (documentation) and Citation bot (documentation). (August 2022) (Learn how and when to remove this message) Port in RussiaPassenger Port of St. PetersburgClick on the map for a fullscreen viewLocation...