Il semble que l'achèvement de son écriture ait précédé de peu le concert, obligeant le soliste à faire du déchiffrage en direct. Il joua d'ailleurs ce concerto en deux parties séparées par d'autres pièces de son cru (jouées avec le violon renversé et sur une seule corde) ce qui n'était guère le meilleur moyen pour que le public puisse apprécier le concerto[4]. Elle ne fut guère jouée du vivant du musicien, les auditeurs la trouvant assez peu virtuose, le thème trop souvent répété (40 fois), le violon étant très peu présent voire sous-exploité par rapport aux concertos de Niccolò Paganini de l'époque. Malgré ces réserves, la critique reconnut dans l'ensemble le mérite de la musique du maître.
Le concerto comporte trois mouvements et son exécution dure environ quarante minutes. Le premier mouvement dure près de vingt-cinq minutes et débute par un motif rythmique de quatre coups aux timbales que l'on retrouvera dans tout le mouvement.
Allegro ma non troppo en ré majeur
Longue introduction de l'orchestre rythmé par le leitmotiv de quatre notes égales auquel enchaîne le violon dans une progression harmonique du grave à l'aigu. Les deux thèmes de la forme sonate sont exposés ensuite aux clarinettes et aux bassons. Le violon reprend le thème principal qui précède le développement que se partagent l'orchestre et le soliste.
Il existe une transcription pour piano et orchestre de ce concerto, sous l'opus 61a, réalisée par Beethoven en 1807 et publiée en 1808[5] au comptoir des Arts et de l'Industrie à Vienne.
Beethoven adapte de nouvelles cadences destinées aux premier et troisième mouvements de cette transcription. Dédiée à Julie von Breuning[6], pianiste et femme de Stephan von Breuning, elle est parfois appelée Concerto pour piano no 6.
Enregistrements
Il existe près de 260 enregistrements de ce concerto. Le premier connu est celui du violoniste Josef Wolfsthal datant de 1925[7]. Tous les grands violonistes ont gravé cette œuvre.
On peut citer parmi eux Yehudi Menuhin (près de dix enregistrements dont trois avec Wilhelm Furtwängler dont les plus importants sont ceux de Lucerne de 1947[8] et de Londres de 1953[9]. En effet, en septembre 1947,Yehudi Menuhin, qui considérait que le comportement de Furtwängler pendant la période nazie avait été irréprochable, vint à Berlin pour jouer ce concerto avec lui[10].
D'autres enregistrements avec David Oïstrakh (près de onze enregistrements) sont aussi remarquables.
Notes et références
Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Opus 61a » (voir la liste des auteurs).
↑Rey X, Écoute comparée : le concerto pour violon de Beethoven, Classica Repertoire, juin 2007, p 64-69.
↑« La première rencontre Menuhin-Furtwängler offre une lumière indicible ». Dictionnaire des disques Diapason : Guide critique de la musique classique enregistrée, Paris, Robert Laffont, , 964 p. (ISBN2-221-50233-7), p. 111.
↑« Incontestablement l'un des plus grands disques du XXe siècle ». Diapason (magazine), , p. 31.
↑Yehudi Menuhin, Le violon de la paix, Éditions alternatives, .