Comte de Strathearn

Le prince William, actuel comte de Strathearn.

Comte de Strathearn est un titre créé plusieurs fois dans la pairie d'Écosse, mais qui fut, à partir du XIIe siècle, un titre porté par les successeurs des mormaers de Strathearn, seigneurs du territoire de Strathearn (en anglais Earldom of Strathearn). Le Strathearn composait avec le Menteith l'une des sept provinces traditionnelles pictes celle « Stradeern et Mended  » qui était considérée comme le centre du royaume picte de Fortriú [1].

Histoire du titre

Armes du prince William, comme comte de Strathearn et chevalier de l’ordre du Chardon.

L’origine des mormaers celtiques de Strathearn est inconnue mais leur lignée s’est poursuivie sans interruption jusqu’à la confiscation de leur domaine par le roi David II Bruce[2].

La première mention d’un mormaer de Strathearn est de 1114. Le premier mormaer historiquement attesté est Maol Íosa ou Malise Ier, mentionné comme le chef du contingent de Scots combattant aux côtés du roi David Ier d’Écosse en 1138 lors de la bataille de l'Étendard. Après la défaite, il doit donner un de ses fils comme otage.

Le dernier héritier de cette lignée, Malise ou Maol Íosa V († vers 1350), le 8e comte, qui était également devenu par héritage des titres de comte des Orcades et comte de Caithness en 1330[3], s’oppose au parti du roi David Bruce dans le conflit qui oppose les partisans de ce dernier à Édouard Balliol[4]

Maol Íosa V renonce à son territoire et son titre de Strathearn après avoir combattu du côté écossais à la bataille de Halidon Hill (1133)[5]. En 1339, il est acquitté de la charge de trahison[6], et en 1344, alors qu'il essaie de récupérer le titre, il est à nouveau acquitté[5], mais la perte du titre est jugée légale[6].

Entre-temps, le roi Édouard Balliol les donne à son cousin John de Warenne (1286-1347), 7e comte de Warenne (ou de Surrey, Sussex), son gardien et tuteur durant sa minorité[7]. Peu après, Warenne s'identifie comme « comte de Surrey et Sussex et comte de Strathearn »[7]. Il porte le titre probablement jusqu'à ce que son cousin soit définitivement déposé en 1336.

Le , le roi David II d'Écosse donne le titre et les terres de Strathearn à Maurice de Murray (de Moravia), qui est un de ses partisans[6]. Il avait épousé Joanna Menteith († après 1364), veuve du comte de Strathearn Maol Íosa IV (Malise IV) (1275/80-1328/30)[6].

Après la mort de celui-ci, en 1346, le titre est donné, en 1357, au futur roi Robert II Stuart puis après son accession au trône, à ses descendants jusqu’à l’exécution de Walter Stuart, 1er comte d'Atholl, en 1437.

En 1629, William Graham, 7e comte de Menteith, principal conseiller du roi Charles Ier, roi d'Angleterre et d'Écosse, entreprend de faire valoir ses droits à la succession au titre de Strathearn, dont il estime que son ancêtre Malise Graham a été injustement privé[8]. Le roi n'y voit aucun problème et le créé comte de Strathearn en [8]. Mais cette manœuvre lui attire l'hostilité d'un grand nombre de propriétaires terriens de l'aristocratie écossaise. Ils se joignent aux ennemis que Graham s'est faits à la cour afin de comploter sa perte[8]. Ils réussissent à faire croire au roi que Graham pourrait avoir une revendication plus légitime que lui au trône d'Écosse, et qu'il pourrait essayer de s'emparer du trône[8]. En conséquence, Charles Ier oblige Graham à rendre ses deux titres de Menteith et Strathearn[8]. Il est créé comte d'Airth en [8].

Mormaers & comtes celtiques de Strathearn

Carte des principales seigneuries d'Écosse vers 1230.

Comte de Strathearn

Première création (1333)

  • 1333-1336? : John de Warenne (1286-1347), 7e comte de Warenne (ou de Surrey, Sussex), gardien et tuteur du roi Édouard Balliol durant sa minorité. Il porte le titre probablement jusqu'à ce que son cousin soit définitivement déposé en 1336.

Deuxième création (1343)

Troisième création (1357)

  • 1357-1371 : Robert Stuart (1316-1390), monte sur le trône en 1371 sous le nom de Robert II. Il recrée le titre pour son fils.

Quatrième création (1371)

Cinquième création (1427)

Sixième création (1631)

Septième création (2011)

En 2011, le titre est recréé à l'occasion du mariage du prince William. Le titre est subsidiaire à celui de duc de Cambridge.

  • William de Galles, prince de Galles, duc de Cambridge, comte de Strathearn, baron Carrickfergus

Ducs de Strathearn

Le titre de « duc de Strathearn » n'a jamais été créé seul mais toujours en combinaison avec un autre territoire, pour des membres de la famille royale britannique.

Voir :

Notes et références

  1. William Forbes Skene Celtic Scotland Reprint par A General Books Publication 2009 (ISBN 978-0-217-82137-7). Volume III Land and People chapitre II « The Seven provinces of Scotland » p.  28
  2. William Forbes Skene, Celtic Scotland Op.cit, chapitre VIII « The fine or clan in Scotland » p. 188.
  3. Barbara E. Crawford, « Magnus, earl of Caithness and earl of Orkney (c.1290–1320/21) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  4. John L. Roberts Lost Kingdom. Celtic Scotland and the Middle Ages, Edinburgh University Press 1997, p. 55. (ISBN 0-7486-0910-5).
  5. a et b Cynthia J. Neville, « Malise Strathearn, seventh earl of Strathearn (1275x80–1328x30) », dans Cynthia J. Neville, « Strathearn, Malise, sixth earl of Strathearn (b. c.1261, d. in or before 1317) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  6. a b c et d Michael A. Penman, « Murray, Maurice, earl of Strathearn (d. 1346) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, édition en ligne, mai 2006
  7. a et b Scott L. Waugh, « Warenne, John de, seventh earl of Surrey (1286–1347) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, édition en ligne, mai 2008.
  8. a b c d e et f Maurice Lee jun., « Graham, William, first earl of Airth and seventh earl of Menteith (1591–1661) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  9. C. A. McGladdery, « Graham family (per. c.1250–1513) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.

Sources