Cette région est en tous points particulière et radicalement différente du reste du pays. Elle a en effet connu dès avant la Seconde Guerre mondiale une industrialisation basée sur l'exploitation des gisements de schiste bitumineux, qui s'est accentuée à l'époque soviétique, faisant naître des villes minières et marquant à jamais le paysage. Les mines d'uranium de Sillamäe ont également conduit les Soviétiques à y installer un des principaux centres de recherche atomique de l'URSS.
La composition ethnique est tout à fait singulière, fruit en particulier de la politique de "déplacements" de populations de la période stalinienne. La région compte actuellement 71 % de Russes, 6 % d'habitants issus des autres républiques soviétiques et tout juste 20 % d'Estoniens. Les russophones sont loin de tous posséder la nationalité estonienne, et leur statut est un problème récurrent dans la politique intérieure du pays, et ses relations avec son grand voisin oriental. Ils préfèrent souvent conserver la nationalité russe malgré le fait qu'ils vivent en Estonie, parce qu'il est plus aisé pour eux de se déplacer en Russie sans visa.
Selon le recensement estonien de 2021, la population d'Ida-Virumaa était de 132 741 habitants. Par origine ethnique, 97 231 (73,25 %) étaient des Russes, 24 490 (18,45 %) des Estoniens, 3 265 (2,46 %) des Ukrainiens, 2 720 (2,05 %) des Biélorusses et 1 065 (0,80 %) des Finnois et Ingriens. Les Estoniens sont prédominants dans les paroisses les plus rurales à l'ouest du pays - Alutaguse (69,47%), Toila (64,27%) et Lüganuse (55,07%)[6]
Subdivisions administratives
Depuis 2017
Le comté d'Ida-Virumaa est subdivisé en huit municipalités, dont quatre sont urbaines (linnad) et quatre sont rurales (vallad). Ida-Virumaa comprend 217 villages.