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Sous la Terreur à Nantes, le tribunal militaire ne suffisant pas, on lui a ajouté des commissions militaires, sensiblement plus expéditives, comme la commission Parein ou la commission Bignon. Avant même le carnage de Savenay (), Jean-Baptiste Carrier ne cache pas son embarras. Il écrit à la Convention nationale : « La défaite des « brigands » est si complète que nos postes les tuent, les prennent et les amènent par centaines ; la guillotine ne peut suffire ; j'ai pris le parti de les faire fusiller […] ».
La commission Bignon siège principalement à la prison de l'Entrepôt des cafés lors des exécutions de masse ordonnées le 9 nivôse an II (29 décembre 1793), mais aussi à la prison du Bouffay, et à la prison du Sanitat. Après le départ de Jean-Baptiste Carrier, elle se transporte au château d'Aux pour y infliger la mort à 210 habitants de la commune de Bouguenais (1794).
Fonctionnement
La présidence de la commission incombe à Antoine Gonchon, frère du fameux pétitionnaire du faubourg Saint-Antoine à Paris. Mais Gonchon n'exerce ses fonctions que de manière très épisodique, s'en remettant le plus souvent à Bignon. L'accusateur publicDavid Vaugeois et les juges assesseurs sont tous des officiers subalternes.
Sa manière de procéder est des plus expéditives ; les prisonniers défilent devant leurs juges sans interruption. Il ne leur est demandé que leur identité ; ensuite, reconnus coupables d'avoir porté les armes contre la République, ils sont condamnés à mort et exécutés dans les heures suivantes. L'état des prisonniers jugés à Nantes par la commission Bignon du 9 au 28 nivôse an II et du 2 au 9 pluviôse an II donne l'ordre exact de passage devant la commission. Ces listes établies quotidiennement sont très sommaires — nom, prénom, âge, lieu de naissance — mais révèlent un certain souci d'ordre.
La commission Bignon fait fusiller 661 prisonniers vendéens à Savenay entre le 23 et le 26 décembre 1793[1]. À Nantes, elle juge officiellement 1 989 personnes et en fait exécuter 1 980, principalement entre le 27 décembre 1793 et le 17 janvier 1794[1].
Louis Paris et Ulysse Robert, « Épisode de la commission militaire révolutionnaire du Mans (Sarthe) », Le Cabinet historique, Paris, t. 10, , p. 207-211 (lire en ligne, consulté le ).