Trois ans plus tôt, appelés à l'aide par leurs alliés marseillais contre les Salyens, les Romains ont commencé à intervenir militairement en Gaule méridionale. Assez rapidement la zone de conflit s’étend, engageant des peuples plus puissants comme les Voconces et les Allobroges, alliés aux Arvernes, qui se trouvent en position hégémonique en Gaule[5]. Domitius Ahenobarbus décide de prendre cette guerre en main.
Les chefs salyens se réfugient chez les Allobroges. L'Arverne Bituitos envoie alors une ambassade à Domitius Ahenobarbus afin d’obtenir une paix, mais le consul refuse de traiter, alors que les Arvernes attaquent les Éduens, alliés des Romains.
Le caractère fragmentaire de nos sources rend le récit de cette campagne souvent incertain. Après une victoire remportée par Domitius à Vindalium (près de la Sorgue) sur les Allobroges, Fabius les écrase à son tour avec Bituitos à la bataille du confluent. Domitius soumet également les Tolosates et les Rutènes[8],[6]. Avec son armée, il parcourt le pays à dos d'éléphant[réf. nécessaire], et prend des dispositions en vue de la construction d'une voie romaine dans cette nouvelle province[9], en suivant le tracé d'une vieille voie héracléenne.
Fabius remplace ensuite Domitius comme proconsul en Gaule, achevant de vaincre les Allobroges et les Arvernes[7].
Le triomphe (120)
Leurs victoires valent le triomphe aux deux généraux[7], que Domitius célèbre à Rome en l'an 120[9].
Les Romains ne changent pas immédiatement le statut de la région qui ne deviendra la province romaine de Gaule narbonnaise que deux décennies plus tard[5].
La voie Domitienne (118)
En 118-117, les travaux de la voie romaine allant de l'Italie à l'Espagne commencent : la voie Domitienne, créée à partir d'un réseau de voies existantes. Il est décidé de la construction de camps (castra) protecteurs et relais importants ainsi que des colonies romaines, dont la plus connue est Narbonne (Colonia Narbo Martius). Cette voie est avant tout une route militaire et non pas commerciale[5].
Il est probablement le commanditaire de l'autel de Domitius Ahenobarbus. Les reliefs semblent liés à la construction d'un temple dédié à Neptune sur le Champ de Mars. Ce temple est voué au dieu de la mer à la suite d'une victoire navale, peut-être la victoire remportée au large de Samos entre 129 et 128. La construction ou la restauration d'un temple préexistant ne daterait que de 122, année où Cnaeus Domitius Ahenobarbus atteint le consulat[14],[2].
Les reliefs de la base de la statue de culte, qui ne se composent à l'origine que des scènes mythologiques, auraient ensuite été complétés après la censure en 115 avec un quatrième panneau[15].
(en) T. Robert S. Broughton (The American Philological Association), The Magistrates of the Roman Republic : Volume I, 509 B.C. - 100 B.C., New York, Press of Case Western Reserve University (Leveland, Ohio), coll. « Philological Monographs, number XV, volume I », , 578 p.
(en) William Smith, Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, vol. 2,
Janine Cels Saint-Hilaire, La République romaine : 133-44 av. J.-C., Armand Colin,
Filippo Coarelli, Rome and environs : an archaeological guide, University of California Press, , 555 p. (ISBN978-0-520-07961-8, lire en ligne)