Son père est représentant de commerce et le fait voyager[1]. Clifford Coffin fait ses études à Pasadena puis à l'université de Californie à Los Angeles[1]. Après différents petits boulots, il s'installe à New York en 1938 et entre chez le pétrolier Texaco[1].
Autodidacte, il débute en 1944[2] ; durant les années 1950 Clifford Coffin travaille essentiellement pour Condé Nast et son magazine Vogue, dont il fera plusieurs couvertures surtout avec des portraits[3]. Qualifié de nos jours d'« injustement oublié », il photographie les grands mannequins de cette époque telles Suzy Parker, Wenda Rogerson ou Barbara Goalen, son modèle favori[4],[5]. Pendant les séances photo, son comportement reste connu pour être « ambivalent », « versatile », « agressif » voire « violent » avec les rédactrices de mode ou ses mannequins, n'hésitant pas au dernier moment à changer radicalement leur apparence physique en fonction de ses caprices[5],[3]. Seule Barbara Goalen est épargnée[5]. Il est en contrat avec le Vogue américain où il collabore étroitement avec Alexander Liberman[2] qui le suit depuis ses débuts[1]. Des échanges étant alors effectués, Clifford Coffin se voit également publié dans l'édition française (1948-49), l'édition anglaise[6] ainsi que dans Glamour. Il travaillera un temps dans les studios londoniens du Vogue local[2],[3]. Rentré à New York, il est envoyé à Paris et photographie des créations du New Look de Christian Dior[2]. En parallèle de la mode, il travaille pour la publicité[3]. Quelques années plus tard, il est à son apogée de son art[1]. Sa dernière image est publiée dans Harper's Bazaar en 1961, puis il prend sa retraite de la photographie[1]. Toutes ses archives de son studio new-yorkais disparaissent dans un incendie quatre ans plus tard[1],[3]. Des images sont retrouvées au Vogue britannique en 1986[3].
Durant sa carrière, Clifford Coffin réalise également des portraits de personnalités telles Truman Capote son ami, Christian Dior, Jean Marais, Gloria Swanson ou Arthur Miller ainsi que des « nus masculins d'inspiration homosexuelle »[1],[3].
Autodestructeur, il souffre d'alcoolisme et de toxicomanie[3] et meurt en 1972 d'un cancer du larynx à Pasadena en Californie, à l'âge de 58 ans.
↑Martin Harrison (préf. Marc Lambron), Apparences : la photographie de mode depuis 1945, Paris, Éditions du Chêne, (1re éd. 1991 Jonathan Cape, Londres), 310 p. (ISBN9782851087621), chap. 5, p. 198