En 2007, le quotidien anglais The Times le place à la 8e position du classement des joueurs les plus rudes de tous les temps (avec Giuseppe Bergomi (9e) et Marco Tardelli (10e), formant avec ces derniers le « peggior trio di cattivi » (pouvant se traduire en français par le pire trio de méchants) du mondial 1982[2]. Il n'a toutefois reçu qu'une seule expulsion au cours de sa carrière (à la suite de deux avertissements)[3],[4].
Biographie
Né en Libye de parents siciliens originaires de Noto[5],[6], il commence à jouer au football dans les ruelles de Tripoli avec ses amis arabes et italiens[7],[8], de là lui venant sa « grinta » et sa rudesse qui lui suivirent jusqu'à la fin de sa carrière[7],[8].
À l'âge de huit ans, il retourne en Italie avec sa famille, pour éviter les persécutions subies par les familles italiennes commencées par le régime de Mouammar Kadhafi[7],[9], et part vivre à Brunate dans la province de Côme[7].
Il joue ensuite avec l'équipe de jeunes de Maslianico[7], d'où il rejoint ensuite le club de Varèse (après avoir faillit signer pour le club de Côme, échouant pour motifs économiques[7]). Avec les Biancorossi lombards, il franchit tous les paliers[7],[10] jusqu'en équipe une, sans toutefois parvenir à s'imposer[7],[10], partant alors pour le club d'Arona[6] lors de la saison de Serie D 1971-72. Ses bonnes performances lui valurent de retrouver lors de la saison suivante ses anciennes couleurs de Varèse[7], avec qui il joue une saison titulaire en Serie B 1972-73 (s'imposant alors comme l'une des révélations du tournoi)[11], sans à nouveau parvenir à convaincre l'entraîneur Pietro Maroso et le directeur sportif Sandro Vitali[7],[8].
Il reste surtout célèbre pour sa période avec le club de la Juve (repéré par le club à l'âge de 20 ans par le recruteur de jeunes talents Luciano Moggi et fortement voulu par le président Giampiero Boniperti[7]) avec qui il remporte en tout 10 titres (6 championnats, 2 coupes nationales, une coupe de l'UEFA, ainsi qu'une coupe des coupes). Il rejoint les bianconeri en 1973 pour la somme de 200 millions de lires[11], avec pour objectif de remplacer le capitaine sur le départ Sandro Salvadore, vieillissant[12] (il commence finalement par être la doublure de Giuseppe Furino). Avec les bianconeri, il dispute son premier match en coupe d'Italie le lors d'une victoire 3-1 sur Ascoli. Un peu plus de trois mois plus tard, il joue son premier match de Serie A le lors d'une victoire 5-1 contre l'Hellas Vérone. Au cours de la saison suivante, il devient titulaire, formant un redoutable couple de latéraux avec Antonello Cuccureddu[7],[13], il remporte lors de cette saison 1973-74 son premier scudetto[14]. Il perd toutefois sa place de titulaire la saison d'après à la suite de quelques frictions avec son entraîneur Carlo Parola (alors remplacé par Marco Tardelli[15],[16]). Il retourne ensuite aux premiers plans avec l'arrivée sur le banc de Giovanni Trapattoni.
« À la Juve s'acquiert une habitude mentale de sacrifice qu'il n'y a nulle part ailleurs. À la Juve, ils t'enseignent que le match le plus important est toujours celui à venir. À la Juve, ils t'enseignent à avoir toujours « faim » de victoires, à ne jamais t'en contenter. Ce n'est pas un hasard si les chances de la Nazionale ont toujours coïncidé avec la large présence de bianconeri en azzurro. »
Défenseur rugueux, notamment de la Juventus, Claudio Gentile a disputé deux phases finales de coupe du monde en 1978 et en 1982 lorsque l'équipe d'Italie décroche le titre.
Surnommé Kadhafi (à cause de ses origines[7],[8]) ou encore Gento[18], il était un spécialiste du marquage individuel et se chargeait souvent du joueur le plus brillant de l'équipe adverse comme Zico ou Diego Maradona en 1982. À noter qu'il faisait beaucoup de petites fautes (tirage de maillot par exemple) mais rarement d'agressions dangereuses.