Claire Moyse-Faurie a étudié auprès du linguiste André-Georges Haudricourt[2]. Après avoir longtemps travaillé au LACITO–CNRS[3], Claire Moyse-Faurie est depuis 2021 directrice de recherche émérite au laboratoire LATTICE[4].
En 1976, Moyse-Faurie fait son premier terrain dans la région de Thio en Nouvelle-Calédonie où elle étudie le xârâgurè[5]. Elle part ensuite à Canala pour décrire le xârâcùù. Entre 1989 et 1996, elle est à Futuna, puis Wallis[5]. Elle continue en 1997 son travail sur les langues polynésiennes à Ouvéa, où elle s'intéresse au fagauvea[5]. Dans les années 2000, elle étudie le haméa, langue kanak parlée dans la haute vallée de la Kouaoua[5].
Elle reçoit la médaille du CNRS en 2015[11]; l'année suivante, elle est élue au sein de la société savante Academia Europaea[10]. En 2021, elle rejoint le laboratoire LATTICE[4].
Langues étudiées et publications
En 1982, Claire Moyse-Faurie propose avec Marie-Adèle Néchérö-Jorédié une orthographe pour le xârâcùù, utilisée par la suite dans l'enseignement[2] ; toutes deux publient un dictionnaire xârâcùù en 1986[2]. En 1995, Claire Moyse-Faurie publie un ouvrage décrivant cette langue, sa grammaire et sa syntaxe[12].
Elle publie notamment un dictionnaire (1993) et une grammaire (1997)[13] du futunien, alors que le seul dictionnaire jusqu'à cette date était celui d'Isidore Grézel de 1878[6]. Elle contribue également à un ouvrage recueillant les traditions orales de Futuna[14]. Travaillant en collaboration avec des professeurs et des responsables culturels futuniens, elle a réalisé un travail important pour l'enseignement du futunien[13]. Elle rédige également une grammaire du wallisien en 2016[15].
Plus généralement, ses travaux portent sur « la typologie (catégorisation, réfléchi et réciproque, valence verbale et grammaticalisation »[16].
Elle a dirigé avec Alban Bensa la collection « Langues et cultures du Pacifique »[17].
Engagement pour l'enseignement et la sauvegarde des langues
Son travail de terrain auprès de différentes communautés kanak pour étudier leurs langues la conduit à soutenir l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie[5]. Elle s'est impliquée dans la sauvegarde des langues en danger et pour promouvoir l'enseignement des langues kanak, notamment à travers les écoles populaires kanak[11]. Elle a également collaboré avec l'association Sorosoro pour enregistrer des locuteurs et des locutrices de plusieurs langues kanak en 2011[5].
Plusieurs archives audio de récits collectés sur le terrain par Claire Moyse-Faurie sont accessibles en ligne[5] au sein de la Collection Pangloss.
Publications majeures
Pelelina Fakataulavelua, Claire Moyse-Faurie, Mikaele Tui et Thierry Murcia, Dictionnaire pratique Français-Wallisien, Mata Utu, Aix-en-Provence, , 99 p. (lire en ligne [PDF]).
Claire Moyse-Faurie et Gilbert Lazard, Linguistique typologique, Paris, Le Septentrion, coll. « Sens et structures », , 324 p..
Claire Moyse-Faurie, Grammaire du futunien, Nouméa, Centre de Documentation Pédagogique, coll. « Université », , 240 p..
Claire Moyse-Faurie, Le Xârâcùù, langue de Thio-Canala (Nouvelle-Calédonie). Éléments de syntaxe, Paris, Peeters-Selaf, coll. « Langues et cultures du Pacifique », , 256 p..
Claire Moyse-Faurie, Dictionnaire futunien-français, avec index français-futunien, Peeters-SELAF, coll. « Langues et cultures du Pacifique », (ISBN9782877230704, lire en ligne)
Claire Moyse-Faurie, Le Drehu, langue de Lifou (Iles Loyauté). Phonologie, morphologie, syntaxe, Paris, Société d'études linguistiques et anthropologiques de France, , 212 p.
Notes et références
↑Moyse-Faurie, Claire (1949-....), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, 50303-frfre (consulté le )
↑ ab et cRobert Blust, « Review of Dictionnaire Xârâcùù-Français (Nouvelle-Calédonie) by Claire Moyse-Faurie and Marie-Adèle Néchérö-Jorédié », Language, vol. 66, no 1, , p. 201–202 (ISSN1535-0665, DOI10.1353/lan.1990.0025, lire en ligne, consulté le )
↑ abcdefg et hClaire Moyse-Faurie, « Du crayon au numérique : 35 ans d’enquêtes linguistiques en Kanaky », dans Véronique Fillol et Pierre-Yves Le Meur, Terrains océaniens : enjeux et méthodes : Actes du 24e Colloque CORAIL - 2012, Paris, L'Harmattan, (ISBN978-2-343-04104-9, lire en ligne), p. 139-158
↑ a et bFrançoise Rivierre, « Moyse-Faurie Claire, 1997. Grammaire du futunien », Journal de la Société des Océanistes, vol. 107, no 2, , p. 244–244 (lire en ligne, consulté le )
↑(en) John Lynch, « Leo Pasifika: Proceedings of the Fourth International Conference on Oceanic Linguistics (review) », Oceanic Linguistics, vol. 41, no 1, , p. 248–252 (ISSN1527-9421, DOI10.1353/ol.2002.0024, lire en ligne, consulté le )
↑Fabrice Wacalie, « L’héritage de Jean-Claude Rivierre dans l’extrême sud de la Nouvelle-Calédonie », Journal de la société des océanistes, no 151, , p. 263–270 (ISSN0300-953X et 1760-7256, DOI10.4000/jso.12223, lire en ligne, consulté le )
↑John Lynch, « Review of Le xârâcùù: Langue de Thio-Canala (Nouvelle-Calédonie). Éléments de syntaxe », Oceanic Linguistics, vol. 36, no 1, , p. 187–190 (ISSN0029-8115, DOI10.2307/3623078, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bDarrell Tryon, « Review of Grammaire du Futunien », Oceania, vol. 70, no 2, , p. 200–201 (ISSN0029-8077, lire en ligne, consulté le )
↑Frédéric Angleviel, « Frimigacci Daniel, Keletaona Muni, Moyse-Faurie Claire et Vienne Bernard : Ko le Fonu tu'a Limulimua. La tortue au dos moussu », Journal de la Société des Océanistes, vol. 102, no 1, , p. 126–128 (lire en ligne, consulté le )
↑Isabelle Leblic et Lameen Souag, Du terrain à la théorie. Les 40 ans du lacito, vol. 1, lacito-publications, coll. « Hors Collection Anthropologie linguistique & Linguistique », (lire en ligne), p. 438