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Naissance et origines
Moulay Chérif naît en 1587[4]. Le premier de ses ancêtres — originaire de Yanbu[6], dans le Hedjaz — à s'être installé dans le Tafilalet fut Hassan ben al-Qassim, « dit “al-Dakhil” ou “premier arrivant” »[7], qui s'enracina à Sijilmassa[7], la capitale de la région, au milieu du XIIIe siècle[7],[6].
Ses arrières-arrières-grands-parents sont Youssef fils du saint Ali Chérif[8] et, son épouse, Seyida (Madame) Khalifa Talakakin Sanhaja, une descendante des Almoravides[9]. Youssef fut notamment l'héritier de la zaouia de son père, position qu'il accéda après certaines oppositions en faveur de son grand frère Sidi Mohammed[8]. De Youssef et son épouse Khalifa seraient nés les Alaouites et de son grand-frère Sidi Mohammed fut continuer la lignée Filali[8].
En 1631, les habitants de Tafilalet s'adressent à Moulay Chérif — chef de la famille alaouite[4] — pour faire face à la poussée de la zaouïa de Dila[10]. Devant le refus de soumission de la localité de Tabouâsamt, et l'arrivée imminente des Dilaïtes dans la localité même, il demande l'appui de la Zaouïa d'Illigh dirigée par Ali Bou Hassoun Essemlâli. Celui-ci accepte tout d'abord avant de renoncer. Moulay Chérif repousse les dilaïtes de Muhammad al-Hajj ad-Dila'i, puis signe une paix avec lui en 1634-1635.
Il abdique en 1636/1640[1] laissant le choix aux habitants de Sijilmassa de décider qui sera son successeur. Son fils aîné Mohammed est finalement désigné pour lui succéder.
Vie familiale
Moulay Chérif est le père de 208 enfants, dont 84 garçons et 124 filles[11]. Parmi les enfants qu'il eut avec ses épouses et concubines esclaves figurent:
Mubaraka bint Yark (prononcé Mbarka bint Yarg)[15] fut une esclave mulâtre de la tribu des Oulad Yahya ben Diman[15], cités comme étant des M'ghafra de l'Adrar[16],[15], qui fut vendue aux chefs de la tribu des oulad Jerar[15]. Ces derniers la vendirent au chef de la zaouïa d'Illigh Bou Hassoun el-Semlali[15], et lorsque Moulay Chérif fut captif chez ce dernier il lui donna Mubaraka comme esclave concubine[15], et lui offrit cette dernière lors de sa libération en 1636[15]. Selon certaines sources Mubaraka et Moulay Chérif eurent un fils Moulay Ismail pendant sa captivité[16], ce qui explique pourquoi certaines chroniques explique qu'il est né au Souss[15]. Mais des écarts trop étendus sur sa date de naissance rendant cela très improbable. Puisque d'autres chroniques expliquent qu'il est né l'année même de la bataille de la Qa'a[15] soit en 1645. Enfin selon les propres dires de Moulay Ismail les M'grafras sont ses oncles maternels[17], sans plus d'explication sur ce degré de parenté, mais cela implique que sa mère, dans ce cas est une femme née libre musulmane[17]. On attribue à Mubaraka comme fils:
Moulay Ismaïl, qui succéda à Moulay Rachid en 1672[18] (Il aurait eu ce dernier avec une « jolie mulâtresse » qui lui fut donnée comme épouse alors qu'il était le prisonnier de la zaouïa d'Illigh[19], mais après sa libération).
Moulay Ismail eut un frère propre:
Moulay Mohammed el-Mehdi, son frère cadet.
Peu d'information parvint sur ses autres enfants, et pas d'autres détails ne subsistent sur ses autres épouses. Parmi ses autres fils figurent:
Moulay Elkebir;
Moulay Elharran, nommé khalifa (vice-roi) du Tafilalet par son frère le sultan Moulay Rachid en 1664[20].
↑ a et bDans Julien 1951, p. 594, Bencheikh 2010 et Lugan 2011, p. 184, le début de son pouvoir est situé en 1636, tandis que dans El Alaoui 2008, p. 27, il est établi à partir de 1640 et que, dans Abitbol 2009, p. 231, il est indiqué que son père Moulay Chérif fut « arrêté en 1637, puis déporté [par le cheik Bu D'mia du Tazerwalt] dans le Souss » et qu'une fois libéré, « de retour dans le Tafilalet, [il] constata avec déplaisir qu'il avait été “lâché” par les siens qui avaient entre-temps proclamé à sa place son fils Moulay Mohammed ».
↑Abū al-Qāsim ibn Aḥmad al- (1734-1833) Auteur du texte Zayyānī, Le Maroc de 1631 à 1812 / de Aboulqâsem ben Ahmed Ezziâni ; publié et traduit par O. Houdas, (lire en ligne), p. 2-3
↑ ab et c(ar) محمد الصغير بن الحاج بن عبد الله الوفراني النجار المراكشي الوجار, « تصفح وتحميل كتاب نزهة الحادي بأخبار ملوك القرن الحادي Pdf », sur مكتبة عين الجامعة, (consulté le ) : « Quant à notre maître Yusuf, il a repris la zaouia de son père. », p. 299
↑(ar) محمد الصغير بن الحاج بن عبد الله الوفراني النجار المراكشي الوجار, « تصفح وتحميل كتاب نزهة الحادي بأخبار ملوك القرن الحادي Pdf », sur مكتبة عين الجامعة, (consulté le ) : « Leur mère, Madame Khalifa, est une descendante des Almoravides de Sijilmasa. », p. 299
↑ a et bGermain Moüette, Histoires des conquestes de Mouley Archy, connu sous le nom de roy de Tafilet et de Mouley Ismaël, tous deux rois de Fez, de Maroc, de Tafilet, de Sus, etc, (lire en ligne), p. 3
↑Louis de (1722-1796) Auteur du texte Chénier, Recherches historiques sur les Maures et histoire de l'Empire de Maroc. [Volume 3] / par M. de Chénier,.., (lire en ligne)
↑« Moulay al-Rashid et la naissance de la dynastie 'alaouite », dans Michel Abitbol, Histoire du Maroc, Paris, Perrin, 2009 (détail de l’édition), p. 232
↑ abcdefgh et i(ar) Abd al-Rahman ibn Zaydan, almanzie allatif fi mafakhir almawla 'iismaeil bin alsharif [« المنزع اللطيف في مفاخر المولى إسماعيل بن الشريف »], Casablanca, الطبعة الأولى, مطبعة "إديال", (lire en ligne), p. 43-44
↑ a et bAbū al-Qāsim ibn Aḥmad al- (1734-1833) Auteur du texte Zayyānī, Le Maroc de 1631 à 1812 / de Aboulqâsem ben Ahmed Ezziâni ; publié et traduit par O. Houdas, (lire en ligne), p. 5
↑ a et bAhmed ben Khâled Ennâsiri et trad. de l'arabe par Eugène Fumet, Kitâb Elistiqsâ li-Akhbâri doual Elmâgrib Elaqsâ [« Le livre de la recherche approfondie des événements des dynasties de l'extrême Magrib »], vol. IX : Chronique de la dynastie alaouie au Maroc, Ernest Leroux, p. 68
↑Germain Moüette, Histoires des conquestes de Mouley Archy, connu sous le nom de roy de Tafilet et de Mouley Ismaël, tous deux rois de Fez, de Maroc, de Tafilet, de Sus, etc, (lire en ligne), p. 25
↑Ahmad ibn Khalid al-Nasiri, Kitâb Elistiqsâ li-Akhbâri doual Elmâgrib Elaqsâ [« Le livre de la recherche approfondie des événements des dynasties de l'extrême Magrib ", vol. IX : Chronique de la dynastie alaouie au Maroc »], Ernest Leroux (lire en ligne), p. 38
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
« Les premiers Alaouites », dans Xavier Couplet, Rabat : Comment je suis devenue capitale, Rabat, Marsam, [détail de l’édition], p. 75
« Moulay Ali Cherif (1631-1636) : Chef du Tafilalet », dans Souleiman Bencheikh, « Enquête. La vraie histoire des [A]laouites », Telquel, Casablanca, no 408, (lire en ligne)